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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 17:38

LARS VON TRIER :
LA MORALE ET LE PIEGE

par Jean-Paul Gavard-Perret





 Le Direktor

 

Le dernier film de Lars Von Trier " Le Direktor " - au titre original plus explicite encore : "the boss of it all" (Patron de Tout)  - se veut une comédie. Le réalisateur se réclame des comédies loufoques d'Hollywood comme "L'impossible Monsieur Bébé". De fait le réalisateur s'est beaucoup plus intéressé aux problèmes de mise en scène que de narration. De plus sa comédie devient peu à peu très noire (même si on y rit beaucoup). Fidèle à sa progression, celui qui tenait pour dogme les contraintes naturalistes dans un film, a dépassé depuis longtemps cette problématique comme le prouvait déjà son "Dogville".  S'il change de registre, quoiqu'il  en dise dans une scène liminaire de tournage - sa comédie "fantaisiste" est tout sauf inoffensive. Certes le propos est axé apparemment sur un questionnement esthétique lié au procédé d'Automavision qui fait glisser l'oeuvre de cinéma vers la vidéo. Mais comme toujours chez Lars Von Trier de l'esthétique à l'éthique le pas est vite franchi.

 

La technique de l'Automavision qui confie le cadrage, la lumière et le son à un ordinateur crée des images souvent décadrées : les têtes par exemple sont coupées pour ne laisser apparaître que le sommet du crâne d'un acteur, les intensités de lumière connaissent des variations déconcertantes. Et ce qualificatif reste sans doute le plus adéquat pour définir une oeuvre qui semble (mais ce n'est qu'une illusion d'"optique") en décalage par rapport au reste de la production de l'auteur.  Il s'agit d'une certaine manière d'une parenthèse puisque le réalisateur va finir la trilogie entamée avec "Dogville" et "Manderlay", néanmoins l'expérimentateur est toujours présent, et peut-être plus que jamais au moment où la technique lui permet une liberté nouvelle.

 

Lars Von Trier nous tend une nouvelle fois un piège avec sa comédie "inoffensive". L'histoire du patron fictif d'une entreprise informatique danoise fondée par un homme incapable d'assumer son statut  et qui invente un dirigent aussi lointain qu'invisible pour le suppléer, possède une terrible "morale"  . Elle se met en place peu à peu. Il n'y aura de happy-ending. En effet lorsque le patron veut vendre sa firme à un partenaire islandais (on retrouve là la phobie de Von Trier sur le contentieux islando-danois qui lui a valu des disputes pour un film précédent avec Björk) il lui faut engager un substitut  "réel" , l'espace de la signature de la vente. S'en suivent des quiproquos qui évoluent insidieusement du grivois au tragique.

 

La technique qui produit de la "réalité" dans le film devient un moyen de plonger vers une  interrogation qui jusque là était restée en filigrane dans l'oeuvre de von Trier.  Il nous a prévenu au préalable que Dieu, par l'intermédiaire de la femme nous a fait un organisme (cf. son Breaking the Waves).  L'ordinateur,   de manière "aléatoire"  remplace le dieu réalisateur, qui nous présente un personnage central (Le direktor) dont l'humanité est comme absorbée par son métier d'acteur. Il finit pas outrepasser le rôle qu'il doit jouer. Cruel et borné, il  va aller jusqu'au bout de sa logique au mépris de toute humanité.

 

Le réalisateur a souvent avoué sa "haine"  du comédien. L'acteur devient dans son histoire un être sans affect, mécanisé, il tire des leçons de l'improbable théoricien Gambini qui est son maître. Les êtres qui l'entourent ne sont  guère plus brillants que lui,. Seule exception son ex petite amie devenue conseillère juridique. Sinon  tous sont victimes de problèmes ou de troubles psycho-sociaux larvés ou éclatants (ah, la veuve phobique de la photocopieuse).

 

Sa "comédie" témoigne de forces et de puissances qui sont autant de devenirs improbables. Elle devient une satire sociale féroce, amère, sans la moindre concession. Derrière les sursauts d'affect, l'homme reste un loup pour l'homme. Tout est cru, violent sous prétexte de comédie. Le cinéaste est au mieux de sa forme,  de sa violence iconographique et iconoclaste. Tout y passe : la société danoise, la société islandaise, les bons sentiments et le cinéma lui-même. De plus, cette fois encore, le personnage qui pourrait incarner la justice humaine devient le pire des êtres qui défilent . Peu à peu, dans une ronde symbolique, ils perdent leurs différenciations.

