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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 09:24



La contribution de Henry Roy au domaine de la photographie est considérable. Rien de simplement spontané, ni de naïf dans ce travail d'un "Haïtien  et Français". Mais un poème mental, réalisé par un photographe qui  sauve des ruines les images les plus belles que la vie nous fait  côtoyer. Pas de message non plus, pas de "reconnaissance" attribuée au sujet  (Charlotte Rampling, ou Dominique Sanda, pour citer deux noms  d'actrices visibles dans l'album). Une oeuvre comme médiumnique, exécutée en inventeur d'une photographie  "abstraite" et pourtant quasi "ethnographique" parfois (de Kinshasa  2004 à Douala 2002). Où est donc le lieu où se légitime l'art de Roy ?


"Out of the Blue" donne son titre au livre de photographies de l'auteur  des oeuvres, précédées d'un essai qui explique le parcours de l'artiste. Le creuset est "identitaire" et au-delà du concept traditionnel  attendu ; la culture visuelle de Roy (et pas seulement telle, mais  aussi musicale, cinématographique,etc.) imprègne le résultat.


Héritier de la photographie des portraits de Richard Avedon ou  Irving Penn, selon  Jeff Burch, critique d'art, musicien et écrivain, Roy  privilégie des contenus d'inspiration psychologique ( "Man thinking"  pour la photo de couverture de l'ouvrage). L'émotion, souveraine, s'exerce de par les influences littéraires ou  autres qui transparaissent simultanément. Condamnant tout dogmatisme, cette photographie "mentale", bien  qu'obsédée d'images dépasse toute interprétation univoque ou même  figurée. Roy était là "à ce moment là", questionnant le retour sur les choses  que suscite la conscience, tout simplement. Par delà les errements, la  gêne...le désespoir d'être incompris ? L'artiste devant se comprendre au sens esthétique, pour revenir aux  hommes, au social, aux valeurs, idées, symboles. Bref, à l'art et à sa  scène internationale.


PG

"Out of the Blue" est publié aux éditions The Spring Press.

Voir aussi : le site de Henry Roy (www.henryroy.com et celui de la  revue Purple (Revue bilingue "décloisonnante") avec laquelle il a  aussi collaboré(www.purple.fr).


photo : Henry Roy, Charlotte Rampling, 2001

Pierre Givodan - contact@pierregivodan.com

Chroniques intempestives


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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 09:22

Poèmes mis en voix par Laurent Vacher

21 – 25 mai 2008

Maison de la poésie



 Laurent Vacher





Qui connaît les poèmes de Ghérasim Luca le sait : les dire implique de s'y laisser glisser ; de se laisser peu à peu envoûter par eux jusqu'à renaître dans leurs rythmes, leurs formes et leurs syncopes. Ainsi donc, le pari que s'était lancé Laurent Vacher, d'incarner la voix, le corps et les silences de Ghérasim, relevait en soi de l'impossible. Et pourtant...  Grâce soit rendue à sa sublime témérité ! Car l'espace d'un récital il a fait lui aussi partie de la chaîne sacrée qui relie tout rhapsode à son poète, et tout poète à sa muse. Pierre magnétique, obscure et lumineuse, il a su communiquer à son public l'inspiration des vers de Ghérasim. Encore une fois, grâce lui soit rendue.



1.Description.

Mal à l'aise, le poète – ou ce qu'il en reste (son interprète) – entre en scène. Héros-limite cerclé de gouffres, il jette un regard sur son public et sourit comme un enfant. Autour de lui, le décor se réduit à une table (supportant un verre d'eau vide), des pupitres (sans partition) et un accordéoniste (Johann Riche) tout droit tombé de la lune. Ne riez pas ! Le poète s'apprête à parler. De lapsus en Witz, de silences en onomatopées, sa voix bégayante va défier le langage et le forcer à parler une langue qu'il ne connaît pas ; une langue fragile et ondoyante sans référence ni signifié : la langue de Ghérasim Luca ; poète roumain et apatride qui finit par se jeter dans la Seine (là-même où avait déjà fini Paul Celan) le 9 février 1994. En 1953, il écrivait déjà : « ... oui il y a la ré, la réconciliation entre se suicider et être suicidé, à l'insu du troisième terme issu de l'insur, de l'insurrection et de la ré, sursur, de la résurrection. » Et cette réconciliation sans insurrection ni résurrection, c'est « ce monde où les poètes n'ont plus de place » qui lui a donné.




2.Fragments d'analyse.

