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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 07:15



L'éditeur et typographe Thierry Bouchard est décédé le 8 août 2008.


En 1974, Thierry Bouchard a vingt ans,  il fait l’achat de sa première presse à imprimer. Editeur et typographe, comme son modèle Guy Levis Mano, il déclare   être « toujours attaché à soigneusement confondre les deux rôles… être aussi bien celui qui organise, avec bien sûr la participation et l’assentiment des autres, les mises en pages, le choix des caractères … mais aussi bien celui qui les réalise de ses mains, matériellement » (« A propos des livres illustrés », Bulletin du bibliophile, 1981). Pendant deux ans sous l’enseigne de « La Louve de l’hiver », en référence à René Char, il publie des livres de Jean Malrieu, Pierre Dhainaut, René Nelli ainsi que l’un de ses grands aînés, l’éditeur et poète Gaston Puel.



Puis commence l'aventure du livre illustré. En 1977, trois grands formats, Michel Butor et Pierre Alechinsky, Charles Juliet et Michel Carrade ainsi que Trois remarques sur la couleur d’Yves Bonnefoy et Bram Van Velde sortent de ses presses. Les cinq grandes compositions en noir et rouge de Bram Van Velde sont parmi les très grands livres édités à la fin des années 70, selon Yves Peyré (Peinture et Poésie/ Le dialogue par le livre Gallimard 2001).



D'autres  réalisations majeures suivront :  Toutes les aubes qui associe Pierre Torreilles et Olivier Debré, L’Entrée dans le jardin de Pierre-Albert Jourdan et Jacques Hartmann,  Genèse de Lorand Gaspar et Zao Wou-Ki et La Nourriture du bourreau d’André Frénaud et Antoni Tapiès.



Il aimait mettre en page les textes de Sylvia Baron-Supervielle, Pierre Chappuis, Pascal Commère, Philippe Denis, André du Bouchet, Guez-Ricord, Christian Hubin, David Mus, Jean-Michel Reynard et James Sacré. Il a publié des livres inclassables,  des poèmes inédits de Victor Segalen,  des hommages collectifs consacrés à Gilbert Lely et Pierre-Albert Jourdan, avec la participation d’auteurs comme Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Alain Levêque, Roger Munier et Jacques Réda. Sous le pseudonyme de Jean-Baptiste Lysland, il est l'auteur de plusieurs livres : L’écriture de l’été, Treize poèmes du fleuve et du passage et Poème sur un nom perdu dans l’ombre des mots.



Trois cent sept livres ont été imprimés sur ses presses. Le catalogue de sa maison d'édition en comprend cent quinze. Le tout dernier aurait dû être le catalogue raisonné de ses ouvrages achevé de composer le 21 mai 2008. Thierry Bouchard a coédité des livres avec Yves Prié des éditions « Folle Avoine », imprimé plusieurs ouvrages pour Fata Morgana , pour le Mercure de France, pour Jacques-Remi Dahan des éditions « L’Homme au sable », Marc Pessin du « Verbe et l’Empreinte », et pour des poètes, Yves Peyré, Franck André Jamme, Marchand Ducel... Le graveur d'origine tchèque Petr Herel a travaillé  régulièrement avec lui.



Des amateurs, des collectionneurs et des amis ont suivi son parcours. Alain Payre qui l'a bien connu écrit "Thierry Bouchard inventait et créait des livres de très haute qualité, des grands papiers, des étuis et des tirages de tête avec des Bodoni, des Garamond et des Baskerville qui se frayaient trop rarement chemin parmi les librairies spécialisées. Une fêlure intime – le décès de son père et de son frère aîné lors d’un accident d’automobile survenu alors que Thierry avait quatorze ans – arc-boutait pour partie ses intuitions et ses choix de vie."


Thierry Bouchard est mort le 8 aôut à l'issue d'une longue et douloureuse maladie. Il a eu la satisfaction et le plaisir de préparer avec le Musée Gutenberg de Mayence,   une rétrospective de son travail. Elle est prévue en 2009.

C.P.


Cet article a été rédigé d'après "In Memoriam Thierry Bouchard" (ICI), un texte d'hommage écrit par le libraire et galeriste d'Aix en Provence Alain Paire.