 

Lars von Trier reste ainsi le cinéaste du corps anarchiste ou plutôt parfaitement amoral. L'être ou ce qu'il en reste est dépassé par le rôle qu'il ne joue plus.  Il s'incarne dans une force qui aliène tout jugement. A ce titre on a affirmé que "Le Direktor" était la description d'un combat,  entre notamment celui que livre le réalisateur avec la technique, avec la matière image devenue  sauvage et sans concession . Aucune musique par exemple ne vient engraisser la bande sonore du film.

 

A chacun son combat, cependant ! Celui de  Lars Von Trier n'est pas le même que celui de son Direktor. Pour ce dernier il s'agit d'un combat contre une volonté de destruction. Il  va se retourner contre lui. A l'inverse pourrait-on dire, Von Trier construit. Son oeuvre est un lieu de métamorphoses ambiguës. Elles paraissent bien plus claires ici que dans beaucoup d'autres de ses films. Sous prétexte de  nous amuser sans rien dire, le réalisateur fait tournoyer au coeur du risible et du dérisoire les forces du "mal"  : mal être, mauvaise conscience, forces inconscientes de Thanatos. Le comédien les incarne presque malgré lui dans un "éclair de lucidité" (Sic)

 

On peut voir la fin de ce combat à la fois comme un jugement de Dieu mais aussi comme un moyen d'en finir avec lui (puisque ce jugement est tout sauf justifiable). C'est pourquoi sont présents dans cette oeuvre de Lars von Trier  : la cruauté contre le supplice, l'ivresse contre le rêve, la  vitalité contre l'organisation, la volonté de puissance contre la volonté de domination.  Le cinéaste danois fait passer ici ce jugement comme une lettre à la poste.

 

Bien sûr, Lars von Trier  feint de ne pas juger. Pour lui (il s'est souvent expliqué là-dessus),  s'il est écoeurant de juger ce n'est pas parce que tout se vaut mais au contraire parce que tout ce qui vaut ne peut se réaliser et se distinguer qu'en défiant le jugement. Il ajoute d'ailleurs  : "quel jugement l'art peut-il porter sur ? Nous n'avons pas à juger les autres existants". Ne prenons pas le créateur au pied de la lettre. Il n'y a pas de cinéaste plus  moralisateur que Lars Von Trier. Parfois c'est agaçant, irritant et discutable, en particulier dans ses premières oeuvres. Avec "le Direktor", cela devient sinon plus "rassurant" du moins nettement plus évident, terrible et crucial.

 
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 10:17

sur le thème de la poésie amoureuse

 

Jeudi 8 mars 19h30 Salle Bourjac Paris 3 - Sorbonne Nouvelle


Vendredi 9 mars 11h00 Maison de la recherche Université Lille 3


Vendredi 9 mars 17h45 Musée La Piscine à Roubaix.


Avec la participation de  :
Robert Davreu, Giani d'Ellia, Hedi Kaddour, Titos Patrikos,
Luis Antonio de Villena, Pierre Zanzucchi.


Modérateur : Constantin Bobas et Claude Terrassoni

 

L'information nous a été transmise par les éditions José Corti qui publient Robert Davreu

 

au programme de ce début d'année chez Corti :


FÉVRIER 2007

Frédéric COSMEUR La Route Fantôme
Henry RIDER HAGGARD Éric aux yeux brillants
Henry RIDER HAGGARD Le Jour où la terre trembla

MARS 2007

Thomas HARDY Le Retour au pays natal
Jesus DEL CAMPOLes Carnets secrets de Blanche-Neige

 informations pratiques :

Musée de la Piscine

23, rue de l' Espérance
59 100 Roubaix

 
voir aussi : le site du musée La Piscine
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 09:48

Il y a parfois plus d'esprit dans le corps qu'il n'y en a  dans la parole quand celle-ci n'est pas intempestive...

 

Nous offrons volontiers une tribune à Ciro Giordano Bruni (Association CER-Danse, Conseil Permanent d’Ecoles et des Compagnies pour l’Enseignement et la recherche en Danse) qui s'emploie à une critique acerbe  de la production théâtrale d'aujourd'hui et développe un plaidoyer en faveur de la résurgence d'une perspective qui viserait à « perpétuer et embellir le concept de l'homme. » (Nietzsche)

 

Communiqué :

 

Théâtre et théâtre de danse

 


Après la révolution de l'art dramatique des années cinquante et son héritage, le théâtre a cessé d'être depuis plus d’une décennie le lieu du questionnement, des luttes et des longs récits de l’espérance.

