Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 06:46

lire, relire, délire


du 1er novembre au 7 décembre 2008 


Chapelle St Mathieu - Morlaix (29)



 


LIRE RELIRE DELIRE, est un projet artistique partagé autour des livres qui restent à écrire, à dire et à jouer. Dans les plis des livres de Muriel Taragano, le monde se défait et s’écrit recto verso, dedans dehors, dessus dessous, mais pour l’heure, l’infini du verbe est geste du peintre.


Tout comme le ciel à l’aplomb de la flaque, à fleur de terre et d’eau, n’en finit pas de s’écrire. Certains livres portent des mots qui en chapelet, au fil des pages, murmurent ou crient la couleur de l’onde qui les inspire. De la taille d’une pierre tenue au creux de la main, ils retiennent quelques phrases tramées dans la peinture par l’artiste Christe Jhelil.


Plus tard Gwladys et Morgane Le Cuff leur prêteront le son de la harpe et leurs voix au gré des ondes. D’autres livres, encore, restent vierges de mots, seule la touche picturale atteste de quelque écriture. C’est donc à côté du silence de la page que l’écrivain Nathalie Woog est invitée à écrire et à dire ces mots qui, sous la matière, se trament. Peintures, sculptures, photographies et textes, composent pour cette exposition, un ensemble hétérogène et poétique, à lire, relire et délire.


En amont de l'exposition, une résidence de création accueillie par la commune de Plougonven.





Informations pratiques :


Chapelle Saint Mathieu
32 bis, rue Basse 29600 Morlaix
entrée libre
du mercredi au dimanche de 14h à 18h30


L'exposition de Muriel Taragano à la Chapelle Saint-Mathieu
est organisée dans le cadre de Multiples,
une manifestation autour de la création d'oeuvres en édition limitée.
Plusieurs lieux concernés dans la ville.


L'ouverture de l'exposition et du salon  les 1er et 2 novembre
coincide avec le week-end dédié au
3ème Salon de la petite édition d'artiste
entrée libre
samedi de 14h à 18h30  et dimanche de 11h à 18h30
Hôtel de Ville de Morlaix


à savoir :

Les 26/10 et 28/10, les bruxellois de l’association 68 septante présenteront leur « vidéothèque nomade à la carte »
Le 30/10  à 20 h une soirée spéciale documentaires  au cinéma la Salamandre.
Le 31/10 à la Terrasse, une soirée  réunira un auteur morlaisien Daniel Kay, la plasticienne Maya Mémin (ICI) et Jeanne Frère, relieuse installée à Nantes. Exploration des différentes étapes de la fabrication d’un livre d’artiste.
Du 12 décembre au 17 janvier, les bibliothèques de la ville de Morlaix organisent des animations autour du livre d'artiste. Renseignements : 02.98.15.20.60  - bib-ailesdutemps@villedemorlaix.org



organisation :
Les Moyens du Bord
02 98 88 25 62
moyensdubord@wanadoo.fr

voir aussi : http://lesmoyensdubord.free.fr

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 07:03

« un musée dans votre bibliothèque »
présentation d'une collection d'ouvrages
&
signature de La Perdita del punto di vista,
par Jannis Kounellis, 75e auteur de la collection "l'art en écrit"


le jeudi 16 octobre 2008 
de 18h. à 21h.


Musée Bourdelle - Paris (15)







Approcher au plus près.

Tout collectionneur, tout amateur d'art a, un peu plus tôt, un peu plus tard, le désir  après avoir côtoyé une oeuvre de rencontrer l'artiste. Il est attiré avec la force de l'aimant vers l'auteur des créations qu'il admire,  un homme, une  femme qui se distingue de tous les êtres de son temps. Il espère lever un coin du voile derrière lequel se dissimule cette entité mystérieuse, ce moteur silencieux et puissant,  le processus créatif.

L'éditeur Baudoin Janninck a matérialisé ce désir de rencontres. Depuis le début des années 90, il demande aux artistes "qui comptent" de lui confier un texte. Plus qu'un témoignage ou une dissertation, ces mots d'artistes sont le reflet de leurs individualités. "Il semble évident que les écrits d’artistes sont plus proches du geste et de la pensée créatrice que tout autre exégèse."