De l'amour à la mort en passant par la mort morte et les vertiges de la non-aimée, il y a Olga, assise sur sa métachaise, la manie de la manière chez maman le soir à la manière d'un cheval, les dix-huit paires de chaussettes du désespoir dans les fourchettes de ses jambes, et puis le zéro... « ce rond zénith des chiffres... lu lu lubrifiant l'absolu ». Mais ce serait sans compter les 16 objets, qui portent chacun le nom du nombre de trous qui ont servi à sa confection, la main invisible qui repose sur un lion lui-même invisible dans une chambre parfaitement subitement invisible, et puis, et puis surtout, l'obscène mitrailleuse de ses dix doigts luttant contre « la grande tortue métaphysique, la fameuse tortue de la métatorture éternelle menaçant de sa lourdeur grise tortionnaire et métaphysique la beauté physique de la métafemme concrètement assise sur sa métachaise volante... ». Comment dire plus ? De l'amour à la mort il y a tout Ghérasim...




En guise de conclusion, citons dans le désordre, la liste des textes lus par Laurent Vacher, tantôt homme, tantôt femme, tantôt fragile, tantôt d'acier – et soutenu dans son délire par les notes météoriques de son accordéoniste lunaire : ... Héros-limite, Autres secrets du vide et du plein, Ma déraison d'être, Auto-détermination, Le rêve en action, Hermétiquement ouverte, Initiation spontanée, Le triple, L'écho du corps, Aimée à jamais...



Frédéric-Charles Baitinger

Le silence qui parle Les nouvelles chroniques de Frédéric-Charles Baitinger fredericcharlesb@hotmail.com

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 08:53

 « Vide mémoires »

 

Du 5 au 29 juin

Manoir Gainville - Aulnay sous bois (93)

 

 

 « Pour extraire la douleur du temps qui s’écoule de moi-même…ces objets précieux, utiles, futiles parfois, fanés, palis, usés et abandonnés par des mains mortes, symboles de la vie même ou le présent devient inéluctablement passé, de la vie  ondoyante dont ne restent que des souvenirs. » telle est la manière dont Marbleu définit ses vide-mémoires. Elle dépasse dans ce travail la caractéristique nostalgique de son objet, en imposant un univers onirique et résolument vivant, instinctif.

 

« Françoise Marbleu, comme tous les artistes, collecte le temps et le dispose dans sa vérité, sans fard, en l’habillant simplement d’une neutralité qui sonde les cœurs et nous force à nous interroger. Ses « Vide mémoires » sont autant de saynètes où nos souvenirs les plus intimes se réifient pour retrouver les rimes amères et joyeuses dont ils sont les dépositaires, tel le monde se mirant dans la rondeur d’une larme. »  Patrick Do Dinh



Au rez de chaussée : peintures  et sculptures en fil de fer

Au 1er étage : dans l’obscurité, les « vide mémoires », installations dans de vieux tiroirs faiblement éclairés aux titres humoristiques « rappellent en miniature les machines de Rauchenberg » (Françoise Monin )

 
Ambiance sonore : Marbleu et Julien Maret





informations pratiques :

Vernissage le 6 juin à partir de 19 h

Manoir Gainville

22 rue de Sevran 93600  Aulnay sous bois

Entrée libre du mardi au dimanche de 13h30 à 18h30

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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 07:22

L’esprit des formes 


du  5 juin au  5 juillet 2008

Galerie Anne-Marie et Roland Pallade - Lyon (1)



 
 Odile de Frayssinet  Jean-Pierre Plundr






Ce qui relie les œuvres des deux  artistes que nous présentons, c’est sans doute cette constance pour exprimer par une répétition de formes, la présence d’un univers intérieur et poétique. Dans l’espace, les sculptures d’Odile de Frayssinet, aux allures hiératiques et  aux titres parfois énigmatiques nous révèlent comment l’esprit s’entretient avec les forces et le mystère de la pesanteur. Dans les reliefs et les tableaux de Jean-Pierre Plundr, la superposition de structures traduit la complexité du monde et comment le regard avec inquiétude parvient à se l’approprier.

 

Dans les deux cas, les mouvements de l’esprit énoncent la puissance des formes.



Informations pratiques :

anne-marie et roland pallade - art contemporain
35, rue Burdeau
69001 Lyon

du mercredi au samedi de 15:00 à 19:00 et sur rdv

+33 9 50 45 85 75
+33 6 72 53 70 34

galerie@pallade.net
am.pallade@gmail.com

 

voir aussi : http://www.pallade.net/

 

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 10:57

  


Richard Serra





Le déploiement des ambigüités.


Ces éléments gigantesques (plaques métalliques de dix sept mètres de  hauteur, quatre de largeur, pesant chacune soixante-quinze  tonnes) comme des matériaux extra-terrestres bruts et difficilement  intégrables à notre champ visuel habitent paradoxalement la nef de  verre et d'acier du Grand Palais.


