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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 07:13

Dessins, collages, reliefs, sculptures, poésie


du 16 octobre  2008 au 15 février 2009


MAMCS de Strasbourg





Arp, dadaïste de l'Ovale.
On supposera connue la logique dadaïste, la méthode selon laquelle le  hasard sublimé par la science de l'artiste (entendre la connaissance  de son désir), se développe à partir de lui-même. C'est ainsi que  progresse l'art de Arp. Des oeuvres qui se produisent d'une manière  autonome à partir de déterminations purement subjectives, voire  proprement"organiques", mises en oeuvre par l'artiste. Comme des  fruits ou des corps imaginaires...Travail propre à la nature qui  apparaît, éclate et fleurit. Mouvement interne qui dépasse le moment antérieur, le repousse plus loin et constitue la vie de l'ensemble.


Cette grande exposition qui présente cent quatre-vingt sculptures,  reliefs, collages et dessins trace le portrait de l'homme-poète qui  sut se mouvoir dans la liberté de 1886 à 1966 et sur la scène  internationale.

PG


Exposition "Les Ateliers de Arp", MAM de Strasbourg, du 16 octobre  2008 au 15 février 2009.


I






Informations pratiques
:

MAMCS
1 Place Hans Jean Arp
67076 Strasbourg
tél. +33 (0)3 88 23 31 31
tram Musée d’Art moderne et contemporain

voir aussi : le site de la manifestation

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 15:42

 du 2 octobre au 30 novembre 2008


Institut Néerlandais - Paris (7)




Bruegel


Même si les dessins de Bruegel, Rubens, Heemskerck et Straat traitent tous de sujets religieux, leur propos n'est pas édifiant. Loin d'être des images évangéliques, ces œuvres explorent l'envers de la révélation christique – ce qui, dans le monde populaire du 16ième siècle, reste encore profondément sourd à l'appel de la grâce.

par Frédéric-Charles Baitinger

 


L'histoire de l'art aime à considérer la Renaissance comme étant le siècle de l'humanisme. Mais cette idée, aussi juste soit-elle, ignore la part « négative » ou souterraine qui a poussé les créateurs de ce temps à se tourner vers l'antiquité tardive pour y redécouvrir des modèles dignes d'admiration. En effet, alors que toute l'iconographie du moyen-âge s'évertuait à rendre visible, pour toute une population d'analphabètes, le contenu des histoires de la bible, des artistes comme Bruegel et Heemskerck cherchèrent à mettre en scène l'effet qu'eurent ces images sur des hommes aux mœurs encore largement archaïques.

Dans le dessin L'Ire de Bruegel, ce qui est mis en avant n'est pas le sentiment d'amour propre aux Évangiles, mais la colère, le courroux, la haine et l'envie : une sorcière roule sur un tonneau, un homme grille sur un pic, d'autres cuisent dans un chaudron tandis qu'une église brûle et qu'un prêtre guide une foule en liesse vers la curée. Loin des clichés vertueux et des peintures d'églises, Bruegel ose ici nous montrer la réalité de son époque dont l'essence n'est pas chrétienne mais antique – au sens où l'antiquité ignorait justement le christianisme et la grandeur de sa révélation.

Incapable de mettre en pratique le message biblique, le siècle de Bruegel n'a fait que travestir le christianisme en redonnant aux prêtres le rôle qui était naguère le leur - rôle de sacrificateurs au service d'une foule dont la colère ne peut s'apaiser en dehors d'un crime collectif. Prenant ainsi à contre pied la Renaissance et la contre-réforme, Bruegel nous montre la seule réalité sans équivoque de son époque : la victoire des forces Sataniques sur le message des Évangiles.

De la même manière, dans son dessin – Allégorie avec la chute d'un cheval – Heemskerck ne met-il pas en scène les conséquences paradoxalement néfastes qu'eurent sur le moyen âge le message biblique ? De l'attelage cher à Platon, il ne reste plus dans ce dessin qu'un coursier sans cavalier; qu'une masse de chair et de muscles emportant dans sa chute la sphère mystique du monde. A sa droite, le corps d'une femme à moitié dévêtue (serait-ce la Vierge ?) écrase dans son extase charnelle le corps du Christ.