Une idée simple, qui est à l'origine d'une collection "L'art en écrit". Elle rassemble à ce jour soixante-quinze titres signés des artistes les plus représentatifs des mouvements artistiques contemporains. Comme il est plus facile de comprendre un écrit sur l'art quand il est illustré, chaque exemplaire est accompagné d'un oeuvre originale.


Il peut s’agir d’une lithographie, d’une sérigraphie, d’une gravure, d’une eau-forte ou encore d’une oeuvre unique faite de collages, de peintures ou de dessins. Ainsi, Arman a réalisé 295 accumulations de clous et de vis ; Villeglé a lacéré 273 affiches ; Viallat a imprimé 285 toiles de couleurs différentes ; Jan Fabre a collé 285 boules de sable ; Jean Le Gac a écrit une lettre personnalisée avec une photographie à tout détenteur du livre qu’il a écrit ; Aubertin, Bram Bogart et Bertrand Lavier ont réalisé autant de peintures abstraites qu’il y a de livres…

Commencée avec César Domela, "L’art en écrit"  est un panorama des courants artistiques de la seconde moitié du XXème siècle, on y rencontre :



 


Les ouvrages de la collection L'art en écrit ont tous un même format (12,5 x 21 cm), un même nombre de pages (48). Le nombre d'exemplaires varie à peine (entre 245 et 299 ). "Gilbert & George ont inventé la notion d’« art pour tous » : L’art en écrit, s’emploie à l’appliquer à chaque ouvrage". Baudoin Jannink les édite donc  aussi dans une version à 12 €, dans laquelle figure une reproduction de l’oeuvre. « Nous essayons de faire des livres beaux, originaux, imprévisibles et, qui plus est, abordables ».


A l'occasion de la sortie du soixante-quinzième titre de la collection La Perdita del punto di vista de  Jannis Kounellis, l'éditeur Baudoin Jannink invite à  une rencontre-signature avec l'artiste au Musée Bourdelle à Paris le 16 octobre en soirée  et propose une présentation de l'ensemble complet de "L'art en écrit".

C.P.



photo : Jannis Kounellis au Musée Bourdelle


Informations pratiques :


Musée Bourdelle
18, rue Antoine Bourdelle
75015 Paris
01 49 54 73 73


En ce moment au Musée Bourdelle : exposition Gloria Friedmann (notre aricle)
Partager cet article
Repost0
13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 15:15

conférence d'Olafur Eliasson 
et dialogue avec le philosophe Bruno Latour


le vendredi 17 octobre 2008
de 19h à 21h

Sciences Po - Paris (7)


Olafur Eliasson  travaille à partir des éléments, l'eau, le feu, la lumière... Il valorise l'expérience. Elle est support et objet de sa création. Mais elle est aussi le but à atteindre par l'oeuvre.


Olafur Eliasson  réalise des installations spectaculaires ou jubilatoires. Il  vise  sciemment le partage des émotions grâce à la dimension  enchanteresse des situations qu'il crée mais il  tente simultanément la mise en forme d'interrogations sur le sort que nous faisons à  notre environnement. Questions de science, démarche artistique et observation de la nature se télescopent dans une énigme séduisante pour le profane, dans un questionnement qui ouvre un  espace d'investigation et de prospective pour tous ceux dont l'esprit est en alerte.



Car Olafur Eliasson est un artiste engagé. Il fait partie du petit nombre qui ose dresser l'état des lieux de la planète sans pathos, ni tricherie et déclarer son souci de l'avenir. Au delà des clichés, ses oeuvres technologiquement sophistiquées exaltent le beau, elles soulignent en creux les changements, leur rapidité. Elles arrêtent  le temps d'une histoire très longue dans l'espoir d'endiguer l'effervescence et de nous convier à réfléchir à l'emploi des ressources et des richesses de notre environnement.




L'artiste islando-danois est inventif, ses oeuvres souvent gigantesques suscitent admiration et enthousiasme, Elle chatouillent  les consciences aussi. Elles ont  fait l'objet de deux rétrospectives en 2008, au MOMA de New York et à la Fondation Miro de Barcelone.

Olafur Eliasson souhaite s'expliquer régulièrement afin d'exposer ses idées, ses conceptions. Il a répondu à l'invitation des étudiants de Sciences Po à Paris. La conférence de l'artiste aura lieu le 17 octobre à 19h , elle sera suivie d'un dialogue entre l'artiste et le philosophe Bruno Latour.

