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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 08:38

La femme et l'oiseau


jusqu'au 31 août 2008



Musée d'Aubigny - Auvers-sur-Oise


 sculpture  gravure (haut) - céramique (bas)




Au jardin de Corneille


« De mon jardin, à l’horizon, j’aperçois Auvers-sur-Oise où est enterré le maître Van Gogh. Quand j’arrive ici, le dépaysement est total, l’air est pur et j’entends les oiseaux chanter. J’ai l’impression que tous les oiseaux habitent ici, il y en a partout... »

 
Une quarantaine d’estampes, des toiles, gouaches, aquarelles, pastels sont accrochés. Des sculptures en bronze, en bois polychrome et des céramiques sont exposées dans des vitrines. S’y ajoutent des objets, des livres, des photographies et des textes illustrant d’autres aspects de la vie et de la création de Corneille. L’ensemble de l’exposition du Musée d'Aubigny comprend environ 70 pièces et couvre le parcours de l’artiste de 1943 à nos jours. 

 

Corneille a participé, de 1948 à 1951, à l’aventure de Cobra. C'est dans ce contexte qu'il s'est affranchi des dogmes, libéré des leçons trop bien apprises.  L'artiste possède une curiosité insassiable et désire maîtriser tous les médiums.  Asger Jorn, un autre membre fondateur du groupe, l'initie vers 1945  à la céramique . La gravure est un espace de recherche pour Corneille qui fréquente le célèbre atelier de Stanley Hayter à Montparnasse.  Mais si les expérimentations techniques participent au renouvellement des formes dans la peinture de Corneille, ses nombreux voyages entre 1957 et 1977 vers des pays exotiques ajoutent à ses créations, l'éclat des couleurs explosives, la diversification des sujets. Cependant , il  est un thème qui traverse toute son oeuvre :  "La femme et l'oiseau". Car le peintre-voyageur, le peintre-poète n'habite pas seulement le monde, mais en magicien,  un jardin auquel il donne des allures de paradis.


C.P.


 


Informations pratiques :

manoir des Colombières, rue sansonne
tel 01 30 36 80 20
musee-daubigny@orange.fr

du mercredi au vendredi de 14h à 18h
samedis, dimanches et jours fériés de 10h30 à 13h et de 14h à 18h

autres lieux :

L'atelier de Corneille
Cité des artistes
5, rue du Montcel
01 34 48 00 10
samedi, dimanche et jours fériés de 14h à 18h


Eglise Notre dame d'Auvers-sur-Oise
tapisserie Les oiseaux de paradis
le piano de Corneille

voir aussi : http://musee-daubigny.com/Corneille/daubigny.html
 

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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 07:15

du 24 mai au 21 septembre 2008


musée des Beaux-arts - Angers


Anthony Caro



Le musée des Beaux-arts d'Angers présente jusqu'au 21 septembre 2008, une rétrospective Anthony Caro, (1924, New Malden, Surrey), un grand maître de la sculpture abstraite. 19 sculptures sont exposées, essentiellement des assemblages en acier peints, réalisés entre 1960 et 2006. On rencontre d'abord Capital et Cathedral dans le jardin du musée  puis Child's Tower Room dans le hall. Eclectiques, ses sculptures sont des assemblages virtuoses d'ensembles préfabriqués, soudés, en acier, en fer ou en alliage, de poutres, pièces de diverses formes. Fixes et étrangement mobiles à la fois, à contre-temps mais toujours harmonieuses elles sont souvent peintes. Anthony Caro utilise  la couleur pour modifier la perception de leurs formes dans l'espace.


Actuellement, Anthony Caro se consacre entièrement  à un ensemble de sculptures monumental visant à recréer le baptistère du choeur de l'église de Bourbourg une petite ville du Nord. Trois autres musées s'aprêtent à nous présenter l'oeuvre du sculpteur anglais :  le musée des Beaux-arts de Calais présentera des oeuvres récentes, le LAAC de Dunkerque des oeuvres des années 1960-1980 et le musée du Dessin et de l'Estampe originale de Gravelines de petites sculptures en papier très peu vues.



