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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 07:01

studiolo


du 20 décembre au 20 janvier 2008


La maison rouge - le vestibule - Paris (12)

 

buffe.jpgLe travail de Nicolas Buffe (né à Paris en 1978) fait directement référence aux grotesques, ces peintures murales du XVIe siècle, ainsi qu’à une imagerie personnelle, souvent liée à la culture populaire et à son enfance. 

Pour cette exposition à la maison rouge, Nicolas Buffe réalisera un dessin mural à l'encre noire pensé spécialement pour le vestibule. Studiolo fait référence aux pièces du même nom, qui à la Renaissance étaient des espaces savamment ornementés afin de stimuler la réflexion de celui qui y travaillait. Tels le studiolo du Duc Federico da Montefeltro où figurent des personnages profanes et chrétiens selon le goût humaniste, Nicolas Buffe dessine un studiolo où références classiques et populaires se mixent avec élégance et ironie. 


Informations pratiques :

vernissage de l'exposition
jeudi 20 décembre de 18h à 21h

accès libre

la maison rouge
fondation antoine de galbert
10 bd de la bastille - 75012 Paris
métro quai de la rapée ou bastille
info@lamaisonrouge.org

ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h, le jeudi jusqu’à 21h,
à l’exception du 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

voir aussi : le site de la maison rouge

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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 06:53
maisonrouge.jpgdu 21 Octobre 2007 au 20 Janvier 2008 

La maison rouge - Paris(12)


La maison rouge présente jusqu'au 20 janvier 2008, l’exposition Sots Art : Art Politique en Russie, qui retrace les développements de ce mouvement, qui, à partir du début des années 70, et après le règne du Réalisme socialiste, s’affirme comme le premier mouvement original en Russie depuis les avant-gardes des années 1920.

C’est en 1972, sous l’impulsion de deux artistes moscovites, Vitaly Komar et Alexander Melamid, que s’élabore l’art « Sots », dénommé ainsi par analogie avec le Pop Art, à partir des mots art et socialisme.

Au-delà du déni ou de la dénonciation qui avaient caractérisé la démarche de la première génération des artistes « non-conformistes », le Sots Art propose une troisième voie : l’appropriation des images et des slogans de la propagande pour la rendre grotesque. La méthode va reposer sur l’emploi incorrect et hors contexte des sujets et des motifs de la propagande. Ces manipulations ludiques d’une réthorique du pouvoir destinée à soumettre l’individu, ont réellement contribué à libérer les consciences.


Informations pratiques :

la maison rouge
fondation antoine de galbert
10 bd de la bastille - 75012 Paris
métro quai de la rapée ou bastille
info@lamaisonrouge.org

ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h, le jeudi jusqu’à 21h,
à l’exception du 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

voir aussi : le site de la maison rouge
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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 16:58

RPoint-1.jpgUn événement caché du débat sur la liberté de l’art
Aude de Kerros*

Les artistes signataires du Manifeste « L’art c’est la vie » rencontrent les fonctionnaires de la Délégation des arts plastiques du ministère de la Culture. C’était au Théâtre du Rond-Point, le 28 novembre. Compte-rendu du débat.


C’ETAIT IL Y A DIX ANS : la polémique sur l’art contemporain battait son plein, le Délégué des arts plastiques, Jean-François de Canchy, Le Monde et France Culture organisaient à l’École des beaux-arts [1] un « débat »... ou plus exactement, le procès public de Jean Clair et Philippe Domecq, deux intellectuels dissidents ayant osé critiquer l’art officiel de l’État français. Le procès fut instruit par des philosophes, professeurs, fonctionnaires, journalistes, et les délinquants furent condamnés sur le champ pour « alliance objective » avec « l’extrême droite », et donnés en pâture à un parterre d’artistes. Contre toute attente, ces derniers huèrent les censeurs et la situation se retourna contre les organisateurs du lynchage.

En guise de représailles, les artistes eurent à subir l’occultation de tout débat public sur l’art pendant dix ans, la complicité aidant des grands médias français.