Ainsi, loin d'avoir sauvé le monde, Bruegel et Heemskerck nous suggèrent ici que le christianisme n'a fait qu'accélérer sa chute. Privant le monde antique de son point d'équilibre (de sa croyance naïve en la culpabilité de la victime – du bouc-émissaire), le christianisme n'a pas seulement éclairé de sa lumière le monde antique – il l'a déstabilisé sans pour autant lui donner les moyens d'accéder au royaume de sa grâce.



Rubens


Oeuvre(s)

- Pieter Bruegel le Vieux (Breda ? vers 1525 – 1569 Bruxelles)
L’Ire, 1557
Plume et encre brune.- 229 x 301 mm
© Gabinetto Disegni et Stampe degli Uffizi


- Maerten van Heemskerck (Heemskerck 1498 – 1574 Haarlem)
Allégorie avec la chute d’un cheval, 1555
Plume et encre grise et brune.- 204 x 260 mm
© Gabinetto Disegni et Stampe degli Uffizi



Informations pratiques :


Institut néerlandais
121 rue de Lille
75007 Paris
Tel : 01.53.59.12.40

Métro : Assemblée nationale


Le silence qui parle Les nouvelles chroniques de Frédéric-Charles Baitinger fredericcharlesb@hotmail.com

 

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 15:55

"François Morellet et ses affinités"


du 3 octobre 2008 au 1 er février 2009

&


conférence le 22 octobre 2008 à 20  heures


Musée Würth France  Erstein




françois morellet


François Morellet : L'oeuvre en parties.

Pas de solennité dans cette oeuvre faite de néons, toiles, bandes  noires. Pas de proclamation sur le prix à payer non plus et cependant  l'artiste a façonné un univers sur deux choses jusque là distinguées :  "la raison et la dérision". Disons plutôt : l'humour et la réflexion  sans prétention à toucher les secrets inviolables de l'univers. François Morellet ajuste donc la lumière aux formes géométriques,  l'absence de couleur (ou son choix arbitraire) aux lignes horizontales  ou verticales, " le système au hasard". La lettre "pi" est ainsi  utilisée comme un vecteur de répartition ou de progression de l'espace  pictural.


Les "affinités électives" de Morellet : Arp, Duchamp, Picabia, Klee,  Tinguely, Lavier, Filliou... sont décryptées par Claude Rossignol,  historien d'art le 22 octobre à 20 heures au musée Würth. C'est ainsi que l'on comprendra comment une philosophie de  l'arbitraire et du hasard exigeant peut nourrir un principe de  division d'une oeuvre en périodes distinctes jointes par un réseau  d'influences qui a obtenu leur suffrage.


PG
Exposition "François Morellet et ses affinités" au Musée Würth France  Erstein et conférence le 22 octobre 2008 à 20  heures


Bibliographie :

François Morellet Je n'ai plus rien à dire
Ed. Jannink 1994
Texte inédit, sérigraphie originale.
voir l'ouvrage (achetez avec Art Point France)


Informations pratiques :

Le Musée Würth France Erstein a ouvert ses portes en janvier 2008 à côté du siège social de l’entreprise Würth France, dans la zone industrielle ouest à Erstein en Alsace


 +33(0)3 88 64 74 84


voir aussi : le site du Musée Würth France

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 06:29

" Nature fragile, Le Cabinet Deyrolle". 

du 4 au 13 novembre  2008


 Musée de la Chasse et de la Nature - Paris (3)





Yann Arthus Bertrand 




 

Cabinet Deyrolle : La nature fragile

La Nature n'a sans doute pas eu en ces temps contemporains la place  qu'elle méritait dans notre esprit. Ses oeuvres, végétales, animales,  jusqu'aux dernières, humaines, n'ont pas suscité assez d'étonnement.  C'est pourquoi il revenait au Musée de la chasse et de la Nature d'en  redéfinir la place. Hasard malencontreux, un terrible incendie a ravagé la Maison Deyrolle  le 1er février 2008. Cette institution de Sciences Naturelles fondée  en 1831 a vu détruite une grande partie de son patrimoine artistique  et scientifique.