Informations pratiques :

musée des Beaux-arts
14, rue du musée Angers
tel : 02 41 05 38 38
tous les jours de 10h à 18h30



voir aussi : http://www.musees.angers.fr/expositions/expositions-en-cours/anthony-caro/index.html


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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 06:45

les diapos de mon père, une inquiétante familiarité, 1999-2003


du jeudi 3 au dimanche 20 Juillet 2008


la maison rouge (le vestibule) - Paris (12)



 Philippe Jacquin-Ravot

 

Philippe Jacquin-Ravot a peint une série de souvenirs d’enfance, à partir de sept diapositives extraites des archives familiales (24 x 36 mm), qu’il a entrepris de reproduire minutieusement à l’huile, sur des toiles aux formats allant de 72 x 48 cm jusque 141 x 94 cm et aux coins arrondis. Elles sont exposées du 3 au 20 juillet dans le vestibule de la maison rouge, l'espace réservé à la jeune création à la Fondation Antoine de Galbert..




Le miroir troublant des souvenirs partagés.

"PJR peint avec la plus grande minutie ses souvenirs d’enfance. Des images banales qui appartiennent à tous ou à personne. Une facture parfaite sans la moindre trace de sentiments de l’artiste. L’inquiétante familiarité.

Les portraits lisses rappellent irresistiblement l’essai de Freud sur “l’inquiétante étrangeté”. Le sentiment d’étrangeté nait à la fois de la familiarité et de l’incertitude. On ne sait pas si la scène représentée appartient à l’imaginaire de l’artiste ou s’il s’agit d’un souvenir personnel. Un sentiment de déjà-vu mais pas tout à fait comme ça. Une impression bizarre. La très lente application.

Contrevenant de façon singulière avec le rythme de l’époque, PJR consacre un temps énorme à la production de chaque tableau. Il lui a fallu trois ans pour achever son dernier opus. Chaque oeuvre est parfaitement exécutée. La virtuositée accomplie comme projet de vie.
Le temps est arrêté."


Philippe Jacquin Ravot est né à Tassin la Demi-Lune en 1967
Il vit et travaille à Lyon
dernières expositions :
2007 "Rendez-vous", Ecole Nationale des Beaux-arts de Lyon
" De l’usage des Images", Museum Départemental de Gap (catalogue chez Fage éditions)



Informations pratiques :

vernissage en présence de l'artiste :
jeudi 3 juillet de 18h à 21h
accès libre


la maison rouge
fondation antoine de galbert
10 bd de la bastille - 75012 Paris
info@lamaisonrouge.org
métro quai de la rapée ou bastille

 ouverte du mercredi au dimanche de 11h à 19h, le jeudi jusqu’à 21h


voir aussi : le site personnel de l'artiste http://www.aproposdepjr.com/index.html et www.lamaisonrouge.org

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 10:54


La Feuillée


Edito : Beaux-arts today.

Comment fournir un panorama des expositions de l'été en temps utile ? Une gageure ! On se laisse déborder par la masse des informations et on pense au moment de livrer le calendrier à tous les événements dont on aurait aimé parler et qui ont été préparés avec soin, de longue date, par les musées, galeries, centres d'art et autres organisateurs.

Voici un tour des petites et grandes expositions de l'été en France.

Dans notre Feuillée du 18 juillet, nous élargirons encore l'horizon des expositions pour vous présenter l'actualité de l'art contemporain hors de l' hexagone.

Nous vous souhaitons de belles rencontres avec les oeuvres et de bonnes vacances.

Catherine Plassart


photos : (1) "Brest et les peintres du XVIIe à nos jours", (2) Jan Fabre, (3) Degottex


voir aussi : La Feuillée du 02/07/08


 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les éditos de La Feuillée

 




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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 10:37

du 5 juillet au 24 août 2008


Centre d'art et de littérature - Hôtel Beury - L'Echelle (08)

 

Geneviève Besse     Geneviève Besse
       



Au péril de la peinture


Geneviève Besse nous propose « ses interversions » et nous mène à la rencontre de plusieurs «moments» constructifs et destructifs, dans un déploiement formel inattendu.