Le choc des artistes et des fonctionnaires

Dix ans plus tard la situation s’inverse : ce sont les artistes qui convoquent les fonctionnaires de l’art au Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées, ce 28 novembre 2007.

Le jour même ou la Une du Time affiche « La Culture française est morte », les concepteurs du manifeste L’Art c’est la vie, réquisitoire contre l’art officiel riche de mille signatures d’artistes, se confrontent aux fonctionnaires de la Délégation des arts plastiques (DAP) du ministère, qu’ils considèrent comme responsables du marasme artistique français. Un réquisitoire qui a particulièrement secoué le monde de la culture pendant la campagne présidentielle du printemps 2007.

Pour que la confrontation puisse se produire, il fallait un intermédiaire et un modérateur. Ce rôle fut joué par la revue Art Absolument (en collaboration avec France Culture et Libération). Cette revue vit de la publicité des institutions, centres d’art contemporain, FIAC, etc. Elle concilie à la fois un point de vue critique, exposé avec beaucoup de clarté par Pascal Amel, son fondateur (avec Teddy Tibi), et la volonté que la rencontre se passe sans heurt. Cela explique toutes les précautions prises pour prévenir tout débordement de la part des artistes.

Deux légitimités s’affrontent : l’État contre les artistes

C’est donc dans un cadre très contrôlé que se déroula cette journée du 28 novembre 2007.
L’assemblée réunissait quelque 160 personnes, sélectionnées par Art Absolument. Parmi les invités, des fonctionnaires de la DAP, quelques artistes signataires triés sur le volet n’ayant droit qu’à une seule question par écrit, le président de la Maison des artistes, Rémy Aron, un observateur discret de l’Élysée, Georges-Marc Benamou, de rares journalistes n’appartenant pas aux grands médias.

Chacune des parties a ses motivations. La DAP et ses partenaires souhaitent calmer le jeu et désamorcer un Manifeste gênant pour une administration menacée de l’intérieur par des réformes, et contestée de l’extérieur par 40 000 artistes hors réseau officiel. Quand aux artistes signataires, ils subissent depuis vingt ans un effondrement du marché de l’art et sa marginalisation à l’international, ils souhaitent sa libéralisation et la cessation d’un dirigisme étatique dans le domaine de la création qui leur est préjudiciable.

L’État, c’est le « Réseau »

Au cours de cette journée, les spectateurs ont eu la surprise d’assister à quelque chose qui ressemblait plus à une longue apologie de la politique de la Délégation des arts plastiques, que le monde entier nous envie, par ses dirigeants et créateurs, qu’à un bilan de ses échecs… Cela commença par l’intervention de son délégué, Olivier Kaeppelin, qui écarta les critiques de J.-M. Meurice, reportant les « quelques disfonctionnements bien naturels » — nul n’est parfait ! — sur les musées, particulièrement Beaubourg, jouant habilement de l’absence d’Alfred Pacquement et d’Alain Seban « en voyage à Berlin ».

Puis vint une litanie d’éloges de la politique culturelle française.

Claude Mollard raconta avec fierté et émotion sa découverte d’un « génie de l’AC » Art contemporain [1]) en la personne de Buren. Le rire spontané qui s’empara d’une partie de la salle lui sembla incongru. Le public eut froid dans le dos quand Alain Reinaudo, représentant Cultures France (l’opérateur du ministère pour les échanges internationaux), non content de décrire les ramifications du fantastique réseau bureaucratique existant, fit l’inventaire de toutes les connexions planétaires qu’il projetait encore d’accomplir dans son délire organisationnel....

François Barré fit quand à lui un cours : « Comment fonctionne le réseau “État-marchands-collectionneurs-médias-mécènes” ? », supposant sans doute que les artistes l’ignorent. Il fit sentir à son auditoire combien l’État était nécessaire pour protéger les pauvres artistes du cruel marché.

Gilles Fuchs, collectionneur et président de l’ADIAF, fondateur du Prix Marcel-Duchamp, confia combien la symbiose des collectionneurs était parfaite avec l’État.