Ainsi l'actualité : le feu, a fait signe à des artistes attentifs à  révéler les caprices de nos imaginaires. "Réimaginant" la Nature, la méditant, la rêvant, ils en donnent une  lecture comme un hommage qui retrace l'histoire du Cabinet zoologique  Deyrolle, enrichie par la multiplicité des styles et des démarches( photographie, peinture, vidéo, sculpture, installation). Alechinsky,  Barcelo, Nan Goldin, Bettina Rheims, etc. sont au nombre des créateurs  associés à la sauvegarde de la Maison Deyrolle.

Une vente aux enchères aura lieu pour cela le jeudi 13 novembre à 19h,  organisée par le Musée de la Chasse et de la Nature. Notre temps  inspirant aux artistes les plus étranges et déconcertants songes liés  à la vie latente que contient la Nature.

PG



" Nature fragile, Le Cabinet Deyrolle". Exposition du 4 au 13 novembre  2008,  Musée de la Chasse et de la Nature, 75003 Paris.

photo : Yann Arthus Bertrand


Informations pratiques :

Musée de la Chasse et de la Nature
62, rue des Archives - 75003 Paris
Tél. : 01.53.01.92.40
musee@chassenature.org

ouvert de 11 h  à 18 h  tous les jours sauf les lundis et jours fériés


voir aussi : http://www.chassenature.org/

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 07:05

du 23 au 26 octobre 2008

une avant-première à la  FIAC

&

du 31 octobre au 13 décembre 2008



Applicat-Prazan - Paris (16)
+
Centre Pompidou - Paris (4)




Atlan




Atlan : L'Enigme de la dépendance.
La peinture d'Atlan est élégante. Celui-ci travaille à partir de la  mémoire. Ces images font certainement référence à des choses passées  (Carnaval II,1948 ou Hérodiade II, 1957) et ont un étrange pouvoir,  comme l'empreinte d'une nouvelle énigme. Et c'est en cela que l'oeuvre  d'Atlan est magique.

 Comme les vestiges d'une réalité recouverte, mais restée indemne  quelque part (dans l'âme?), ces sujets sont des représentations du  futur. Ainsi Atlan est un peintre de l'anticipation et c'est pourquoi  il parle à tous ceux qui ont foi dans la peinture.

Dans son travail, les "signes" (son lexique) nous disent que les choses  sont déjà là. Son ambition est d'annoncer une Nouvelle comme si elle  s'était déjà réalisée. Les formes dansent, sauvages, multicolores,  imprévisibles, préméditant un achèvement, une future présence.

Le mystère dans l'oeuvre d'Atlan est dans son vocabulaire cerné de  noir, son labyrinthe, sa cosmologie guerrière... La valeur du résultat réside sans doute dans la coïncidence que sait  établir le peintre entre l'âme du créateur( et de l'amateur) et le  "temps de l'oeuvre" qui suscite une dépendance (physique et très ferme).

PG

Exposition "Atlan" , chez Applicat-Prazan (16 Rue de Seine à Paris),  du 31 octobre au 13 décembre 2008. En concomitance avec l'exposition  de la Dation Atlan au Centre Pompidou, datée de 2006. Et une avant-première à la  FIAC du 23 au 26 octobre 2008.


Informations pratiques :


APPLICAT- PRAZAN
16, rue de Seine
75006, Paris
 +33 (0)1 43 25 39 24
galerie@applicat-prazan.com




voir aussi
: le site de la galerie Applicat-Prazan
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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 12:28

du 27 octobre au 29  novembre 2008


Galerie Nota Bene, Genève (Suisse)





La morale de Bachès
La vertu de la peinture de J.N. Bachès est liée à la discipline qu'il  a su s'imposer. Il y a chez ce peintre une aptitude à la cohérence et  à la continuité. Le côté "recherche d'une certaine perfection" saute  aux yeux dans sa démarche.

L'oeuvre se nourrit d'aliments simples. Le vêtement des formes est  arbitraire. Des éléments ici vaguement circulaires, taches ou îles  noires, fer à cheval et demi-cercle compliqués par des grilles ou des   échelles...

Le point de départ est la main qui fournit aux sujets la vie et l'ouvert. Discipline en effet qui consiste à se détourner des plaisirs faciles  du dessin à outrance à la portée de tous et qui le ramèneraient  au-dehors mais sans la vertu d'émouvoir de cette façon.