C.P.

 

photos : (1= et (2) Fondation  Miro, Barcelone 2008 - (3) cascades, New-york 2007




 
Informations pratiques :


Siences Po
Amphithéâtre Jacques Chapsal
27, rue Saint-Guillaume Paris 7ème


Entrée libre, sous réserve des places disponibles




voir aussi : le site de l'artiste ICI , le site de Sciences Po ICI

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 10:49

du 15 octobre 2008 au 31 janvier 2009


Le Creux de l'enfer Centre d'art  contemporain - Thiers



delphine coindetDelphine Coindet : Installations et interventions

Pas de brûlures ni de morsures ici. Mais des installations sans  douleur et bien visibles, colorées, enchanteresses. Ceci pour donner à  voir et créer la vision. Delphine Coindet, sculptrice et peintre née à Albertville en 1969,  utilise l'informatique et fait réaliser ses projets à des fabricants  industriels. "Fiat Lux" et la lumière advient comme si cela allait de  soi et venait d'une divinité omnisciente et toute puissante.


Disparition, en quelque sorte, de l'auteur artisan et implication  d'autres conditions. Mais le bonheur est là. Objets imaginaires avec  des emprunts à la réalité naturelle et à des formes géométriques :  cylindres, sphères, cônes. Dynamique contradictoire de matières comme  le bois, le métal , le papier ou le pléxiglas ; mais aussi de  sensations qui complètent la réalité pour créer une harmonie, un  plaisir des yeux  répondant au désir de consonance avec l'espace  environnant.


Une réflexion sur le préférable à partir de pièces uniques exigeantes en nos temps de crise du sujet-artiste créateur et de la notion  d'auteur.


PG

Exposition Delphine Coindet, Le Creux de l'enfer Centre d'art  contemporain, du 15 octobre 2008 au 31 janvier 2009 à Thiers.



informations pratiques :

Le Creux de l’enfer
Vallée des usines
85 avenue Joseph Claussat
63300 Thiers
info@creuxdelenfer.net
00 33 4 73 80 26 56

Ouvert de 14h à 19h tous les jours (en période d’exposition) entrée gratuite


voir aussi : le site du Creux de l'enfer

Partager cet article
Repost0
11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 10:27

"Comme si la peinture n'avait  jamais existé."


du 24 octobre 2008 au 2 février 2009


Musée des Beaux-Arts de Lyon.



Barnett Newman


L'an 01 de la peinture - MBA de Lyon
Un des axiomes de cette exposition est que la guerre de 1939-45 s'est  caractérisée par l'aboutissement de la fin du conformisme esthétique.  Et il est vrai que la seconde moitié du XXème siècle,  quand elle n'a pas été "congelée" comme c'était le cas pour les pays  satellites de l'Union soviétique ou parfois rendue amnésique comme  beaucoup de ceux , sans histoire longue, du continent américain, nord  et sud compris, a su congédier l'ordre établi.


Ce qui fait la force de ce projet du musée des Beaux-Arts de Lyon est  justement de montrer la nouveauté de la démarche d'artistes inscrits  contre l'uniformité poussive si facilement prétendue pure. Ce mouvement de révolte est propre à une nouvelle génération occidentale souvent en exil réel et intérieur d'ailleurs, en état d'insoumission viscérale. Refus d'une justice autoproclamée en peinture, utopie de la critique  des images inséparable de celle de la société voire du monde dans son  ensemble. Paysagisme du désir, images abstraites d'âmes (faussement)  "simples". Négation  radicale de toute la peinture jusque là  existante. Et partant, indéniable divergence avec bon nombre  d'approches binaires qui opposent encore la bonne et la mauvaise  pratique, l'art et son imitation, le "métier" et son contraire.


B. Newman, B.V. Velde, S. Poliakoff, Tapiès, et bien d'autres présents  ici sur tous formats et supports, sont convoqués là pour témoigner de  l'éloquence capable de cette décision fructueuse de repartir à zéro. Elimination du dessin académique tellement vu, épuration des formes,  comme en une musique, profondeur du changement d'attitude devant le  papier ou la toile. Marche funèbre de la bonne conscience dans les arts plastiques ( par  delà toute rigidité et démarche édulcorante).

PG

Exposition "Repartir à zéro" 1945-1949. Comme si la peinture n'avait  jamais existé. Du 24 octobre 2008 au 2 février 2009, Musée des Beaux-Arts de Lyon.