Pascale Lismonde rejeta avec horreur les enseignements traditionnels de l’histoire de l’art
et du dessin, s’enthousiasmant du formatage des enfants à l’AC de la maternelle à la terminale, jadis financé par un budget de 70 millions d’euros. Cela avait généré quelques subsides aux artistes embauchés.

On eut droit aussi à l’évocation de l’entrée de l’épiscopat français dans le merveilleux réseau de l’AC grâce à l’intervention ravie d’Isabelle Renaud-Chamska. Enfin pour conclure, la directrice de l’ADAGP, Christiane Ramonbordes, voulut finir en apothéose et éblouir les rares véritables artistes présents par un bouquet final en annonçant que Martin Bethenod, directeur de la FIAC, ex délégué de la DAP (toujours le merveilleux réseau !) allait faire des merveilles pour les artistes (à condition d’être bien sages).

La conclusion de cet exposé pédagogique aux artistes était en quelque sorte : « Soumettez vous et soyez candidats à la consécration par notre réseau » [3].

Le Manifeste « L’Art c’est la vie »

Le malentendu était total… Le manifeste L’Art c’est la vie contenait des critiques radicales de cette machine mortifère destinée à mettre fonds publics et administration au service d’un réseau international qui fabrique ses cotes principalement à New York, sans aucun effet de retour sur les artistes « vivant et travaillant en France » [4]. Cette politique engendre par ailleurs, parce qu’elle est d’État en France, une pensée unique, une censure, et une condamnation idéologique sans appel de toute création hors réseau, c’est à dire à 90% de la création de ce pays.

L’instigateur de ce manifeste, Jean-Michel Meurice, a eu à peine le temps de souligner ces faits que Roland Lienhardt [5], avocat spécialisé dans le droit concernant les artistes, a confirmé. Il remarque que la plupart des institutions et pratiques de la DAP sont en marge du droit administratif, du droit de la propriété artistique et du droit commercial concernant les marchés, sans doute en raison de la particularité du genre « art contemporain » qui fabrique la valeur de ses cotes en réseau sur le principe du délit d’initiés. Peter R. Stern, procureur à Manhattan, déclarait en 2005 à la revue Artnewspaper : « Si jamais on appliquait les règles de la Bourse à l’art contemporain, il ne survivrait pas. »

Ailleurs qu’en France collectionner de l’AC est une pratique parmi d’autres, de personnes et institutions privées, dans notre pays le réseau, c’est l’État.

On citera quelques rares et courtes interventions d’artistes : Ernest Pignon a souligné le sectarisme des choix artistiques des « inspecteurs de la création » (chose que l’Église catholique n’a pas eu l’idée de faire en deux mille ans de commandes d’œuvres d’art !). Fred Forest est venu témoigner d’un fait, publiquement contesté sur France Culture [6] par Olivier Kaeppelin, l’impossibilité de connaître le détail des achats d’art par l’État : combien ? et à qui ?

Enfin Marie Sallantin revint à l’essentiel, in extremis avant la clôture de ce « débat » encore ajourné, en rappelant l’existence, ignorée des fonctionnaires, d’une création libre et d’une pensée libre en France. Elle a souligné l’urgence de la création d’un lieu ou seraient confrontées les générations, la diversité des tendances, sans exclure la peinture, associant des historiens d’art susceptibles, contrairement aux experts de l’AC, d’une vision en perspective (les projets de Catherine Grenier au Palais de Tokyo ne visant qu’à créer un ghetto de plus de l’AC et de continuer à exclure la peinture, la sculpture et la gravure).

« L’Art c’est la vie » relayée par la Maison des artistes

Rappelons que le manifeste lancé par cent artistes peintres ou conceptuels fut diffusé par la Maison des artistes, et que mille autres signèrent en l’espace de quelques jours. Rémy Aron, le président de la Maison des artistes, au contact de 40.000 artistes (assujettis ou cotisants), a pointé un fait incontournable : l’extraordinaire diversité de leur création, non reconnue par l’État.