Car là où Bachès se distingue, c'est justement dans cette disposition  à lutter contre ses emportements en s'armant de patience et  d'économie. Ici le noir et le blanc notamment des peintures sur papier  en font un maître de prudence et de savoir-faire.

Ainsi J.N. Bachès nous montre la voie d'un bonheur de peindre  intelligemment, loin des ébauches et au plus près de la joie donnée à  ceux qui connaissent son travail ou qui le découvrent.

PG


Exposition J.N. Bachès, Galerie Nota Bene, Genève, du 27 octobre au 29  novembre 2008


Informations pratiques :

Galerie Nota Bene
4, rue Petitot/ Place de la Synagogue
1204 Genève Suisse
Tel: +41 22 311 43 00

voir aussi : la vitrine de Jean-Noël Bachès dans Art Point France




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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 11:43

 "Saura illustrateur"

Du 26 septembre au 30 novembre 2008

Les Abattoirs - Toulouse







"Trouver l’équilibre entre deux langages : celui qui vient de la pensée littéraire, celui qui appartient à la pensée plastique. Un des problèmes fondamentaux de l’illustration réside dans le fait qu’il lui faut préserver son écriture plastique propre tout en ne trahissant pas l’esprit du texte. Deux trahisons qu’elle doit éviter et donc deux difficiles fidélités à cultiver. " Antonio Saura


 Depuis le 22 février 2008,  au rythme d'une tous les deux mois, les Abattoirs présentent une suite de cinq expositions afin de rendre hommage à l’un des grands peintres du XXe siècle, Antonio Saura (1930-1998). Les trois premières qui avaient pour sujet,  "tauromachie",  "erotica",  "transformations et superpositions", sont achevées. Avant celle titrée "Pinocchio" (du 5 décembre 08 au 1er février 09) , on peut visiter jusqu'au 30 novembre "Saura illustrateur". Sont notamment présentés, dans ce volet de l'exposition, cinq livres illustrés par l'artiste : 


 "Les Songes" de Quevedo,  réalisé en 1971
"En accord avec Yves Rivière, l’éditeur, nous avons décidé que les images, exécutées sur de grandes pierres, seraient insérées dans des espaces précis déterminés à l’avance, de façon qu’elles soient intimement liées au texte et qu’elles ne puissent en aucune façon en être détachées. Les images accompagnent la lecture, comme dans certains livres pour enfants ou certaines œuvres du passé - mon propos étant d’illustrer réellement un texte fascinant et non de vagabonder au hasard de l’approximation." Saura


"1984" de Georges Orwell, réalisé en 1985
"Je comprends Comment ; je ne comprends pas Pourquoi" dit un personnage du célèbre roman. Cette terrible affirmation, en faisant référence à la cécité de l’histoire et aux effets produits par les monstres de la raison contemporaine, ne pouvait trouver sa traduction plastique que dans la transposition d’un climat oppressif équivalent. " Saura


"L’homme détrompé" de Baltasar Graciàn réalisé en 1991
"L’homme détrompé, suggestion ou prétexte à l’action, mais aussi excitation symbolique, soumission ou emportement. Libre pour le plaisir de l’illustrateur surpris de ce que, personne, auparavant, n’est ressenti son évident appel plastique. " Saura


 "Œuvres" de Saint Jean de la Croix, réalisé en 1991
"Une telle révélation est indissociable de la beauté du langage employé, de là, peut-être, la difficulté d’illustrer les œuvres de Saint Jean de la Croix sans tomber dans un lyrisme facile ou dans une soumission béate, c’est à dire deux options par trop éloignées de ce qui constitue à mes yeux une véritable illustration." Saura



"Don Quichotte de la Manche",  de Cervantès réalisé en 1987
"Le travail de l’illustrateur ne s’est avéré agréable que lorsqu’après l’impossibilité d’une lecture nostalgique fut découverte la formule appropriée à la transposition plastique. " Saura


Chaque exposition conjugue "les motifs des grands thèmes connus du corpus sauresque" (Foules, Crucifixions, Curés, Chiens de Goya, Dames et autres Portraits imaginaires…). A chaque thème correspondent quasi, des procédés techniques (collages, accumulations, superpositions, répétitions, montages…). Avec "Saura illustrateur", on entre dans son  théâtre des livres illustrés, on chemine avec l'artiste-lecteur,  le "bistouri philosophique" de Gracian entre les dents ou l'épée de don Quichotte à bout de bras, dans le dédale de grands textes de la littérature. L'exposition est à voir jusqu'au 30 novembre.