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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 06:33

du 28 août au  27 septembre 2008


Galerie Proarta -  Zürich (Suisse)



Caroline Coppey


Caroline Coppey : Peinture Fauve

Grandes tâches, intensité et tension des couleurs. Compositions sans  sujet précisément désignable. Manifeste en faveur du tableau.  Expression d'une sensation lumineuse totale. Tous les formats , les  supports et médiums : papier, toile, tissu, bois, huile et acrylique  sont exploités dans le travail de Caroline Coppey. Toutes les couleurs  de l'arc-en-ciel s'affrontent et s'évaluent, se jaugent et se  mesurent. Un combat tâche contre tâche, jamais fermé ou rectiligne.

Comment mobiliser la pensée par des touches voisines et opposées pour  faire éclater la vie, ses transformations, sa réserve de nouveauté, de  fraîcheur ? Etre fauve c'est aller à contresens des habitudes. Par exemple le blanc du fond est plénitude et non pas vide ou absence  et faiblesse. Les fragments colorés stucturent des images qui jouent  le plaisir de l'oeil vagabond contre le paysage, les personnages... le 
purisme.

Peinture qui parie encore la force, l'énergie à la façon d'un Matisse  et du Grand Livre des Transformations de la lutte fauve dans les  marges de la tradition française. Un pas décisif pour nous libérer de  la contingence et arracher la couleur aux formes.

On parlera d'hédonisme ici, sans certitude, ce qui nous changera des  propos lénifiants que l'on entend parfois sur les ondes concernant la  meilleur façon de vivre. Sublimation réussie d'un instinct vital qui développe ses effets  esthétiques avec intransigeance et un esprit constructeur d'oeuvre. On  applaudit.

PG

Exposition Caroline Coppey à la galerie Proarta, Zürich, du 28 août au  27 septembre 2008.



Informations pratiques :

Vernissage le 28 août à 18h
En présence de l’artiste

GALERIE PROARTA
Bleicherweg 20
CH-8002 Zürich
044 202 02 02


voir aussi : http://www.proarta.ch

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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 07:12

du 30 août au 5 octobre 2008


Village des Arts et Métiers, Octon (34)



Claude Abad


"Ni biographique, ni d'un temps donné, cette peinture propose des  documents sur les lieux intérieurs comme la revue du rêve dans  laquelle l'artiste raconterait un parcours à la recherche de la  première fois, du premier amour... En somme une quête d'Origine et  donc le développement d'un art où mythe et métaphysique se conjuguent." Pierre Givodan


Largement inspirées du travail d'amis écrivains et poètes, Claude Abad présente un ensemble de peintures récentes au village des Arts et  Métiers à Octon.

"En grande part seront accrochées quelques unes des œuvres consacrées   à un travail élaboré à partir d’«Euridyce Boulevard», texte de  Daniel  Bégard qui transpose là, de manière toute personnelle, le mythe  d’Orphée dans un temps imprécis entre présent et futur. Le titre des  œuvres : "Lamentation 3", "Lamentation 5",  "Didascalie 9 ou la mort  d’Orphée", se réfère aux 9 lamentations et didascalies qui composent  le texte. Ce travail fut l’occasion pour moi d’aborder avec une économie de moyens (du noir et blanc ou très peu de couleurs) le thème de la  disparition et de la mort. ... " C Abad


On a là,  le coeur de l'exposition, une suite de compositions sur toile comprenant sept "lamentations" d'un format de 114 x 146 cm  et deux  "didascalies" de  195 x 130 cm.

Claude Abad a participé à une publication «La Constellation de la Séranne» réunissant plusieurs  peintres autour de  plusieurs poètes et d'une montagne : la Séranne. Celle-ci  s’élève  devant les Causses du Larzac avec en son sud le pic Saint Baudille. ce dernier lui a inspiré une autre série récente de tableaux dont le point de départ est une petite  peinture réalisée en 1993 et le désir d'évoquer les estampes du Mont Fuji gravées par le Maître japonais  Okusaî.

Quelques œuvres de plus petit format,  notamment une recherche en cours sur le cercle, en relation avec Angela  Serna poète espagnole et un travail  déjà accompli « Humains Hirondelles »  sur des poèmes de Nicole Drano-Stamberg viennent complèter la présentation. L'exposition est à visiter les week-end du 30 août au 5 octobre au Village des Arts et Métiers à Octon.



photo : "Didascalie n° 9 ou la mort d'Orphée"



Informations pratiques :

Vernissage le 30 août 2008

Ouverture les samedis et dimanches. 