Rémy Aron constate que la politique trentenaire de la DAP fonctionnant en réseau avec « l’international » a eu pour conséquence de rendre invisible les artistes non cooptés par une institution unique et centralisée [7], qu’ils soient labélisées « contemporains » où pas [8]. Cette politique a tué tous les autres marchés de l’art et a repoussé les œuvres dans l’obscurité, et les artistes dans la misère. Si l’État a un rôle à jouer c’est plutôt de favoriser un vivier et une diversité de la création plutôt que de financer une écurie et quelques étalons (ce qui est le rôle des galeries), et perturber ainsi le marché par son intervention et ses choix.

Reconquérir l’autonomie de l’art

Face au « Réseau », les artistes veulent reconquérir leur autonomie et l’autonomie de l’art. Or cette conquête de la Renaissance est menacée.

L’Europe a connu pendant des siècles un rayonnement artistique et culturel exceptionnel grâce à l’effervescence d’un milieu libre d’artistes, d’écrivains, d’intellectuels et d’amateurs venant du monde entier. La centralité dans la vie sociale de ce milieu hors normes est une constante de son histoire. C’est pourquoi ce milieu existera toujours, visible ou caché, se reconstituera envers et contre tout, d’une façon ou d’une autre, tôt ou tard, et trouvera le biais pour résister à la subversion mercantile et médiatique, doublée en France par une hypertrophie de l’État.

La DAP mène un combat d’arrière-garde, car ce qui a changé entre 1997 et 2007, c’est la reconstitution du milieu des artistes, en partie grâce à l’Internet, mais aussi parce que les conflits entre artistes, dus à un siècle d’instrumentalisation de l’art par le politique, se sont atténués, éliminant une cause de division et d’affaiblissement des artistes face aux marchands et à l’État. Aujourd’hui la « critique cultivée de l’AC » circule, une pensée différente et diverse s’échange, les artistes reprennent leur destin en main. Le débat contrarié par les grands médias a lieu malgré tout. Il est même devenu une « exception française » qui fait référence hors des frontières.

L’évènement n’a pas été relayé, sauf par L’Humanité. Libération qui participait à l’organisation du débat a passé l’événement sous silence, Le Monde qui avait fait mention du Manifeste en mai, n’en dit rien. Ne parlons pas des autres médias. La DAP préfère que l’on ne parle pas d’elle alors que des rumeurs de grande réforme imminente courent dans les couloirs du ministère et que l’Elysée prend les choses en main.


*Aude de Kerros est peintre graveur.
Dernier ouvrage paru :
L’Art caché – Les dissidents de l’art contemporain, éditions Eyrolles, octobre 2007.


Pour en savoir plus :


[1] Colloque (mai 1997) dont les accusateurs sont Jean Cueff, Catherine Millet, Philippe Dagun, Thierry de Duve, etc.
[2] Acronyme proposé par Christine Sourgins pour désigner l’idéologie de « l’art contemporain », in Les Mirages de l’Art contemporain, Ed. La Table Ronde, 2005.
[3] L’État joue tous les rôles à la fois. Par l’intermédiaire de la Délégation des arts plastiques, il est le maître des institutions qui consacrent l’AC, il est le principal collectionneur, diffuseur, formateur des artistes et du public, fabriquant du discours sur l’art, etc.
[4] Plus de la moitié des achats d’œuvres d’art sont faits, avec l’argent public, à des galeries à l’étranger (principalement New York), créations d’artistes ne vivant pas et ne travaillant pas en France.
[5] Voir le site Nodula.com
[6] Emission du « Grain à Moudre », rencontre entre O. Kaeppelin, Christine Sourgins et Jean Clair, novembre 2007.
[7] Ce qui n’est pas le cas hors de France. Les composantes du réseau de l’art contemporain sont, sauf exception, des personnes privées, musées y compris.
[8] Ce même jour paraissait dans Time Magazine un article intitulé « La mort de l’art en France » soulignant que sur le marché international, on pouvait citer des noms chinois, coréens, indiens, anglo-saxons mais pas un nom français. Voir aussi le rapport Quémin publié en 2005.