Pour comprendre le projet de Geneviève Besse, il faut se rappeler le long chemin parcouru avec les poètes et la soixantaine de livres d'artiste conçus et réalisés depuis vingt ans. Or, nous confie-t-elle, « Je crois que le livre d’artiste comprenant un texte d’un poète accompagné de mes peintures si il s’arrête là est abandonné dans son trajet. »


Au départ de cette nouvelle installation, pour l'Hôtel Beury à L'Echelle, un poème d'Yves Leclair « L'antique lumière d'Eden ». Le texte accompagné de cinq peintures de l'artiste, a donné lieu à un livre édité à 9 exemplaires par le centre d'art et de littérature. Puis comme elle a pris l'habitude de le faire depuis quelques années, l'artiste a développé ses « interversions ».


Geneviève Besse désire que l'on puisse embrasser toutes les pages d'un ouvrage d'un même regard, retrouver ainsi la vision d'un même texte divisé en différents "morceaux". Le livre, petit miracle d'ergonomie qui tient dans la main et qui assure au lecteur la possibilité de se retirer dans le silence et la solitude est « intervertit », métamorphosé en passant à une dimension monumentale. Sur papier libre, pur chiffon, grand format, le même texte dans une mise en page différente est recomposé avec d'autres couleurs. Le face à face, avec « l'oeuvre ouverte » accorde d'autres sens au poème. Les regards plus nombreux peuvent ensemble converger vers une installation qui vise une totalité.


Dans un premier temps donc, le poème s'extériorise et se développe au nom de l'intention plastique, dans un but de partage, l'artiste reconstituant sous la forme de six panneaux sur pied de 125 x 100 cm, les éléments "pages", la structure "livre ouvert" et les rythmes harmonieux de la lecture.


Puis, tout se passe comme si elle renonçait à son projet épuisé pour s'intérioriser dans les peintures gris cendre, dense et quasi tragique des dos des panneaux. Vous êtes à ce stade  invité à contourner les « pages ». Au verso, le poème se détériore, mots et lettres ne sont que particules dispersées, réorganisées en des associations brisées et discordantes qui aboutissent à l'anéantissement du texte.


Puis, survient la dernière étape des « interversions ». Sur un mur, cinq panneaux de 125 x 50cm, photocopies en couleurs du livre originel, du livre « source », montrent la destruction de l'ouvrage, révèlent le processus de détérioration.

 

Geneviève Besse



Détruire le livre pour retenir les mots, détruire les mots pour ne conserver que la lettre. Les grands lecteurs le savent, il est salutaire de temps à autre, de brûler sa bibliothèque. La destruction doit cependant être méthodique pour accéder à la taille du rituel et être garante d'une renaissance créatrice.


Ainsi Geneviève Besse, avec ses « interversions » se livre avec entrain à la destruction des  textes. Ultime défense pour s'assurer que l'on est bien dans un rapport spontané et enthousiaste à la réalité ? Ultime paradoxe d'écriture ? Contradiction, peut-être ? A l'artiste tourangelle qui a beaucoup fréquenté l'abbaye de Thélème, tout est permis : le mélange et la combinaison des écritures puisque tous les mots que nous connaissons sont en même temps vrais et faux,   le poème différemment, le savoir et la connaissance autrement, le livre au péril de la peinture,  les libres « interversions ».


L'exposition est à voir du 5 juillet au 24 août 2008 Centre d'art et de littérature - Hôtel Beury à l'Echelle (08).

 
Catherine Plassart

 

Informations pratiques :

Centre d’Art et de Littérature
Hôtel Beury
08150 L’Echelle
Tél./Fax : 03 24 35 45 80
www.hotelbeury.com
hotelbeury@hotelbeury.com
hotelbeury@hotmail.fr

ouvert les mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche de 14h à 19h


Voir aussi : le site personnel de l'artiste http://www.genevievebesse.com/, ses installations ICI, un choix de livres d'artiste ICI

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 08:28

A Story of Art and Music



du 20 juin au  14 septembre 2008



Palais des Beaux-Arts -  Bruxelles (Belgique)






 Lou Reed





FR  BOZAR EXPO ouvre l’été avec It’s not only Rock ’n’ Roll, Baby ! L’exposition rassemble des œuvres visuelles de musiciens rock majeurs des années 1970 à nos jours : Yoko Ono, Patti Smith et Brian Eno, mais aussi de musiciens d’aujourd’hui comme Chicks on Speed, Antony, The Kills, Pete Doherty et le chanteur belge Bent van Looy (Das Pop). It’s not only Rock ’n’ Roll présente le travail d’artistes qui ont souvent été plasticiens avant d’être musiciens et montrent combien ces deux formes d’expression, pourtant différentes, sont indissociables.