« L’art n’est plus la transfiguration poétique du réel mais les présentations de sa disparition, celle du réel, du concept de la nature et de la philosophie elle-même » (J. Baudrillard, Le complot de l’art).

 

Le théâtre actuel symbolise, métabolise, exprime un principe de suicide culturel, social et politique que le public est appelé à ritualiser dans un consentement tacite, en communion avec les acteurs.

 

La philosophie réduite comme l'art à un exercice de style, a perdu sa fonction de fonder une « cité » en paroles, laissant le champ libre à la prolixité médiatique de ceux qui ont le moins à dire (Gide) et qui proscrivent le goût de la vie. La poésie n'a plus l'aura d'antan où les héros sortaient grandis du combat affligeant leur destin, et celle dominant la scène actuelle exprime vitupération angoissée, érotisme sulfureux, sentiment liberticide d’un réel sans devenir. Cette scène dépendante d'une très forte charge néolibérale, que par ailleurs elle condamne, désavouant le sens idiomatique des expressions telles que liberté et démocratie, endort avec des promesses flatteuses les spectateurs plutôt que de les faire rebondir face aux malversations commises envers eux.

 

Les personnages du théâtre contemporain semblent incapables de comprendre ce qui leur arrive et par là même sont dans l'impossibilité d'affronter les problèmes les avilissant.

 

Pourtant, l’une des orientations axiomatisés des formes de ce théâtre serait, selon de nombreux auteurs : « Affirmer son humanité et son existence », bien qu’ils ne montrent en miroir, sous les couleurs d'une mise en scène astucieuse, que la vie sombre et violente de notre société.

 

Cette représentation mimétique de la figure de soi ne fait pas advenir, comme ils le prétendent, par le rire ou bien par les larmes, l'émotion cathartique (Bernard-Marie Koltès, Le retour au désert). Auteurs et metteurs en scène estiment que nous sommes dans une société en mutation et qu’il est trop tôt pour se positionner. Ainsi, ils préfèrent traiter notre médiocrité, notre souffrance en nous laissant dans l’indigence de ce que nous sommes en train de vivre, plutôt que se risquer à faire « fausse route » ou, disons-le clairement, plutôt que se confronter aux opinions diverses et disparates des lobbies communautaires ou communautaristes qui aujourd'hui semblent édicter seuls les règles de la citoyenneté.

 

Bien des auteurs s'autocensurent en évitant d'aborder des thématiques qui dérangent, sans que personne ne s'étonne le moins du monde de l'absence de questionnement sur certains sujets.

 

Parmi les sujets autorisés se trouve celui de la famille, thématique ancestrale de l'exacerbation des passions et des jeux cruels entre parents et enfants. (Biljana Srbljanovic, Histoires de familles).

 

Tous les personnages de la scène théâtrale sont déracinés, anonymes, privés d'une quelconque identité et agissent sans connaissance à l'encontre même de leurs mythes primordiaux.

 

Les Mille et une nuits, (adaptation de Bertrand Raynaud) fable ayant tant nourri nos fantasmes positifs, revisitée dans le théâtre actuel, ne nous proposent que des fragments disloqués de surfaces obscures en déstabilisant le sens même de toute représentation.

 

La laïcité apprise à l’école ou dans la rue est devenue un vecteur de discrimination positive avilissant, anéantissant toute innocence et la scène théâtrale nous la révèle comme une rançon à payer et qui ne nous étonne qu’à peine ! (Gianina Carbunariu, Kebab)

 


On aura quelques difficultés à trouver sur les scènes des théâtres parisiens, en ce mois de février 2007, des tentatives de revendication émancipatrice. Le cynisme s'exerce névrotique et en surplomb de situations de douleur et de brutalité inouïes. Le tragique qui mériterait d'être évoqué et interrogé pour être assumé avant d'être évacué, est montré comme le cliché figé  d'un corps horriblement blessé, sans vie, que l'on regarde sans complaisance mais aussi sans horreur et sans se sentir véritablement concerné.

 

Le sentiment d'amour véridique ne s’accordant plus qu’avec la vengeance réaliste (Kafka) désillusionne même les plus optimistes et revient souvent dans la crise d’identité traversée, avec les esquisses habituelles d’un rêve brisé en se confrontant à la réalité.

 

Dans la tradition du XVIIIe s., le théâtre s'est souvent renouvelé en prenant des libertés qui n’étaient pas admises auparavant, mais aujourd'hui la fresque exhibe le goût du sang dégoulinant et de la chair meurtrie.