Et l'on pense tout à la fois à Walter Benjamin dans "Paris, capitale  du XIX ème" car l'architecture du lieu nous y renvoie et au mythe d'un  espace-labyrinthe à déchiffrer comme un texte obscur ou un tableau. Et l'on retrouve des lilliputiens en train de déambuler au pied d'une  création fantastique, des spectateurs qui, sans doute comme ceux qui  un siècle auparavant s'extasiaient à quelques centaines de mètres de  là devant le symbole des temps modernes : la tour Eiffel, ont une sorte  de haut-le coeur. Il y avait eu les cubistes, les futuristes, les collages, les  matériaux pauvres... Et maintenant Serra qui s'inscrit comme dans la postérité du dadaïsme ici.


Mais dans ce nouveau théâtre du monde les "oeuvres" en bonne et due  forme rangées les unes à côté des autres, savamment alignées, mettent  un terme à la dispute sur la fin de l'art. On entre ici dans un territoire nouveau qui n'a rien pourtant de  carnavalesque. Loin des provocations et des urinoirs, comme un  manifeste des combats inutiles contre la société du spectacle plutôt.   Une critique de la vie quotidienne qui déboucherait sur une révolte  métaphysique et suscite le malaise pour au moins deux raisons. La première : Richard Serra est le premier sculpteur à atteindre le  miroir fidèle de la démesure avec ses monuments métalliques en  déséquilibre stabilisé. Et il nous oblige à regarder ce devant quoi  nous passons toujours : la vanité de nos petits bouts de vie  éparpillés dans le néant. De la même manière il véhicule une supposition, un "symptôme", celui  d'une révolution culturelle contre le pouvoir des apparences. Tout se passe comme si l'artiste nous ouvrait, une fois de plus,  grandes les portes du Vide. Un néant "à la puissance deux" car non  assujetti aux lois du monde,  non critiquable et pourtant dur comme le  fer rouillé qui nous détourne du Grand Palais.


PG contact@pierregivodan.com


"Monumenta 2008" Richard Serra "Pomenade" Grand Palais, du 07/05 au  15/06 2008 à Paris.

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 10:47









Au-delà du point critique, on se rappelle des images de ses premiers  films, son "époque" bleue. Des panoramiques qui flottent dans toutes  nos mémoires. Les lumières lourdes de la ville basse et tentaculaire. Ces personnages ( De Niro dans Taxi Driver,1976 ). Les femmes qu'on  aimait imaginer "au crépuscule" (Liza Minelli dans New York, New  York,1977). Ces êtres "cultes", ces refusés qui s'étonnent d'avoir  atteint le but à l'horizon. La profondeur de ses tableaux parfaits encore ( No direction home :  Bob Dylan, 2005).


  A côté de lui on regarde le cinéma beaucoup moins calmement. Il a  conçu la grâce et s'achemine vers les formes les plus objectives du  7ème art : le documentaire, pour l'élever au sublime. On veut parler maintenant de "Shine a Light" (2008), d'après un  concert-prétexte donné par les Rolling Stones à l'invitation de  l'ex-président des USA, Bill Clinton en faveur de la lutte contre le  réchauffement climatique. Scorses se surpasse et monte ici à travers les nuages de la musique  des Stones, jusqu'à la lumière du soleil du Rock'n'Roll. Comme le dernier cri d'un mourant il hurle, à la façon d'un peintre de  l'école hollandaise (Rembrandt), "Plus haut, plus clair, plus artiste ! ".


L'état d'âme de Martin Scorsese nous intéresse. Sa volonté de  s'enivrer et cette déclaration originale en faveur de ces hommes  remplis de défauts, d'empêchements et qui veulent jouer et chanter la  musique des Noirs en mouvement. Eux qui ont gagné la légitimité d'un Muddy Waters, sans manie, sans  être "pompiers" non plus. Scorsese filme donc là le futur, la volonté esthétique de faire crédit  à l'utopie, loin des déclarations  gratuites. Deux heures de bonheur à l'école du Rythm'n'Blues sous l'influence  d'un Mick Jagger jamais niais. Le meilleur des plans inspirés de la  production de Scorsese. Pas si simple, mais si grandiose !


L'énumération de morceaux joués et empruntés aux souhaits des  artistes, jamais vulgaires ici, mais toujours préoccupés par leur idée  d'être véritables. La jeune musique peut essayer de rivaliser avec eux. Scorsese a eu le  don d'en avoir l'idée puissante, inspirée par la foi éveillée d'un  amateur authentique des racines du Rock : Le Blues (et l'on pense au  duo mémorable Buddy Guy- Mick Jagger au coeur du film). Lyrisme, mystique de la folie sur place, inclination à chercher la  vérité dans l'expression des visages fatigués, surpassés. Effort pour  rendre la beauté des stigmates de l'âge. Depuis longtemps la musique anglaise court après l'Amérique.  Aujourd'hui un italo-américain (Scorsese) le lui rend bien . Grand  peintre de la caméra il restaure la poésie rock à la dignité des arts  et des lettres.