En marge de l’exposition, le Palais des Beaux-Arts présente une série d’événements, de projections de films et de performances d’artistes. Parmi les premiers événements marquants : la soirée  Feeling good is great – feeling ‘O is better avec La Fille d’O le 27 juin et le concert de Lou Reed le 16 juillet.

 

En collaboration avec Rock Werchter !



Informations pratiques :

Palais des Beaux-Arts 
23 rue Ravenstein 
1000 Bruxelles - belgique
00 32 2 507 82 00
00 32 2 507 84 44 

Commissaire : Jérôme Sans


voir aussi :   www.bozar.be

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 06:12

« Tellement j'ai faim »

 
du 5 juin au 20 juillet


Galerie Polad-Hardouin - Paris (3)

 Lydie Arickx                Lydie Arickx
                 

De l'ivresse en peinture.

par Frédéric-Charles Baitinger


Nos corps, à chaque instant, sont traversés de forces qui les poussent, les contorsionnent, les malmènent ou les transfigurent. Toutes ces forces ne sont pas des forces morbides, mais des forces qui, au contraire, obligent la vie à se dépasser, à s'affirmer envers et contre ces flux et reflux invisibles qui, comme la vague contre la rocher, viennent la heurter de plein fouet. Les toiles de Lydie Arickx dressent l'inventaire de ces forces, capturent l'effet intérieur quelles produisent pour mieux le sublimer : elles sont une assomption de la couleur, une élégie de la vie assumant ses pertes, une iconologie païenne de la chair meurtrie mais renaissante.



C'est indéniable, il y a, dans chacune de ces toiles, une force de vie, une foi impondérable dans la vie, même quand celle-ci semble soulevée d'horreur, car cette horreur, cette sensation atroce et insupportable qui traverse les chairs, Lydie Arickx ne la montre jamais comme un spectacle qui lui serait extérieur, mais comme un monde qu'elle habite et qu'elle transfigure de sa propre puissance – de sa propre ivresse.



« Tellement j'ai faim...» dit-elle, tellement j'ai foi en la vie... La puissance de sa peinture réside dans cette contradiction glorieuse où les corps s'affirment envers et contre les forces qui les nient, dans cette capacité à affronter toutes les souffrances de la vie sans jamais y succomber, mais en y apportant à chaque fois un surplus de force, un supplément d'âme. Contre le devenir supplicié des chairs, Lydie Arickx peint l'assomption de corps extasiés ouverts sur l'infini. 



Lydie ArickxMais pour atteindre à un tel quantum de force, à une telle affirmation, Lydie Arickx a dû se battre contre elle-même, apprendre à dépasser ses peurs pour se regarder en face. Il y a quelques années encore, ses peintures représentaient des corps cherchant à s'isoler de la matière. Il s'agissait alors pour elle de peindre des lignes repliés, des corps encapsulés à l'intérieur de leur propre martyrs.



Mais aujourd'hui, à l'heure où sonne pour elle l'heure du grand midi, les corps qu'elle représente osent enfin se dissoudre dans la matière sans pour autant se perdre en elle. Ouvrant progressivement les lignes dures de leurs contours, ils s'imbibent de tous les accidents qui les déforment, aspirent à eux les moindres particules de matières encore inertes. Ce n'est désormais plus seulement le corps qui lutte pour sa survie, mais toute la nature souffrante qui sombre dans un délire d'empathie universelle.




Artiste
À la fois peintre et sculpteur, Lydie Arickx est née en 1954. Elle expose pour la première fois en 1982, après avoir suivi les cours de l’Ecole Supérieure des Arts Graphiques de Paris. Dès 1988, elle présente son travail en Belgique, en Suisse, en Allemagne, aux Pays -Bas puis en Espagne, aux Etats-Unis et au Japon. Particulièrement remarquée à l’occasion d’une exposition au Couvent des Cordeliers de Paris, Lydie Arickx participe aux grands événements internationaux comme la Foire de Bâle ou Art Paris. Elle figure dans les collections publiques dont celle du Musée National d’Art Moderne, Paris. Elle a aussi réalisé une série d’œuvres monumentales comme la sculpture La Genèse, fontaine de bronze de trois mètres sur deux pour le Château Lagnet en 2000. Elle est Chevalier de l’Ordre National des Arts et Lettres.