 

Antonin Artaud avec son « Théâtre de la cruauté » souhaitait révéler au monde les rêves inconnus d'une cruauté refoulée chez l'homme. Aujourd'hui nous n'en sommes plus là, on honore et exprime avec véracité l’absence de vérité, dans le consentement et la douleur. (Howard Barker, Judith ou le corps séparé)

 

Pour des historiens de l'art, le ferment de l'invention artistique n'aurait fait apparaître que des types de perversions propres à des circonstances historiques, la mélancolie du Symbolisme, la schizophrénie du Cubisme ou la paranoïa du Surréalisme. Quelle serait la pathologie de notre art actuel ?

 

Au premier abord, on peut penser que le théâtre d'aujourd'hui, comme expression littéraire ou artistique, conduirait, par son acte de négation, à un accord de résolution cathartique. C’est sans compter avec la difficulté rencontrée par cette société à se positionner collectivement par rapport à sa réalité hyperbolique et à ses dispositions virtuelles et fictives de la conscience. Les expressions artistiques présentées par les théâtres et musées nationaux, au lieu d’être des valeurs métaphoriques, instruisant le sujet sur sa figure de l'Etre équilibrante, forcent par leur forme désinvolte, hiératique, négative, le dispositif d'intersubjectivité du sujet. (Voir le geste d’agressivité gratuit avec les portables : happy slaping) Un sujet agit ainsi en direction d'un pré-établi « conscient collectif » alimenté par les médias porteurs de l'idéologie néo libérale qui condamnent l'homme à devenir un vecteur modulaire idiosyncrasique dans la colonisation de la pensée mondialiste.

 


Dans ce contexte, la scène théâtrale de la danse souffre du démantèlement de sa spécificité. Certaines expériences faites conjointement avec d’autres expressions restent utiles et intéressantes, mais une inquiétude justifiée a été la vampirisation faite par ces autres expressions de son âme, « un temps d’avant le temps » propre à son art, selon Paul Valéry.

 

Nietzsche condamne sans équivoque cet « historicisme » dans la vulgarité du théâtre où seul est visible le faire, et le vrai cesse d’être vrai lorsqu’il est vu.

 


La danse s'accomplissant dans « le mouvement virtuel » selon des philosophes, n’est plus qu’un souvenir. Ce que l'on continue encore à appeler danse sur les scènes théâtrales n'est plus qu'un « mouvement actuel » sans secret et dans l’évanouissement de lui-même. Une telle représentation anticipée sur la réalité manque de ce que l’on a appelé la « force du réel » auquel le théâtre en tant que récit textuel ou pas, ne peut prétendre car il ne possède pas la « lenteur cachée », « la promptitude virtuose », « la retenue » propres à l'exercice de la « pensée danse » depuis ses origines.

 


Pour Alain Badiou, la pensée véritable de la danse est suspendue à l'évènement en tant que « métaphore de l'infixé » entre « l'avoir lieu et le non lieu ». ( Danse et Pensée, Germs éditeur) La danse dans le théâtre est tout le contraire puisque cette scène est en excès sur son dire, et les personnages sont appelés à jouer l'acte. Au « théâtre » même la nudité est un costume et des plus voyants, ce qui ne ressemble pas à « l'anonymat du corps » propre à la danse en pensée.

 


Parmi les nouveaux spectacles de ce genre de danse au théâtre, imposés par des productions nationales ou internationales, subventionnés par les institutions de l’Etat, des Régions ou des Villes, retenons celui de Jan Lauwers « Le Bazar du homard » et celui de Gilles Jobin « Double Deux », présentés l’un et l’autre au Théâtre de la Ville, scène qui se veut novatrice !


Ces auteurs semblent nous dire qu'ils ont orienté leur travail vers une découverte de l’homme, « un homme nouveau ». Prétention extrême à la mesure de leur tromperie! Sans référence au moindre trait singulier de la danse, ces prétendus « gourou » rivalisent avec des procédés fantaisistes et puérils auxquels une partie du public s’intéresse.

 

Qu’ont-ils à nous dire de si nouveau en matière de mouvement du corps : des balancements d’extension et d’inclinaison, de pronation, de supination ou bien des rotations, des convulsions, une gestualité choréique s’apparentant à la danse simplement parce que décrite par des psychiatres pour définir certaines maladies nerveuses.