Village des Arts et Métiers,
hameau de Ricazouls 
34800 Octon


voir aussi : la vitrine de Claude Abad sur Art Point France, le site personnel de l'artiste
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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 11:47

"ou la nature des choses"


jusqu'au 19 octobre 2008


Château de la Roche-Guyon - La Roche-Guyon (95)






De la logique naturelle au champ lexical : Cueco

Entre la terre et l'air : la pomme de terre (simple sujet de nature  morte) vouée à la consommation, au transport sur la toile, à la  contemplation, et au regard attentif aussi. Elle sans éclat, vanité.  Vieux sujet recyclé adroitement
et jeté sur le tableau, objet en somme pas si dérisoire sur lequel  s'appesantit l'artiste.

Puis le visage.   Sur fond blanc, comme il se doit, personnage de comédie avec quelque  chose d'historique, costume, oeil, langue. C'est un homme, oui, pas  très lumineux, mais... Pas très glorieux non plus. Réminiscence de l'Espagne ? Car Cueco  vient aussi de là quelque part. Derrière le lisse, le tragique ? Mais passons donc au paysage si vous voulez bien.

Du gris, du rouge, de la fumée légère et un jardinier qui s'affaire,  pas accablé, c'est important. Travail attendrissant déjà mentionné  dans "Dialogue avec mon jardinier" (livre distingué). Cependant il y a  quelque chose qui met mal à l'aise comme si Cueco passait au tamis  l'histoire de la peinture. Que cherche-t-il donc à adoucir, à voiler ?

Telle est la question justement. Cueco "tamiseur" donc, plutôt que "déconstructeur" comme de bons  esprits se sont fatigués à vouloir le prouver. On esquissera une réponse.   L'apparence est toujours rugueuse, moyenne, décevante. Le monde est fermé. Cueco veut l'ouvrir, le tenir dans l'espace de  la toile ou de la feuille blanche.

Travail compliqué et rare. Formule  précieuse cependant. Recherche d'adéquation entre l'objet que désigne  la démarche et le désir qui donne son élan au trajet, de l'intérieur à  l'extérieur, de la banalité au poème. Car la poésie chez Cueco est un  travail sur les choses prises comme un langage, celui de la nature. Et sous une absence apparente d'émotion, avec humour, l'artiste  détecte au final l'absurde grimaçant et la comédie du monde. Cueco humble poète, seulement ?

PG

La thèse (contestable) du Cueco "déconstructeur" est à mettre en  perspective avec le livre de A. Chareyre-Méjean (Ed. Panama 2008) qui  donne son titre à l'exposition actuelle.
Cueco "ou la nature des choses", du 17 mai au 19 octobre 2008,  Château de la Roche-Guyon.









Informations pratiques :

E.P.C.C du Château de La Roche-Guyon
1 rue de l’Audience
95780 La Roche-Guyon
Tél. 01 34 79 74 42



information@chateaudelarocheguyon.fr

ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h. Le week-end de 10h à 19h.

voir aussi : http://www.chateaudelarocheguyon.fr/content/content22818.html
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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 11:44

Dans le cadre de l'invention filmique , plus que jamais d'actualité  selon nous avec la révolution du cinéma numérique qui s'annonce si  l'on en croît les spécialistes, mais aussi celles de la vidéo et du  multimédia ont lieu les Rencontres internationales Paris/ Berlin/  Madrid, en premier lieu au Jeu de Paume et au Centre Pompidou cette  année .

Dans ce cadre un appel d'offre est lancé. Cycle films et vidéos : tout support film et vidéo. Cycle multimédia : installations vidéo et multimédia. Les propositions sont reçues sur DVD accompagnées d'une fiche de  propositions jusqu'au 25 août 2008 (date limite d'envoi).

Les informations sont à prendre sur le site : www.art-action.org. L'évènement a lieu du 28 novembre au 6 décembre 2008 à Paris, puis se  poursuivra à Madrid en avril et à Berlin en juin 2009.

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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 07:56

jusqu'au 28 septembre 2008

 

Musée de Grenoble

Wolfgang Laib

Wolfgang Laib

Le rituel de la lumière.