Le silence qui parle Les nouvelles chroniques de Frédéric-Charles Baitinger fredericcharlesb@hotmail.com



informations pratiques :

galerie polad-hardouin
86, rue Quincampoix - 75003 PARIS
Tél: + 33 (0) 1 42 71 05 29
email : contact@polad-hardouin.com

Du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 06:04

Dédicace et exposition


le mardi 1er juillet à 20h


Librairie le comptoir des mots  - Paris  (20)

Rencontre avec

Guy Denis, auteur de "Les peintres de l'agonie"

et quelques uns des artistes évoqués dans le livre

Dominique Albertelli, Andrieu, Fabien Chevrier,

Fabien Claude, Jean-Luc Curabet,

Anne-Marie Cutolo, Anna Depau, Pierre Dubrunquez, Stéphane Fromm,

Jack Hironimus, Ben Ami Koller,

Markus Nine, Hervé Szydlovski


 




Ils sont apparus il y a une dizaine d’années en France, dans la lignée des expressionnistes historiques du début du XXe siècle, des artistes de l’Ecole de Londres, Bacon en particulier, à la suite de plus anciens, tels Rustin, Music, Nitkovsky.


Certains ont rencontré le succès, d’autres créent dans les antichambres de la notoriété ou dans l’incognito. Ils sont nombreux, hommes et femmes, soutenus par de jeunes galeries d’art et de nouvelles revues. Ils sont surtout peintres et sculpteurs, parfois performers, parfois installationnistes, mais de toute façon s’en réfèrent à la tradition.


Un essayiste devait se pencher sur cette mouvance, si particulière à la France jusqu’ici rebelle à l’expressionnisme. Guy Denis a  tenté de comprendre ces artistes tragiques, en porte-à-faux avec  leur époque et une société opulente et optimiste.



La librairie Le comptoir des mots vous invite,  en présence de l'auteur et de quelques artistes,  à la dédicace du livre 'Les peintres de l'agonie ou les nouveaux peintres français de la douleur'. L'ouvrage est un essai de 130 pages dans lequel Guy Denis se penche sur la recherche d'artistes qui ont en commun de prendre en charge dans leur travail plastique l'expression de la douleur.   Miralles, Cutolo, Claude, Dubrunquez, Depau, Hironimus, Chevrier, Nine, Koller....Mais aussi : Fromm, Correia, De Sagazan,  Nitkowski, Albertelli... participent d'un même mouvement pictural que l'auteur nomme "Les peintres de l'agonie".

photo : Anne-Marie Cutolo "L'enfant en pâture, Vanités 2"  acryl. sur panneau 40 x 80 cm




Informations pratiques :

Librairie le comptoir des mots
239, rue des Pyrénées
75020 Paris - M°Gambetta

01 47 97 65 40 -
librairie@lecomptoirdesmots.fr

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 16:22

"L'Illusion du tranquille"


Géraldine Lay et François Deladerrière "L'Illusion du tranquille" Chapelle Saint-Jacques, centre d'art contemporain, Saint Gaudens, et image/imatge, Orthez


 Deux expositions : du 19 juin au 14 août 2008, image/imatge, L’Imprimerie, 15, rue Aristide-Briand, 64300 Orthez, tél. 05 59 69 41 12, et, du 31 octobre 2008 au 21 février 2009, Chapelle Saint-Jacques – centre d’art contemporain, avenue du Maréchal-Foch, 31800 Saint-Gaudens, tél. 05 62 00 15 93. François Deladerrière et Géraldine Lay sont représentés par la galerie Le Réverbère, 38, rue Burdeau, 69001 Lyon.