 

Les formes de la révolte, liberticides plus que libertaires, longtemps rejointes par l’histoire qui en a déjà fait un usage d’inspiration dadaïste et surréaliste, nous viennent par ces acolytes comme un flot naturel. Parce qu’il n’y a plus de raison sérieuse d’interdire, tout est voué à être permis, passant outre à nos erreurs éducatives et aux limites de la tolérance.

 

Peut-on tordre le cou à ce raisonnement se mordant la queue sans heurter le bon sens ?

 


Si le mot « négationnisme » ne désigne plus que ceux niant l’existence de la shoah, nous appellerons « négationniste » celui qui prescrit au nom du réel tragique, l’advenir de « l'ici et maintenant » positif.

 

On peut ranger parmi les pensées négatives celles cherchant la vérité dans le monde, qui n’est autre qu’une croyance et pas une « joie de penser, de démontrer » si chère à Nietzsche.

 

Dans une perspective nietzschéenne, l’art fait dériver sur une illusion, mais nous ne sommes pas trompés, cette unité de mesure de la vérité pratique contribue à l’équilibre et à l’unification des instincts « autour de la vie ». (Le Mensonge dans l'art, Germs)

 

Un retour aux avant-gardes est un retour aux pensées mortifères d’un monde imaginaire se réalisant comme nous l'avons vu, autant de fois que l’on s’efforce de le recréer, illusionnant, affabulant, hallucinant autour de la vie.

 

Ce monde dépourvu d'éléments constructifs ne peut plus être le nôtre. De ce qui du passé est à vivre au présent, il n'y a que fictivation. La vraie vie, selon Nietzsche, consiste à « perpétuer et embellir le concept de l'homme. » Le négationniste actuel n'a d'objectif que de nier ce concept. C'est pour cela qu'il ne peut s'exprimer dans l'art qui est une valeur sûre de l'existence. Le théâtre actuel dominé par cette tendance mortifère ne représente pas l'avenir de notre culture.

 

Pour élargir le débat, il faudra mesurer le silence des candidats à l'élection présidentielle sur l'avenir qu'ils entendent réserver à la culture, au théâtre et à la danse, et en même temps de la très grave et urgente situation sociale des intermittents du spectacle.

 

La crise d'une pensée art a démotivé le public à fréquenter les théâtres, les nationaux en particulier. L'accès sans discrimination ni censure de tous les créateurs et interprètes dans les différents lieux n'a été qu'un discours de circonstance de l'Etat, des Régions et des Villes.

 

Depuis 1999, nous avons demandé au Ministère de la Culture de mener une action de Démocratie Participative dans le cadre des activités des CND, favorisant au plus grand nombre l’accès à ces institutions. Huit ans plus tard, le fonctionnement est toujours aussi arbitraire, clientéliste, communautariste ce qui empêche l'art de la danse d'exprimer toutes ses voies d'expérimentation et de recherche.

 

Quel avenir pour une France n'osant plus déclarer ses orientations politiques favorisant la diversité des catégories Esthétique et Ethique.

 


Association CER-Danse, Conseil Permanent d’Ecoles et des Compagnies pour l’Enseignement et la recherche en Danse

Ciro Giordano Bruni

Si vous partagez ces opinions, rejoignez-les.

cer.danse@aliceadsl.fr

 

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 09:27

du 22 mars au 6 mai 2007

 

Palais de Tokyo - Paris (16)

 
 

Artiste d’origine australienne basé à Londres, David Noonan produit des œuvres mêlant film, peinture, sérigraphie, photographie, sculpture, installation et collage. Hiboux, ombres chinoises, marionnettes indonésiennes, cultes et contre-cultures inquiétants et démantibulés, nourrissent un univers qui s’inspire de mythologies folkloriques ainsi que d’un monde au caractère plus sinistre. Ses images ressemblent à des silhouettes, visibles seulement en partie, comme suspendues hors d’un temps, d’un lieu ou même d’une couleur précise. L’ambiance est souvent sombre mais s’y révèle une sensibilité délicate et poétique qui utilise glissements et accidents de la mémoire : comment nous souvenons-nous de ce que nous comprenons seulement à moitié ?

 

Pour sa première exposition en France, David Noonan présente une série inédite de sérigraphies et de collages ainsi qu’une sélection d’œuvres récentes. Le travail réalisé pour cette exposition s’articule autour de la représentation de communautés, de regroupements insolites et autres jeux de rôles et de masques dont les sources restent anonymes. Ses œuvres, proches d’une esthétique des années 1970, sont cependant trop floues, trop peu narratives et trop ambiguës pour prendre une quelconque dimension nostalgique ou historique. En superposant des images trouvées, David Noonan utilise un langage visuel qui mêle récit et abstraction, transformant ses personnages en motifs et vice-versa.