Riopelle
Informations pratiques :



Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon
33 (0)4.72.10.17.40



Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés de 10h à 18h, vendredi de 10h30 à 18h.


voir aussi : le site du MBA



photos : (1) B. Newman, (2) Riopelle

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 05:43



 Simon Hantaï 

 

Fonder le silence avec Hantaï.

 


Supposons que la "dialectique" en peinture oscille entre désir et raison.   Une peinture "sans langue", au sens d'irrécupérable et soustraite à  la domination de la logique et du concept, relevant de la nature  profonde du désir (inconscient ?) et de l'autre côté une peinture  enveloppée par la pression de l'esprit, sa part transparente... Alors Hantaï fait partie incontestablement de la première mesure. Loin par  exemple d'un Picasso. Cette cadence qui montre le non-identique,  l'opacité, la séparation, la négativité que le désir creuse et réduit  à une chose : "l'oeuvre".


Hantaï animait cette différence à l'extérieur de tout élément  communicatif. Il était un homme silencieux aussi. Avec lui vivait  l'irruption d'un sens autre, renversant le point de vue raisonné en  peinture et ruinant l'expérience du dialogue. La critique se ramenait donc à l'éloge, à la façon d'André Breton en  1953, à la reconnaissance au mieux d'une méthode : "le pliage", "le  froissage", ou au pire à l'aveuglement devant cette entreprise inachevée et suspendue dans l'attente. A notre avis la signification de cette oeuvre abandonnée  aux résidus métaphysiques (feuillages, comme métaphores de la fin, sur  fond d'absence que le blanc résume ?) est imprégnée de la critique du  classicisme.


All-over (inspiré de Pollock ?). Peinture monochrome et répétitive qui  assume la réduction de l'acte de peindre à une "interprétation" pure  et simple du désir sans discussion, pour passer ensuite à une autre toile, sans substance  et équivalente (découpée parfois). Des moments colorés de différents  formats. Des points de vue équivalents. Hantaï favorisait ainsi des rencontres décisives dont l'enjeu était de  nous faire accepter ou pas de redécouvrir l'autre face non réfutable  de la peinture.


L'artiste, né en Hongrie en 1922 est décédé à Paris à l'âge de 86 ans  le 12 septembre dernier. Le Centre Pompidou possède 60 oeuvres de Simon Hantaï.

PG



Pierre Givodan

Chroniques intempestives



photo : Paris - Centre Pompidou - Simon Hantai - Mariale, 1963.


voir aussi : le site du Centre Pompidou



Partager cet article
Repost0
7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 07:58

du 2 septembre 2008 au 11 janvier  2009



 Louisiana Museum of Modern Art -   Humlebaek (Danemark)




Per KirkebyOuvrez les yeux avec Per Kirkeby.
Per Kirkeby habite une drôle de maison, faite de petites salles  ouvertes sur la nature, comme s'il s'excusait  un peu d'avoir  introduit l'Ailleurs sans vitre pour ses invités. Une peinture nue et  sans grimace. Des arbres, une odeur de rivière, des branches passent  entre de la mousse. Des sujets pour écarquiller les yeux et déboucher  vers le jaune éclatant, le vert particulier, des tons magnétiques.


Pas de système ici, mais un enroulement de déplacements fluides qui  dérange les habitudes. Kirkeby connaît les bibliothèques et leurs  secrets, mais ne gesticule pas pour autant et ses efforts sont  intérieurs. Il nous introduit dans le bleu, dans le rouge, sans que cela fasse volontaire ou "recousu". Peinture abstraite et tellement  frémissante. Sculpture massive et si ordonnée, majestueuse.  De quoi s'occupe donc l'artiste ? - Pourquoi ne pas voir le dedans des choses ? nous dit-il. Il n'y a pas de démon, n'est-ce pas dans la nature. Aucun loup ne va  nous manger. Alors devenons jardiniers de la Terre et améliorons notre  espèce.


Il y a en effet certainement quelque chose de "pédagogique" dans le  travail de Kirkeby. Comme si la Terre se haussait dans cette oeuvre à  la dimension de fragments de monde révélés ( supérieurs  ?) que la sculpture, la peinture télescopent. Beauté de la nature,  échange continu et transmission lumineuse à travers les témoignages  ouverts des productions.