■ Aude de Kerros, Polémique : le débat caché sur l’art officiel refait surface, Décryptage, 16 mai 2007.
■ Le manifeste
L’Art c’est la vie

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 00:50

« Nous disons que j’imagine »


du 21 12 2007 au 09 02 2008


Galerie Catherine Issert - Saint Paul de Vence (06)

pesce.jpgA la question : « Où est la nature dans votre oeuvre ? » Pollock répondait :

« Je suis la nature »…

Anne Pesce s’inscrit dans la trame empirique de son aîné. Exploratrice du réel, partie à la rencontre d’espaces lointains (Groenland, Islande…) pour capter la phénoménologie d’une nature affranchie de ses références historiques, sa démarche picturale se résume en quatre mots : faire l’expérience du monde.

C’est la parole d’Ismaël répondant au Capitaine Achab dans Moby Dick – « Et bien Monsieur, je veux en faire l’expérience, voir un peu ce que c’est, je veux voir le monde » - c’est le regard de Cézanne qui « rêve » de la compréhension de la nature du point de vue du tableau et qui pour cela n’a de cesse que de la regarder…

Quittant Paris pour s’installer à Vence en 1992, lieu de vie choisi d’où elle peindra de jour et de nuit « la mer sur la terre », sa conscience de l’étendue s’incarne à travers dessins, peintures, films, comme un processus de transposition de l’image vécue, expérimentée, prolongée dans sa masse colorée jusqu’à la théorie picturale.

La minéralité d’une montagne enneigée, la fugacité d’un ciel après l’orage, la transformation d’un site par les ouvriers d’un barrage, se voient ainsi restitués dans des modes plastiques où chaque tâche, trace et touche picturale s’agencent et font sens dans leur différence.

Dans sa traversée du visible et son assiduité à percevoir « le général du particulier », Anne Pesce exprime néanmoins sa foi en la fiction comme projet d’atteindre le réel…

La fragilité du processus porte bien son titre : « Nous disons que j’imagine… »


informations pratiques :

Galerie Catherine Issert
2 route des serres
F-06570 Saint-Paul de Vence
T 04 93 32 96 92 F 04 93 32 78 13
catherine@galerie-issert.com
horaires : du mardi au samedi
de 10h à 13h et de 15h à 19h



voir aussi : le site de la galerie Catherine Issert

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 18:53

motherwell.jpgNuit et jour, comme du nord au sud, et d’est en ouest, l’Espagne était rouge et or du sang de ses victimes et de sa terre ensoleillée dans l’esprit traversé de fusils de Robert Motherwell.

Culture métissée de tous les antagonismes, résolution des contraires basés sur la fécondité des mondes celle-ci portait aussi malheureusement  aux yeux du peintre le symbole de la violence et du pouvoir aveugle.

Nous sommes donc en présence de quelques fleurs  de l’art pictural d’un des chefs de file de l’Expressionnisme abstrait américain. 

Lourds présents que ces cadeaux de la mémoire, émanant de quelque débat intérieur. On sait en effet d’où vient la parole chez ce lointain messager de l’inconscient initié très tôt au sujet de l’automatisme et des techniques surréalistes. Il donne le rythme à la sève hispanique. Sans agressivité il la déconstruit. Cela vaut la peine de comparer ce poète à un courrier de l’esprit. Il nous porte des symboles opaques, il évoque la quête de quelque terre promise inaccessible, hantée sans doute aussi par les fantômes de Vélasquez et de Goya avec des peintures sur toile, collages et dessins datés de 1958 à 1991. 

PG

Exposition « Spanish Frontier », réalisée avec le concours de la Dédalus Foundation, New York. Exposition du 14 décembre au 26 janvier 2008, galerie Lelong, Paris.


voir aussi : le site de la galerie Lelong

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 17:52

astor.jpgRêveur du temps

J’allais voir le peintre en train de déboucher un tube d’huile dans son atelier et je lui demandai la permission de monter dans son radeau nommé « Rides de l’eau ».

- C’est bien un livre de plusieurs centaines de pages contenant des  dizaines et des dizaines de visuels et proposé à la vente par souscription ?

Lui c’était Astor, chargé de thèmes, de mots, comme des bouteilles à la mer, avançant, téméraire, sur la passerelle des œuvres peintes.