A propos de Laib, il faut parler de dépouillement plutôt que de minimalisme. L'artiste a tout oublié des contingences, de la violence du monde, de ses vices et de ses appétits. Il est dans un ailleurs et nous chuchote à l'oreille,  un secret... Un secret ? Pas une idée, pas un point de vue, une vérité non révélée.

Comme un grand sorcier ou un prêtre, il tamise le pollen, verse le lait, ou empile les grains de riz.. Le blanc, le jaune sont éblouissants.  Ils invitent au partage avec l'autre, à la réconciliation avec soi-même.

Les installations de Wolfgang Laib donnent de l'esprit aux lieux. La magnificence émerge de l'insignifiant, du ténu, de l'impalpable. La silhouette du créateur s'imprime sur toutes ses oeuvres, donnant à la notion d'individu toute sa place dans un processus artistique qui n'omet rien dans sa tentative d'atteindre le beau.


A opposer :



Aux immondes immondices de Christoph Büchel.

Christoph Büchel Dès l'instant qu'une création ne sert strictement à rien, il ne faudrait pas en parler, car c'est encore lui faire trop de publicité que d'en dire tout le mal que l'on en pense. Pourtant, il est parfois nécessaire de faire le point sur la haute mer de l'art institutionnel, car il a une portée politique et engage des responsabilités. A quoi jouent donc les élus et les nantis lorsqu'ils se gobergent devant le tas d'ordures, organisé en habitat de fortune pour  miséreux, en tanière sordide pour SDF, dans un grand musée, le Palais de Tokyo ? Vivent-ils la misère par procuration ? Se font-ils peur et se confortent-ils  dans l'assurance qu'ils sont du bon côté ?


"Dump" de Christoph Büchel est une réalisation vaine et  ignomineuse. Qui oserait parler ici de dénonciation ? Les états de la  pauvreté dans la rue ne sont-ils pas suffisamment frappants ? Qui ignore l'existence du dénuement  et de la misère ? Refuser à "Dump"  le statut d'oeuvre d'art n'est pourtant pas suffisant. Il faut de plus dénoncer ce qu'une telle entreprise muséale trahit et se méfier de l'intention manifeste de tromper les candides, de manipuler les non-avertis, les indéterminés. 

Manifeste :

Quand une création se réduit à son propos, elle n'a rien dit.  Une oeuvre d'art ne brasse pas les évidences. Elle  n'obtient pas son statut sous prétexte d'une exposition dans une salle de  musée. Elle est bien plus exigeante.  Elle réclame que s'allume, dans le regard de celui qui s'y confronte,  la petite flamme de la félicité et que s'exprime la jubilation  qui naît, du sentiment d'approcher une totalité. Voici qui élimine du champ de l'art, cette "expérience contemporaine" signée Büchel , proposée par le Palais de Tokyo. Voilà,  qui atteste le talent de Wolfgang Laib. On le remercie de nous procurer grâce à ses sculptures et ses installations une délicate sensation d'intense plénitude. Son exposition est à voir jusqu'au 28 septembre au Musée de Grenoble.


Catherine Plassart


Informations pratiques :

Musée de Grenoble
5, Place Lavalette
38000 Grenoble
04 76 63 44 44
www.museedegrenoble.fr

tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h30

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 07:47

Pudicitia


du 1er août au 14 septembre 2008


Galerie Sintitulo - Mougins (06)






La dernière exposition de Wanda Skonieczny pourrait s'intituler " La  Chambre Claire ".Tout comme Roland Barthes en 1980 celle-ci interroge  sous la forme d'une fugue le rapport de la  chambre noire à la lumière et  celui de la photographie à la narration.


L'absence et la présence sont sous-entendues grâce à ces  représentations de corps féminins  recouverts pudiquement de draps  blancs. Objets perdus ou retrouvés, on ne sait, dans ce lieu de l'intimité  qu'est justement la chambre, espace du retour, espace des affects et  de la délicatesse.


Le désir vacille ici entre le jeu et le trouble. Là commence aussi le  roman de la perte et de la quête que la photographie évoque. Car la photographie entretient avec le temps un rapport ambigu. Soustrayant le sujet au néant elle prend en compte la dimension de  l'amour. Interpellant ce qu'il y a d'essentiel dans l'instant, elle  nous montre ce qui unit l'infini au fini,le désir et la personne  photographiée.