Ainsi plus de cent peintures et cinquante sculptures sont  rassemblées là pour l'anniversaire des soixante-dix ans du plasticien  danois, aussi bien auteur de poèmes, essais et monographies. Le  meilleur moyen de saisir l'ambiance exaltante que suscite ce coloriste  délicat et dessinateur considérable animé d'un esprit voyageur.


PG

Exposition rétrospective :  "Kirkeby", Louisiana Museum of Modern Art,  Humlebaek, Danemark. Du 2 septembre 2008 au 11 janvier  2009



Informations pratiques :

Louisiana Museum of Modern Art
Gl. Strandvej 13
3050 Humlebæk



voir aussi : le site du Louisiana Museum of Modern Art
Partager cet article
Repost0
6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 07:38

"peintre voyageur de la Touraine au monde"


Du 22 juin au 5 novembre 2008


Château de Chenonceau (37)




Olivier Debré



Loin de la rumeur avec Debré.
Avec quoi dialogue Olivier Debré à Chenonceau ? Ni avec le tonnerre qui gronde, ni avec les ondées... peut-être le  ruissellement de l'eau, le renversement des jardins, les sautillements  des oiseaux, becs, plumes et queues dans le froid. Debré montre là vingt toiles issues de ses voyages à travers les  continents : Etats-Unis, Grèce, Chine, Hong Kong, Maroc et Touraine  donc, sa terre "de ressourcement" selon Laure Menier, commissaire de  l'exposition et conservateur du château de Chenonceau. En effet  Olivier Debré a dans la région des origines familiales et y est  d'ailleurs enterré depuis 1999, date de sa mort.


Mais revenons à la nature, ses nuages qui s'amoncellent et les cris,  les vols éperdus des oiseaux qui montent du ciel, rose et bleu,  parfois troublé de lueurs oranges et les jardins de Chenonceau, celui  de Diane de Poitiers, celui de Catherine de Médicis, le portrait de  l'ordre des choses admissible, harmonieux. Bien des jours après qu'il ait peint ses toiles, il a pu se brouiller  avec sa mémoire, choisir d'autres voies et regagner le sol natal. Mais  toujours sa place était là devant le spectacle du monde, ivre de joie.  Debré n'a jamais chancelé. Aucune désolation, aucun abandon dans son  regard enveloppant. Pas d'imploration non plus, ni d'idolâtrie ou  d'agenouillement.


Une peinture gestuelle, énergique, colorée, qui frappe l'oeil ici  encore, et qui fait jaillir des rayons lumineux en nous épargnant des  éclairages du couchant et du crépuscule. On en sort étourdi, mais pas affaibli, plutôt réparé et renvoyé à une  certaine félicité.

PG

Exposition " Olivier Debré, peintre voyageur de la Touraine au monde".  Du 22 juin au 5 novembre 2008. Château de Chenonceau.



Pierre Givodan

Chroniques intempestives




Informations pratiques :

tous les jours de 09h00  à 18h00 en octobre.

voir aussi : http://www.chenonceau.com/

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 06:36

Photographier  l'Amérique


du 10 septembre 2008 au 21 décembre 2008


Fondation Henri Cartier-Bresson - Paris (14)


Henri Cartier-Bresson



Amérique inconnue : W. Evans-Henri Cartier-Bresson
1929/1947. Années 30, Années 50 aux Etats-Unis. Afin de ressaisir quelque chose de l'Amérique, Walker Evans 
("Américain de Paris") et Henri Cartier-Bresson (Français reconnu aux  USA) sont allés chacun puiser dans l'armoire des souvenirs, dans le  lit du désir, dans les lettres rêvées et non envoyées.


Les deux photographes ne semblent pas apercevoir l'objet : une superbe  femme dans la rue (Girl in Fulton Street, New York 1929, Walker Evans  (1903-1975)) ou un homme tête baissée dans un café (Brooklyn 1947,  Henri Cartier-Bresson (1908-2004)). Mais ils composent une miniature  du monde avec un regard en coulisse où photographie et réalité se  superposent sans coïncider vraiment. Photographies dérangeantes donc,  qui déplacent les problèmes, "déconstruisent" les apparences,  fouillent les choses.