Il leva son verre (d’eau) au succès de l’entreprise, « Œuvre livre, fruit de réflexions d’une vie de création ». Nous parlâmes pendant une heure de sa relation à la couleur, aux signes, à l’espace pictural, au temps et à la mémoire. Lorsque je le quittais il s’était allongé sur une sorte de couchette, comme ivre. Je bus un dernier verre d’eau (froide) et je montai dans ma voiture pour entamer la nuit claire et glaciale, les yeux dans le mauve, le vert et le jaune, songeur.

- Ne pensez-vous pas, m’avait-il dit soudain, que la qualité essentielle d’un peintre est non pas de refaire le mouvement, mais plutôt de l’imaginer ? De larguer les amarres…

On était encore dans un système du temps. Et l’artiste ne voulait pas errer, mais plutôt corriger les forces de la nature, être maître à bord. La voiture démarra, prit son élan ; à l’horizon s’installait comme un tracé de lumière rouge.

PG 

« Rides de l’eau » de Christian Astor, édition en trois volumes imprimé en offset, quadrichromie est exposé à Artopi. D’autres livres ainsi que certaines pages originales du livre, exemplaires uniques et signés sont visibles jusqu’au 22 décembre 2007 au 20 faubourg du soleil 30100 Alès, lieu de l’association.


voir aussi : le site d'Artopi

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 16:43

CHAGALL.jpgLe Choix du Lendemain

Le refus de la mort est consubstantiel à la conscience car "toute conscience est conscience de quelque chose" (Husserl). Et la mort n'est rien. Donc la conscience et la mort s'excluent. Celle-ci est pour nous l'impensable. Cependant certains ont pu dire que justement ce néant d'être en faisait un faux problème. Le rien n'a pas à être sujet de question. Mais nous devons mourir et les autres meurent aussi. Comment oublier ? Et surtout pourquoi les oublier ? L'oubli des autres est immoral. C'est pourquoi la conscience refuse l'oubli. Car la conscience est aussi morale.

Le refus de la mort repose sur une anticipation de l'être comme ce qui ne passe pas, ce qui ne disparaît pas mais au contraire apparaît, se manifeste et résiste à l'anéantissement.

L'amour est cette poussée qui oeuvre au maintien d'un monde propre, mais aussi réel pour les autres. Plus le néant recule, plus l'amour se fraye un chemin, une voie dans le monde.

Par les oeuvres et l'art il s'agit d'aider à la venue à la conscience et à l'accueil de cet amour que Platon décrivait comme misérable et errant, couchant à la belle étoile, mais fils de Poros dieu de l'Abondance, dans Le Banquet.

Entre l'être et le néant la conscience inclut l'amour comme le préférable. C'est pourquoi Chagall nous paraît ici encore devoir être convoqué comme exemple. Car nous avons la certitude en regardant la peinture de l'artiste, que celle-ci est mémoire d'abord et lutte contre la disparition. Assomption du sentiment et ouverture au lendemain. Choix de l'espoir plutôt que du désespoir et en dernier lieu humanisme concret et sensible au coeur.

PG

L'exposition "Entre Ciel et Terre"  s'est tenue à l'automne à la Fondation Pierre Gianadda (Martigny- Suisse) 


voir aussi : le site de la Fondation Pierre Gianadda

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 10:14

La Feuillée


Edito : Pierre Givodan : du blog au livre

Vous le connaissez pour ses chroniques régulières "actuelles" ou "intempestives" dans www.artpointfrance.info. Son écriture serrée produit des textes toujours denses et concis qui favorisent une lecture rapide à l'écran. L'essentiel est bien dit et vite vu. Son ton varie cependant, tantôt démonstratif, inspiré, polémique... Les formes elles mêmes sont diverses, empruntant à l'essai mais souvent à la narration, à la poésie... Une plume bourrée de pixels, au style affirmé. Un blogueur de caractère.