Savoir ce que la photographie est en soi : recherche du temps perdu,  vue directe, attribution d'une autre vie, hors-champ d'un spectacle  auquel le spectateur n'aura jamais accès ...est difficile. Il reste la vue du modèle et la question véritable : " Comment  reproduire ce qui ne se répètera jamais ?". Problème auquel se soumet l'artiste avec force.


PG


Galerie Sintitulo
10 rue, commandeur
06250 Mougins
0492921325
www.galeriesintitulo.com

ouvert du mercredi au  dimanche
de 10h à 13h et de 15h à 20h

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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 09:18

Anthologie par Jean Nouvel


du 8 juillet au 26 octobre  2008


Fondation Cartier pour l'Art Contemporain - Paris (14)



Le cantique de Jean Nouvel


César était d'origine italienne. Le pouce levé (ou baissé) en marbre  rose ou en bronze, il connaissait. Son amour de la vie, son  "hédonisme" selon Nouvel, s'exprime sur sa figure. Son oeuvre sans  entrave, ni repentir nous introduit dans la célébration de la liberté.  C'est avec raison que Jean Nouvel, architecte du bâtiment de la  Fondation Cartier, prend garde de montrer ici le vrai visage de César.  Celui d'un homme qui a voulu dominer son époque, loin du troupeau des  suiveurs, avec la main et l'esprit, sur les traces des matériaux les  plus beaux parfois, s'entourant des objets les plus proches souvent.


César a construit sa maison entre les extrêmes. Ni lambris, ni épines,  mais le poignet et la tête droits, prêts à soulever des montagnes de  métal ; l'homme bondissait sur les chemins les plus escarpés de la  création. Jean Nouvel, plus jeune d'une bonne génération, mais fidèle ami, lui  rend donc hommage ici, ayant trouvé là, sans doute, un coeur proche.  Quelqu'un qui a essayé à sa façon de broder une oeuvre en bâtissant un  nouveau jardin fait d'animaux imaginaires en fer soudé, de  compressions multicolores (les fameux véhicules déconstruits),  d'expansions molles roses, bleues, brunes de polyester armé de fibre  de verre laqué... Un expérimentateur à la recherche de la matière subtile et de la forme  inédite. Alchimie difficile qui a su charmer l'ami spirituel.

PG







Informations pratiques :


Fondation Cartier pour l'art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris
www.fondation.cartier.com

ouvert  :
tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 20h.
nocturne le mardi jusqu'à 22h.

accès :
Métro Raspail ou Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6)
RER Denfert-Rochereau (ligne B)
Bus 38, 68, 88, 91

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 07:23

rétrospective


jusqu'au 28 septembre 2008


Musée Fabre - Montpellier (34)




« Je ne cesse de vous dire, sauf à vous ennuyer, combien vous m’avez été utile quand vous êtes venu au secours de la liberté que j’exprimais. Je débutais alors sans ressources. Je n’oublierai jamais le coup d’épaule que vous m’avez donné », lettre de Courbet à Alfred Bruyas le 7 février 1868.



Le collectionneur montpelliérain Alfred Bruyas a joué un rôle déterminant dans le parcours de Courbet. Dès 1853, il acquiert Les Baigneuses, une grande huile sur toile de l'artiste (2,27x1,93 m). A deux reprises le peintre répond à l'invitation du mécène et séjourne dans le Languedoc.  Une salle du musée est consacrée à un choix d'oeuvres de la collection Bruyas, on y voit notamment  deux peintures de 1854, une petite huile sur toile, "Le Bord de mer à Palavas " et le tableau bien connu "La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet".



Dès lors après le Grand Palais à Paris et le Metropolitan Museum à New-York, la rétrospective du Musée de Montpellier est entièrement justifiée. Elle réunit beaucoup d'oeuvres maitresses. Certaines prêtées par le Métropolitan Museum, "La femme au perroquet" (1866) ,  "Jo, la belle Irlandaise" (1866), "La Femme à la vague" (1868). D'autres par le Musée d'Orsay, la scandaleuse "Origine du monde" (1866), par le Petit Palais,  "Le Sommeil" datée de la même année,  par le Musée des Beaux-Arts de Lille, "Une après-dînée à Ornans" (1848-1849).