 

Pour le Palais de Tokyo, l'artiste a conçu un dispositif spécifique, fusionnant espace, sculpture et surface. L’agencement de panneaux en bois recouverts de tissu crée un système de fragments muraux qui renvoie à une architecture de ruptures, de déjà-vus et de silhouettes. Cette exposition ajoute ainsi une nouvelle dimension à la pratique de l’artiste et lui permet d'expérimenter avec complexité le jeu entre les surfaces, les images et les différentes manière dont elles occupent un lieu.

 

Parcours
David Noonan a présenté son travail dans des expositions personnelles à la Galerie David Kordansky à Los Angeles (2006), à HOTEL à Londres (2005), à Foxy Production à New York (2004), ou à la Galerie Roslyn Oxley9 à Sydney (2002, 2003, 2005). Le Monash University Museum of Art de Melbourne a présenté en 2005 l'exposition David Noonan: Films and Paintings 2001-2005. Il a participé, entre autres, à des expositions collectives à la Tate Modern de Londres (2006), au PBICA de Palm Beach en Floride (2005), au Metropolitan Museum of Photography de Tokyo (2004), à la Tate Britain de Londres (2003), au Museo Nacional Centre de Arte Reina Sofia de Madrid (2002), à la Biennale d'Istanbul (2001) et au Witte de With de Rotterdam (1999).

 

soyons pratiques :

Vernissage le jeudi 22 mars 2007 en présence des artistes
de 20h00 à minuit

 

PALAIS DE TOKYO / Site de création contemporaine /
13, avenue du Président Wilson
F - 75116 Paris
Tél : +33 1 4723 5401 & +33 1 4723 3886

 
voir aussi : le site du palais de Tokyo
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 08:18

François R   Dorota Kleszcz

 

du 5 au 29 avril 2007

 

Kennory Kim Galerie -  Paris (3)

 
 

François R  et  Dorota Kleszcz réunissent leur deux projets artistiques dans un même concept ADDICT, l'occasion d'une exposition entre performance et installation "work in progress" à la galerie Kennory Kim à Paris.



Les différentes oeuvres constituant ADDICT ne sortent pas uniquement de l'imaginaire ou de l'inconscient des deux artistes mais prennent forme dans une réalité bien concrète . Elles questionnent sur des thématiques très contemporaines comme la solitude intérieure, l'étude comportementale à des vues économiques et politiques, la tendance générale à se réfugier dans une réalité virtuelle pour cause le manque de pouvoir par rapport à une machine économique et sociale toujours plus oppressante et sans failles.

 

Le projet « 28eme parallèle » de François R
François R présente une version de son dernier projet « 28eme parallèle » exposé à Nancy lors du festival « Souterrain porte 3 » et à la galerie "sous réserve" de Créteil. Ce qu'il  propose est  le résultat d'une recherche photographique et vidéo ajoutée à une installation sur le thème de la société de consommation. Point de départ ,  les situations banales de la vie urbaine contemporaine, au résultat une oeuvre très politique dans laquelle un personnage fantomatique joue le premier rôle.

 

Le projet « Amorphe » de Dorota Kleszcz
Dorota Kleszcz présente son nouveau projet « Amorphe ». « Amorphe » est une installation active dans laquelle l'artiste se met en scène pendant divers moments de l'exposition. Dorota Kleszcz construit un environnement visuel et sonore représentant son espace vital ou elle évolue, héroïne de sa propre fable. Le geste est seulement routine,  il  a perdu son sens. .  "Amorphe" décrit une incapacité d'action, des tentatives vaines d'inflexion du déroulement du temps. Tout cela se traduit chez l'artiste par une attitude de renoncement, un état lymphatique de non implication.

 

soyons pratique :

V e r n i s s a g e l e 5 a v r i l à 1 8 h
P e r f o r m a n c e e n 3 a c t e s
D o r o t a K l e s z c z e t F r a n ç o i s R + B é t o n s d e P a r i s
E t a p e 1 : 0 5 A v r i l d e 1 8 h à 2 3 h
E t a p e 2 : 1 5 a v r i l d e 1 7 h à 2 1 h
E t a p e 3 : 2 9 a v r i l d e 1 6 h à 2 2 h

Kennory Kim Galerie

22 rue des vertus - 75003 Paris 

info@kennory-kim.com

 

voir aussi : le site du collectif lentreprise, le site de Kennory Kim Galerie
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 06:55

peintures

du 2 au 20 mai 2007


galerie toutes latitudes - Vincennes

 
 

Un espace de couleurs et de lumière

Annemiek de Jong (Dordrecht, Pays-Bas, 1952) vit et travaille depuis une vingtaine d’années en pleine campagne , au coeur du plat pays de Groningen, une province de l’extrême Nord des Pays Bas.