Les éditions Complicités ont perçu la spécificité de son langage qui tient à la fois de la réflexion critique, de l'aphorisme et du meilleur de la fiction. Elles publieront au printemps, un choix de ses essais et chroniques sur l'art contemporain et l'art actuel parus depuis deux ans dans les sites d'Art Point France. L'auteur est aussi peintre et c'est sans nul doute sa pratique et sa recherche en art qui procurent à ses jugements justesse et pertinence.


Le chemin du rédacteur d'Art Point France passera donc en 2008 par les tables des libraires. Plusieurs signatures et conférences sont d'ores et déjà prévues.

Catherine Plassart


photos : Pierre Givodan


voir aussi : La Feuillée 14/12/07




 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les éditos de La Feuillée

 



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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 07:28

 

nemausus, Jean Nouvel 

cahier d'images Joséphine Givodan

L'événement inaugural organisé le 16 novembre par l'association " les 20 ans de Némausus" a réuni autour de Jean Nouvel un public nombreux pour une nuit de l'image lumineuse.

En 1987, « les bateaux » s’implantent dans la ville de Nîmes. Némausus le bâtiment conçu par Jean Nouvel, architecte de renommée internationale est une proposition architecturale à part entière, une conception d'un nouveau style de logements sociaux, une réalisation hors normes.

Rapidement, les architectes du monde entier considèrent Némausus comme un "type" architectural exemplaire des années 80, un jalon dans l'histoire de l'architecture. Némausus se distingue notamment par l'utopie sociale qui organise les espaces de vie à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice, une esthétique remarquablement "industrielle" sans compromission, ni demi-mesure.

Voilà qui justifiait la création dans les bâtiments, d'un Centre architectural de ressources. Il ouvrira ses portes prochainement à destination des étudiants, architectes et autres curieux, favorisant ainsi les échanges nationaux et internationaux. Ayant obtenu l'accord de Jean Nouvel, l'association les "20 ans de Nemausus" met en oeuvre la prochaine étape de son projet qui vise à obtenir l'inscription de Nemausus au Patrimoine du vingt et unième siècle.

Pour l'immédiat, les artistes investissent les lieux. Jean-Pierre Loubat & Jean-Marc Scanreigh, régulièrement complices se retrouvent pour investir la galerie Showroom de Pascal Fancony, leur travail en commun lie photographies et dessins. Le photographe Alain Andrade accroche ses dernières oeuvres à la galerie Bienvenue à Bord. Une troisième exposition "duo" du 10 au 21 décembre 2007 dans le cadre des "20 ans de Nemausus. C.P.



exponemausus.jpg

Troisième exposition "duo"
du 10 au 21 décembre 2007

Némausus 1 bât A 101 à la galerie Bienvenue à Bord, Alain Andrade

Nemausus 1 bât B 301 à la galerie Showroom : Jean-Pierre Loubat / Jean-Marc Scanreigh

Némausus 1, avenue Général Leclerc 30000 Nîmes

Visite sur rendez-vous. Contact : 06 62 70 56 48
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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 17:22

du 19 octobre 2007 au 29 février 2008


Musée Bourdelle - paris (4)

 

moore.jpg

 

« Il fut un temps où je m’efforçais de ne pas regarder la sculpture grecque, quelle qu’elle soit, ainsi que celle de la Renaissance, car je considérais que l’art grec et celui de la Renaissance étaient l’ennemi, qu’il fallait renverser tout cela et tout recommencer du début de l’art primitif. » 


Mais ce rejet ne signifiait pas que Moore ne s’inspirait pas des mythes antiques qui s’étaient diffusés dans la pensée européenne depuis la Renaissance. À la fin de la Seconde Guerre mondiale et peu après, il produisit deux ensembles de dessins – séjour de Moore en Grèce en 1951 – abordant des sujets mythologiques puisés dans la littérature grecque. C’est précisément l’histoire de ces projets, leurs origines, les conditions de leur réalisation, la fusion qu’ils opèrent entre des éléments primitifs et des éléments classiques, et leur portée dans le développement de sa sculpture qui sont à la base même de cette exposition du Musée Bourdelle organisée en collaboration avec la Fondation Henry Moore.

 

informations pratiques :

18, rue Antoine Bourdelle
75015 Paris
01 49 54 73 73
 

 

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