Que regarde cette belle brune au milieu des hommes dans la rue ? Pourquoi cet homme "cassé" dans ce café mélancolique ? Demande d'amour, d'argent, de visages, de voix ? On ne sait pas. La  gêne s'instaure, les questions se confondent. Photographies  littéraires qui racontent métaphoriquement un monde résumé. Ecriture  fuyante et renouvellement de l'art des images.


Les deux hommes s'estimaient et étaient heureux d'exister  simultanément. L'un et l'autre agissaient dans l'intérêt de leur art  en visant le même abîme :
Les anges déchus de l'Amérique ?
Le malheur, le bonheur, les "croyants en l'avenir" ?

Pays de la fortune et de la perte, l'Amérique est leur sujet. Comme  celui d'un recommencement perpétuel (Arizona 47, H.C-B) ou d'un  dévouement profond pour les choses humaines (License Photo Studio, New  York, 1934, W.E.). Aucune lassitude dans ce dialogue de géants. Pas de douleur, ni de  remords. Mais une participation à l'expérience exaltante de la  réflexion d'un monde cruel, tremblant mais pas triste.


PG

Exposition : W. Evans-Henri Cartier-Bresson "Photographier  l'Amérique", du 10 septembre 2008 au 21 décembre 2008. 86 tirages  d'époque, Evans (Fondation Getty, MoMA et collections privées ;  Cartier-Bresson ) Fondation H.C.B.

Photos : « Harlem 1947 » (Henri Cartier-Bresson/Magnum).



Informations pratiques :

Fondation Cartier Bresson
2 Impasse Lebouis, 75014, Paris.

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 09:44


La Feuillée


Edito : La rentrée des Arts Plastiques .

Avant les rendez-vous de l'automne que constituent salons, foires et biennales, les musées et centres d'art ont inauguré leurs grandes expositions, Picasso, Dufy , Villeglé ... Dans cette première Feuillée d'octobre, nous vous convions à un parcours principalement parisien. Nous réserverons notre seconde Feuillée du mois, à un itinéraire bis, comprenant les étapes importantes en région. D'ores et déjà, nous vous présentons quelques belles propositions à l'instar de Caro dans le Nord, Antony Gormley à Saint-Etienne, Gottlieb à Nice ...


Depuis début septembre, plus de cinquante articles critiques sont parus dans le Web Magazine Art Point France Info. Ils vous fournissent un éclairage particulier sur autant d'expositions en cours. L'occasion pour nous, de remercier nos rédacteurs et collaborateurs réguliers Pierre Givodan et Frédéric-Charles Baitinger, tous deux philosophes et critiques d'art.

De l'écran à la page, de l'Internet au livre, il n'y a qu'une courte distance. Le Pont des Arts Gallery à  Suzhou en Chine publie un catalogue pour l'exposition monographique de Thoma Ryse avec un texte trilingue (français, chinois, anglais) de Pierre Givodan. Son livre "Chroniques intempestives et subjectives à propos de l'art" qui reprend un choix d'articles publiés dans Art Point France Info entre 2005 et 2007, augmenté de plusieurs essais sera disponible sur le site des éditions Complicités et en librairie, d'ici à 15 jours.

De l'analyse à l'interview, du texte à la vidéo, l'approche critique évolue avec Frédéric-Charles Baitinger et le vidéaste Paul Dessanti. En collaboration avec Art Point France, ils développent sous le label Art Up - TV, une collection de vidéos d'artistes. Portraits de plasticiens dans l'atelier ou dans l'exposition, les films qui n'excèdent pas 4mn possèdent une qualité esthétique remarquable. Les vidéos d'Art Up - TV seront diffusées régulièrement dès la semaine prochaine dans le Web Magazine, Art Point France Info.

Nous sommes parvenus à vous offrir une publication en ligne, spécialisée, singulière et spécifique. Vous êtes en moyenne 16 000 lecteurs par mois à suivre avec nous, l'actualité de l'art. Nous nous félicitons de cette curiosité partagée et vous remercions aussi pour votre fidélité. Nous souhaitions fêter avec vous le cap du million cinq cent mille pages lues. C'est chose faite.

Bonne lecture et bel automne à tous.


Catherine Plassart


photos : Dufy (ph.1) - Villeglé (ph.2) - Friedmann (ph3) - Bacon (ph.4)


voir aussi : La Feuillée du 02/10/08

Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les éditos de La Feuillée

 

Partager cet article
Repost0