C.P.



Informations pratiques :

les Abattoirs
76 allées Charles-de-Fitte
31300 Toulouse

05 62 48 58 00 (accueil)
05 34 51 10 60 (serveur vocal)

Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h.

Métro : station "Saint-Cyprien République"
Bus : n°1, arrêt "les Abattoirs"





Bibliographie :

Antonio Saura Señoritas y caballeros
Ed. Jannink 1992
Recueil de cinq nouvelles inédites, sérigraphie originale signée.
voir l'ouvrage (achetez avec Art Point France)



voir aussi :  le site des Abattoirs

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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 10:37

Le Jardin des encres


du 10  octobre au 30 novembre 2008.


Centre d'Art Espace Chabrillan, Montélimar (26).



Jean-Jacques Grand


Visage des formes.
Les représentations sensibles des animaux, insectes, plantes, de  Jean-Jacques Grand évoluent dans un flux et se poussent les unes les  autres. On pense à un fleuve et au temps qui dure. Rien ne reste  semblable à soi.

C'est pourquoi le peintre et calligraphe décrit ce qui a lieu à cet  instant précis, la perception qu'il a de tel poisson, de ce  coléoptère, vu une fois. L'avantage de ce travail à l'encre est dans  le fait de permettre à l'artiste de se mouvoir plus spontanément, loin  des fixations, des cristallisations.

Evidemment on songe un peu à Michaux et à sa découverte des  imperfections rectifiées. On pense à la vie qui court, au vocabulaire  de la langue universelle où chaque dessin traduirait une chose  lentement et de façon conséquente.

J.J. Grand n'est pas le commun des hommes. Les sensations qu'il  dévoile favorisent le commerce esthétique et l'intelligence commune. Il nous renvoie à l'origine des formes élémentaires de la vie sur Terre.

PG


Exposition "Le Jardin des encres", de Jean-Jacques Grand, du 10  octobre au 30 novembre 2008. Centre d'Art Espace Chabrillan, Montélimar.


Informations pratiques :

Centre d'Art Espace Chabrillan,
127 rue Pierre Julien
26200 Montélimar

Tél. 04 75 52 10 24

ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h

entrée gratuite

Nouvel espace d’exposition dédié aux arts plastiques, l’ouverture de ce lieu inédit consacre la réhabilitation de l’ancienne chapelle Chabrillan. L’enceinte offre près de 300 m2 d’exposition au cœur d’une architecture d’inspiration romane en partie rénovée.

voir aussi : le site de la ville de Montelimar

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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 09:23


La Feuillée



Edito : Ouvert le dimanche

Jusqu'à il y a peu, le temps subjectif appartenait aux seules heures du soir et de la nuit. Les heures du jour quant à elles étaient bien réglées. Temps du travail et temps du repos. Temps social et temps pour soi, chez soi, en soi. Temps du dehors et temps du dedans. Rites et rendez-vous, l'agenda se réglait sur un temps partagé.

Mais nous étions prévenus , "les enfants s'ennuient le dimanche" (Charles Trenet). "J'aime pas", disent-ils, visiter les expositions, les monuments, aller au cinéma, manger au restaurant... Vivement un dimanche qui ressemble aux jours de la semaine. Débarrassons-nous de la morosité des jours chômés. Plus d'exception culturelle.

Allons jusqu'au bout, et concevons, un calendrier vraiment révolutionnaire. Pour cela, il suffit de "débaptiser" les jours de la semaine, nous romprons alors avec l'ordre ancien et entrerons sans ambages dans la nouvelle ère culturelle. Inutile de fatiguer les poètes comme l'avaient fait nos amis du XVIIIème siècle, un numéro doit suffire pour repérer les jours d'un temps nouveau, économiquement correct.