De la fenêtre de son atelier, en été comme en hiver, au printemps comme en automne, elle voit s’étendre jusqu’à l’infini une immense plaine que recouvre le ciel, un paysage aux teintes changeantes, passant d’un vert pâle et d’un bleu cru à un gris-vert vaporeux et à un jaune tendre. La vue jusqu’à l’horizon est parfois très nette, ou bien tellement voilée que ciel et terre se confondent.



Une fois dans son atelier, on est impressionné par la somptuosité de la lumière et la profusion des couleurs, couleurs et lumière emplissent l’espace d’une sérénité solennelle.



Les murs sont couverts de toiles de dimensions variées, judicieusement mises en scène. Chaque toile est une création à part entière et pourtant l’ensemble forme une grande oeuvre d’art. Celui qui les contemple peut ainsi les associer en toute liberté.



Les tableaux semblent saturés de lumière, une lumière apaisante qui nous invite à nous en rapprocher, ou à nous en éloigner.... Cette lumière peut filtrer à travers des à-plats de teintes sombres, ou elle peut rayonner librement dans l’espace.



Tout sentiment du temps disparaît , on se fond dans cet univers de couleurs et de lumière, on oublie que c’est de la peinture.



Est-ce une simple représentation de cette lumière du Nord si particulière ou est-ce l’artiste, guidée par son intuïtion, qui matérialise une lumière imaginaire à trravers une composition de plans de couleur ?



Je peins, je taille les roses, je rencontre un ami, je fais la vaisselle.
Toutes ces actions ont presque la même importance.
Il s’agit d’attention et d’intention.



Cette phrase de l’artiste peintre canadienne/américaine Agnès Martin (1912-2004) le formule si bien :

La beauté c’est la conscience qu’en a notre esprit”.

Hedy Buursma

Appingedam
février 2007

 

informations pratiques :

vernissage : mercredi 2 mai à 18h
rythmé par les déambulations de Koos IJzerman

décrochage dimanche 20 mai à 18h

du mercredi au samedi de 15h à 19h et sur rendez-vous

galerie toutes latitudes
38 avenue Franklin Roosevelt, 94300 Vincennes. Tél. 01 58 64 09 73

M. Bérault, (sortie rue des Vignerons, 1re rue à droite, 1re rue à gauche)
RER Vincennes

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 06:15

Isabelle Bonzom, Caroline Lejeune, Julie Polidoro

du 5 au 17 mars


Galerie 1ère Station  -  station Palais-Royal, Paris (1)

 

&

 

Mairie du 1er arrondissement - Paris (1)

 
 

A la sortie de métro proche du Louvre  des Antiquaires, dans la station Palais-Royal, de longues cimaises lumineuses, installées dans des vitrines 1900  présentent le travail en peinture de trois femmes qui  ont déjà exposé  ensemble. Dans le même temps une exposition de leur travail se déroule dans les salles d'exposition de la mairie du 1er arrondissement . 

 

« Elles sont parisiennes. Elles ont comme autres points communs d’avoir étudié à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts et d’être de la même génération (30-40 ans). Elles partagent aussi le fait de faire de la peinture et d’y croire, en ne considérant pas que cela relève d’un monde autre ou d’un prétendu « retour ». C'est ainsi que Pierre Sterckx, présentait   I. Bonzom, C. Lejeune, J. Polidorodans le catalogue de l'exposition “Trois peintres”,  organisée à la galerie Tache-Levy,à  Bruxelles, en septembre 2006.

 

Peintures vives est la  manifestation d'une peinture de son temps, sans nostalgie, une  peinture vivante liée à ce qui l'entoure et à des problématiques  contemporaines.