Cette dernière oeuvre qui s'inscrit dans l'entreprise autobiographique de Gustave Courbet est  rattachée à un ensemble important de portraits de ses proches et d'admirables autoportraits tous présentés dans l'exposition.  Les autoportraits nombreux dans sa jeunesse et qui écrivent sa vie, restent propriété de l'artiste de son vivant. Seul "L’Homme à la pipe" qui date environ de 1849, est  cédé à Bruyas. Ce petit tableau, nous montre un jeune homme romantique, passionné, sensuel et sûr de son talent.


Cheveux en broussaille, barbe fournie, pipe obligée, la part de romantisme et de bohème s'affiche. Visage architecturé par les ombres, touche de lumière sur le front, paupières baissées, la mélancolie adoucit la réalité charnelle du visage, la sensualité de la bouche. Vêtement d'ouvrier, mais délicatesse d'un col de chemise blanc, l'homme est au travail.  Déjà, il s'interroge sur son statut et son expérience d'artiste.  Il montre l'élan irrésistible d'une quête qui vise à redéfinir son époque, la modernité elle-même, alors que le désir de peindre avec présision et délicatesse tous les sujets est servi par une énergie qui l'amène à labourer et ensemencer la grande variété des champs de l'âme : le trivial et le subtil, le rustique et le voluptueux, le laid et le beau.


L'exposition Gustave Courbet est à voir jusqu'au 28 septembre au Musée Fabre de Montpellier.


Catherine Plassart


Informations pratiques :

 

Musée Fabre
39, boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier
Tél. 04 67 14 83 00
musee.fabre@montpellier-agglo.com
www.museefabre.fr

ouvert :
Mardi, jeudi, vendredi et dimanche, de 10 h à 18 h,
Mercredi de 13 h à 21 h, samedi de 11 h à 18 h.
Fermé tous les lundis et le 15 août 2008

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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 07:15

ou une collection  singulière
Soixante-deux oeuvres de la collection Anne et Henri Sotta.


du 24 juillet au 1er octobre 2008


Maison des Arts - Bédarieux (34)








Des anthropométries imaginaires.


On calculera les longueurs des membres inférieurs et supérieurs. On possède plusieurs sources : une main gauche écrasée sur laquelle on distingue vaguement des doigts sans longueur précise, une main droite dont on constate qu'elle est plutôt aplatie, les articulations métacarpo-phalangiennes font défaut, un pied droit sans mesure exacte, un cou allongé sur lequel apparaît une marque de six centimètres... L'artiste exploite ces différentes mesures comme sur des patients : main, avant-bras, bras, membre supérieur.


Pour Fred Deux, il s'agit toujours de donner des images brutes et cependant délicates et subtilement dessinées, issues de l'inconscient et qui n'ont pas de valeur "réaliste"ou de correspondant de fait. Images "religieuses" dans le sens étymologique. Celles-ci nous relient à des segments de mémoire longue. Travail qui crée des distances sur la carte de l'imagination. Il arrive que l'artiste oeuvre comme sur trois dimensions (des sortes de sculptures peintes), sans filet non plus. Dans une certaine mesure, c'est la même chose avec les autres (Pons, Kijno,etc.).


Leurs oeuvres sont infiniment compliquées car comme gravées dans le cerveau, épousant la forme du désir. Il faut donc avancer prudemment  (pubis, pouce, coudes...). Des anomalies, des étirements, des tatônnements. On peut conclure de tout cela qu'il s'agit de représenter la douleur, l'extase pourquoi pas.


PG


La collection de Anne et Henri SOTTA compte plus de 1000 oeuvres. Ici, soixante deux oeuvres d’une cinquantaine d’artistes ont été sélectionnées.  Le catalogue de l’exposition sera le troisième volume de l’inventaire de la collection SOTTA.

artistes : PONS, BRU, DEUX, KIJNO, NABILI, COMBAS, CECCARELLI, LESSANDRI, BERBIGUIER, DEREUX, F. MICHEL…


Informations pratiques :


Maison des Arts.
19 avenue Abbé Tarroux.
34600 Bedarieux.


 Entré libre du lundi au vendredi 9h/12h
14h/18h, samedi et dimanche 15h/18h

contact :
Service Culturel / Espace d'Art Contemporain
04 67 95 48 27
culture@bedarieux.fr


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