On convient bien sûr de maintenir, une fois l'an, une journée de ceci, une nuit de cela. Un doigt d'inutilité, dans une foule d'instants pleins. Une miette de culture dans le gros gâteau des plaisirs consommables. Et l'éternité pour en rire !

Catherine Plassart



PS : La mesure envisagée concernant l'ouverture des magasins le dimanche nous paraît susceptible d'entraîner des modifications importantes dans l'organisation sociale et par voie de conséquence de détériorer une conception du temps qui fonde notre civilisation. Le changement nous placerait dans une spirale temporelle faite uniquement d'une succession d'instants. En nettoyant le temps de ses dimanches, M. Sarkozy le réinvente et met bien en oeuvre la nouvelle politique de civilisation promise. Danger.


photos : (1) Stéphane Calais (2) Antonio Saura (3-4) Jean-Noël Bachès



voir aussi : La Feuillée du 16/10/08

Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les éditos de La Feuillée

 



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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 10:40

"L’Amour"

du 12 septembre au 9 novembre 2008



Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac Ivry-sur-seine (94)




 Stéphane Calais



L'escalade du dessin.

L'histoire malheureuse de Bruno Schulz, est celle d'un artiste contraint sous la menace de décorer la chambre du fils du SS Félix Landau. En 2004, Stéphane Calais peignait "L'assassinat de Bruno Schulz". Au CREDAC, centre d'art contemporain d'Ivry, le tableau introduit une installation, cabane de conte pour enfant entièrement couverte de dessins représentant des friandises, en partie détruite comme par une explosion.



Plus monstrueux que la censure, il y a aux yeux de Calais, le détournement du sens de l'oeuvre quand un pouvoir intrinsèquement étranger se l'approprie. Ce qui est en jeu pour l'artiste,  c'est donc l'expérience douloureuse d'une impossible autonomie de l'oeuvre et des limites de la liberté de l'artiste.


D'où sans doute,  la présence dans l'exposition, d'une autre installation "la machine à peindre". Déploiement de grands lès de moquette blanche suspendus au plafond, maculés de peinture noire, face à de grands dessins saturés de noir, illisibles et violents qui se confrontent à une suite de portraits aux traits fins et délicats,  la série 'M.H.S' (mythe, histoire, studio). Tout l'univers de l'artiste se déploie : présence de l'intime, avec le blanc, les plis,  le papier, le dessin, et en contrepoint  dimension monumentale de l'ensemble, agressivité des giclures, tragédie du noir, traumatisme de l'informe.  L'artiste se souvient de ses maîtres, de ses admirations, il considère son expérience, il  en sait trop maintenant... Il est alors conduit à exprimer ouvertement son  inquiétude quand à la capacité de l'art à dire ce qui est important, à communiquer sans ambiguité.


Quand il reprend pour la réinterpréter "Maintenant/Now" une oeuvre de 1997,   composée de trente-six lanternes aux couleurs acidulées à l'approche desquelles une voix s'enclanche pour dire un poème réquiem, il se souvient qu'il pouvait paraître plus léger, plus ludique à ceux qui regardaient l'oeuvre de loin. Pourtant les murmures nichés dans leurs fragiles bulles de lumière exprimaient déjà avec gravité ses doutes. .


J'aurais souhaité lui poser la question. Pourquoi l'amour ? Pourquoi ce titre pour l'exposition du CREDAC à Ivry ? Car Stéphane Calais me paraît occuper le volume entier d'une vaste interrogation qui concerne sa propre  pratique du dessin et plus largement l'esthétique graphique. Alors, 'L'amour" juste une déclaration ou le désir d'affirmer qu'il existe une chose qui importe, qui est vraie quand tout pose problème... L'exposition est à voir jusqu'au 9 novembre 2008.

Catherine Plassart




Stéphane Calais


informations pratiques :

Centre d'art contemporain d'Ivry - le Crédac
93 avenue Georges Gosnat
94200 Ivry-sur-Seine
01.49.60.25.06

Entrée libre - Du mardi au vendredi de 14h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 19h

voir aussi : le site du CREDAC  www.credac.fr, le site de l'artiste http://www.stephanecalais.net/

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