 François Deladerrière          Géraldine Lay
 F. Deladerrière          G. Lay



Monstre va

par Jean-Paul Gavard-Perret

C'est à une rencontre avec une étrange narrativité photographique que nous convient les deux artistes réunis sous le titre de "L'illusion tranquille". L'intitulé est à l'image des tirages exposés : bourré d'humour. Les thématiques, les sujets ou objets saisis par G. Lay et F. Deladerrière sont mis en scène avec élégance, en divers jeux entre le subtil et le criard, l’arrogant et le secret. Là où derrière l'apparence, le grotesque dessine l’ envers du miroir de nos territoires de rêve, il  reste carcasse de voiture et  trophée de chasse dont les têtes mortes "imaginent" qu'elles peuvent brouter encore. Les deux artistes découpent une sorte de no man’s land. Dans une suite de lieux, par un effet de trop plein, des variations dessinent une sorte de friche du monde où les fantasmes ne fonctionnent plus. Surgit un double maillage qui circonscrit une zone d’abandon où le "bon" mauvais goût (en particulier chez Géraldine Lelay) offre une “ statuaire ” délétère et outrancière. Les deux artistes ne cherchent cependant aucune dramatisation, aucun effet misérabiliste. Ils se contentent de montrer une symphonie acide et cassée de couleurs qui viennent se moquer des figures qu’elles sont censées recouvrir. De ce bric-à-brac surgit paradoxalement un espace vacant donc ouvert et presque aussi onirique qu'ironique.



Tout se joue dans un kitsch où se mêlent la rigidité longiligne et les verticales des structures. Cela crée des paysages qui ne s’arc-boutent pas forcément sur le passé (que laissait présager l'adjectif du titre “ tranquille ”) mais prennent presque des aspects de paysages de science fiction en l'absence de présence humaine. La photographie crée des sortes de “ borderlands ” qui échappent à toute localisation précise et donnent une éternité à cette touche éphémère du passé soudain figé. Des restes  portent témoignage de l'activité de l’homme dans ces natures plus que mortes aux couleurs souvent abusives et drôles. De tels clichés ne sont ni mémoire, ni critique d’un certain mauvais goût. Les photographes proposent plus et mieux : ils nous contraignent à appréhender un vertige d'objets qui appellent l’imaginaire puisqu'ils sont devenus inutiles. personnifiés, ils nous regardent et semblent s’amuser de l’effet qu’ils produisent. Dès lors ils instaurent un élément scénographique essentiel ouvert sur un inconnu qui nous parle vraiment.

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 10:44

Avedon : La photographie mouvement

par J.P. Gavard-Perret

"Richard Avedon Photographies 1946-2004, Rétrospective", Musée du Jeu de Paume, 1er juillet au 28 septembre 2008.




Richard AvedonQui d'autres sinon Avedon pour symboliser le portrait photographique ? Cela ne va pas pourtant sans une ambiguïté foncière au sujet des… sujets retenus pour de tels portraits. La plupart  sont le "reflet" des célébrités du temps . Les Beatles, Antonioni (sublime portrait avec son épouse Enrika), Bacon, les Monty Pythons, Jane Livingstone sans compter bien sûr les stars de la mode (Twiggy, Elise Daniels, Suzy Parker ou Penelope Tree) et de la politique. La question peut donc sembler pertinente de savoir si la notoriété et le bénéfice de l'image de celle ou celui qui pose devant l'objectif du photographe ne vampirise pas ses clichés. La force des épreuves de Richard Avedon dément le postulat. Le gris noir de ses portraits est toujours envahi d'une lumière qui chez lui est facteur de mouvement. Dans ses photos de mode Avedon parvient à être érotique  sans lubricité. A l'instar de Fred Astaire, héros et idole du photographe, l'artiste est capable d'approcher les femmes comme un afficionados qui n'a pas pour autant besoin de les séduire.




Son écriture jusque dans ses photos de mode sait valoriser le mouvement pour lui-même. Jusque là ceux qui s'étaient intéressés au mouvement (Munracki par exemple dont l'artiste a tiré tant de leçons) le rattachait plutôt au culte de la santé. A l'inverse, les filles d'Avedon ne sont pas spécialement "sportives" et la recherche du mouvement est toujours au service de l'émotion. Comme un Fragonard (qui l'a plus qu'un autre inspiré) le photographe élabore un vocabulaire nouveau du geste afin de recomposer  une syntaxe particulière d'un monde où des femmes bouches bée, front appuyé dans les livres,  agrippent  les pages de leurs doigts tels des pinces. La fascinante beauté de l'exhibitionnisme cède le pas à celle de la conspiration. Le front inquiet et le sourire complice sont souvent les motifs dominants d'un pacte entre la femme et le photographe : qu'on se souvienne de son cliché de Suzy Parker rebroussant chemin au moment d'entrer au "Shéhérazade"...