 

informations pratiques :


vernissage vendredi 9 mars a 19h
à la Galerie 1ere station (metro Palais Royal)

vernissage vendredi 9 mars a 19hà la Galerie 1ere station (metro Palais Royal)

ouvert : lundi, mardi, vendredi de 10h a 19h et samedi de 14h à 19h

Galerie 1ere station : dans le Metro Palais Royal, côté Louvre des Antiquaires

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le 14 mars à 19h à la Mairie du 1er

Conférence avec Pierre Sterckx (critique d’art) et Françoise Schmitt (directeur de l’iESA) :
“Pénélope ou la peinture comme inachèvement”
 
Ouvert : du lundi au vendredi de 10h a 17h, jeudi 19h30 et samedi de 10h a 12H30

Mairie du 1er arrondissement :

4, Place du Louvre , Metro Louvre Rivoli

pour les deux expositions , contact : Virginie Boissière  06 7449 3583

 
voir aussi : les sites de Isabelle Bonzom et Julie Polidoro 
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 05:43

THE ROOM

 du 17 mars au 22 avril 2007

 

Les Moyens du Bord Chapelle Saint Mathieu - Morlaix (29)

 
 

 "Dans le bleu pastel, mousseux comme un ciel de Constable, s’écarquillent les grands yeux pleins d’espoir de ses gamins Kellogg’s couverts de taches de rousseur. Même pas peur de Norman Bates. Brice joue à nous faire flipper, et nous, on dirait qu’on y croirait.
Peluches ou personnages d’albums pour enfants, publicités années soixante, illustrations japonisantes, en y regardant de plus près, on découvre, délicieusement horrifié, que ce tableau idyllique, lisse, aux couleurs poudrées, ces images pures, ce petit air plastique, pop, cache un autre univers, celui des cauchemars enfantins. Dans le meilleur des cas. "(Isabelle Nivet)

 

informations pratiques :

Vernissage

le samedi 17 mars à 18h30 à la chapelle Saint Mathieu

En presence de l’artiste

et de la compagnie Catalyse

 

 

À l’occasion des représentations de la pièce Alice ou le monde des merveilles

au Théâtre du Pays de Morlaix,

l’exposition sera exceptionnellement ouverte le mardi 20 mars de 17h à 19h30,

Et les 21 et 22 mars de 14h à 19h30.

 

 

Expo ouverte du 17 mars au 22 avril 2007, du mercredi au dimanche de 14h à 18h30.

Entrée libre, accessible aux personnes à mobilité réduite, visite de groupe sur demande

Renseignements : 02 98 88 25 62 ou moyensdubord@wanadoo.fr

 

Les Moyens du Bord Chapelle Saint Mathieu 32 bis rue Basse 29600 Morlaix tel : 02 98 88 25 62 

 
voir aussi  : le site des Moyens du bord
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 05:33

Sandrine Buessler
Emmanuel Gogneau
Raphaël Navarro
Maxime Vernier

 

Du 14 au 22 mars 2007

 

Ancien réfectoire, cité universitaire Canot. Besançon

 
 

Le papier est-il écrasé par la pierre ou l'englobe t-il ?
Dans cette faille s'engagent quatre artistes glissant de la fibre au minéral.

Vernissage le mardi 13 mars 2007, à 19 h.
Ouvert le mardi, mercredi et jeudi de 17 h à 20 h.

Du 14 au 22 mars 2007. 

Ancien réfectoire,
cité universitaire Canot.
73 quai veil picard 25000 Besançon

 

ENSUITE :

Soirée de Performances à partir de 20h
Avec notamment : Sang noir, Maxime Vernier, Frédéric Weigel ...

organisée par la LP meti

Aux "Passagers du Zinc", 5 rue de Vignier - Besançon

 

Association ENCASOÙ
Julien Cadoret, Frédéric Weigel, Kuniko Yasuda.
info: 06.31.37.14.14

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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 06:50

Ecritures,

Idéogrammes,

Pictogrammes

Palimpsestes et icônes

 

du 17 mars au 15 avril 2007

Oustau per touti de Trébillane à Calas (13)

 
 

Toutes les mémoires du Temps

 

Des lieux du plaisir de vivre

dans un monde oublié.

La liberté, l'amour, la mort

Les voyages dans l'instant,

L'unité des croyances...

Palimpsestes et pictogrammes

où l'incarnation des mystères se joint à la  communion aveuglante avec l'histoire de l'humanité.

Ces écritures respirent l'ivresse, le goût du jeu, les rites féodaux

Quelque chose des icônes du Devenir aussi.

Pierre Givodan

 

informations pratiques :

vernissage le samedi 17 mars à 11h

rencontre-débat avec le peintre le 22 mars à 18h30

 

"Oustau Per Touti" (maison des associations).

Château de Trébillane, village de Calas (proche d'Aix en Provence)

Exposition ouverte du lundi au samedi matin
de 9h à12h et  de 14h à 18h30

 
voir aussi :  notre dossier Alain Peynichou
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