Richard AvedonAvedon reste lié à une nouvelle façon de présenter ce qu'il nomma (en français) "le bonheur de vivre" dans lequel on sent l'amour que le photographe porte aux femmes de manière non superficielle. On a pu ainsi parler à son propos de "protoféminisme et de complexe de compréhension de leurs difficultés" ! Chez lui la femme n'a rien de naturaliste : elle est même irréelle ce qui incline l'artiste vers la générosité, l'esprit, l'humour et une aptitude à prendre lui-même un recul ironique par rapport à son propre pouvoir de "prise" photographique. En ce sens les photos de mode du portraitiste restent capitales car elles soulignent le rôle essentiel des apparences dans la création de la "valeur". Cette postulation peut sembler discutable. Mais  le photographe n'est jamais dupe de la  vanité. "Lorsque nous habitions Cedarhurst, ma mère nous emmenait à New-York pour un circuit Met, Frick, Carnegie Hall". Il y découvrit non seulement Astaire, mais ceux qui, pour lui, restent les grands portraitistes : Fragonard ("Fragonard est tout en esprit"), Gainsborough, Goya. Il apprend chez eux cette manière lourde et légère à la fois de saisir le mouvement de l'être dans un visage qui fait résonner "le bruit sourd du fleuve Intérieur qui l'anime".




Richard AvedonPhotographe citadin par excellence (le paysage ne l'intéresse pas et la nature le fatigue), il demeure le plus sophistiqué et le plus délicat des photographes. Toutefois, en se concentrant sur l'humain il le soulève ou l'écrase. C'est pourquoi loin de tout humanisme et en dépit de ses contraintes de portraitiste "officiel" de ce qu'on nomme aujourd'hui les "peoples", il sait, dans chaque visage et pose, faire découvrir une charge d’inconnu. Certains de ses clichés sont beaux au sens classique, néanmoins se dessine à travers l’incantation du léché, ce qui affirme et nie à la fois cette beauté. On en retient le souffle qui garde la force d’extirper une énigme. Il fait éclater les masques du “ je ” social. Le photographe arrache la fixité, l’opacité du règne de l'apparence dans de longues vibrations de lumière et libère ainsi par diffraction une existence prisonnière.




Surgit, un monde de la présence précaire avec en filigrane l’hypnose de certaines voix (lorsqu'il s'agit de chanteurs ou d'orateurs). Reste toujours cette intensité au sein de laquelle l’image fait surgir la fragilité des êtres. Apparaît, même une sorte de douleur muette, larvée. Le créateur montre sous la réconciliation sociale une fracture. Il est celui qui dévoile une gravité au sein de la "futilité". Restent une autre empreinte de la chair, un grondement sourd et un gouffre dans la présence. Les "extases" d'Avedon ont beaucoup à nous apprendre. Elles demeurent  avec leur "part de nuit", des propédeutiques à qui veut comprendre le mystère des images En ce sens que chacune d'elle reste une énigme qui fait de richard Avedon  le plus grand portraitiste de son temps.

 


 

Cinquante ans durant, Avedon fut l’un des plus grands noms de la photographie de mode. L’exposition regroupe 270 œuvres retraçant l’ensemble de sa carrière de 1946 à 2004 : des photographies de mode bien sûr, mais surtout des portraits de nombreuses célébrités du monde de la politique, de la littérature, de l’art et du spectacle.



Informations pratiques :


Jeu de Paume
À Concorde
1 place de la Concorde
75008 ParisMardi de 12h à 21h
Du mercredi au vendredi de 12h à19h
Samedi et Dimanche de 10h à 19h
Fermeture le lundi
Tél. 01 47 03 12 50

 

photos :

Autoportrait
Provo, Utah, 20 août 1980
Photographie Richard Avedon
© 2008 the Richard Avedon Foundation


Twiggy, coiffure de Ara Gallant
studio de Paris, janvier 1968
Photographie Richard Avedon
© 2008 the Richard Avedon Foundation



Roberto Lopez, ouvrier sur un gisement pétrolifère
Lyons, Texas, 28 septembre 1980.
Photographie extraite de la série In the American West
Richard Avedon
© 2008 the Richard Avedon Foundation


voir aussi : http://www.jeudepaume.org/?page=accueil

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