PG

"Shine a Light", film documentaire de Martin Scorsese, visible dans  les (bonnes) salles obscures de France depuis quatre semaines.

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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 11:09

La Feuillée


Edito : Découvrir des livres, des sculptures... en marchant.

Presque carré, avec une fontaine en son centre, le cloître avait deux fonctions principales : il servait de desserte entre les différentes parties de l’abbaye, il permettait la lecture tout en marchant. Propice à l'étude, à la méditation, à la recherche esthétique, il est un lieu idéal pour accueillir, un salon d'éditeurs de bibliophilie contemporaine. Durant le week-end du 24 et 25 mai, sous les déambulatoires du cloître du Lycée Henri IV, à Paris, Livres en mai (ICI) vous permettra de découvrir la passion qui anime les auteurs d'ouvrages de bibliophilie : rêver sur des textes poétiques, des illustrations, approcher des savoirs, des savoir-faire, toucher des papiers délicats, des couvertures sobres ou précieuses, des emboîtages bien façonnés, apprécier des livres originaux... en marchant.


Autre jardin, autres oeuvres... Dans un parc de cinq hectares, Ar Millin', à Chateaubourg à proximité de Rennes, c'est aussi en marchant que jusqu'au 15 septembre, on peut découvrir "Jardin des arts" (ICI), une exposition d'une vingtaine de sculptures monumentales, oeuvres de six artistes internationaux.


Et si l'on suit le Parcours d'art proposé par la ville d'Aix-en Provence, qui passe par quatre lieux, c'est bien sûr, toujours en marchant , que l'on découvrira un grand nombre de sculptures monumentales de Jean Amado (ICI).


Cloître, parc ou jardin, espace clos ou espace ouvert, "la nourriture de l'âme" est offerte, au marcheur...

Catherine Plassart



photos : (1) Lycée Henri IV, (2) Jean Amado, (3) Parc de sculptures "Ar Millin"


voir aussi : La Feuillée de 21/05/08


 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les éditos de La Feuillée

 

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 18:52

"Comb your hair with water and go to church"


du 17 mai  au 21 juin 2008


Galerie Bendana Pinel - Paris (3)




Julio Rondo



Allusion à une peinture glacée comme une Vénus prise dans le froid.

  Un portrait en verre et en couleur ou en noir. Une querelle qui suit  le mouvement de la recherche de l'Universel, sans commentaire  contrariant. Car il y a aussi un calme dans cette production artistique, quelque  chose de très beau et de bouleversé : des lignes comme une réponse à  l'écho du journal d'avant-hier.   Une rectification sans méthode. Le pillage des beaux-arts. L'hommage  aussi à leur haute considération.


Le seul nom de Julio Rondo étonne. Peinture décorative ? Non pas. Mais plutôt un poème lyrique contenu en l'honneur des évènements  mineurs et majeurs parmi les oeuvres non publiées de la vie intime. Pas de quoi en faire une montagne ! direz-vous. Peut-être, mais on a ici affaire à un vrai Indépendant. Cela réjouit  car l'intelligence se fait rare en peinture et la critique, une  corporation si souvent honteuse d'elle-même.


Des oeuvres peintes à L'aérographe sur verre qui nous délivrent des  préjugés contre la persévérance dans l'abstraction.   Certains peignent avec des bouts de branches (Brice Marden dont  l'oeuvre est reconnue partout), lui à l'acrylique sur verre avec des  lignes et des traits superposés comme une métaphore des chemins  entrepris par la mémoire. "Gribouillages" selon ses mots qu'il se ré-approprie depuis vingt ans.


Vu dans une nouvelle galerie de la rue du Perche dont c'est l'ouverture. De l'élégance, de la recherche, des découvertes techniques et surtout  un travail audacieux en ces temps de lâcheté. Une sorte de brutale  naïveté comme une suite à une lettre intransigeante dans laquelle  Rondo nous communiquerait le procès-verbal du souvenir.

Le mouvement s'exprime en une danse rythmée, enthousiaste, rayonnante.  L'oeuvre arrive à exprimer des sentiments subtils. L'art de Rondo est donc nuance et rigueur. Un sujet transparait encore  : la lumière et les ombres de la mémoire ; sobre et précis. Une oeuvre  contemporaine est conçue là. Rondo aime converger avec la vie  antérieure. C'est son héritage.  Et son pinceau berce Vénus dans une douce extase sans science apprise. Avec un roué talent !


PG contact@pierregivodan.com



Galerie "Bendana Pinel", 4 rue du Perche, 75003 Paris. Exposition "Comb your hair with water and go to church" de Julio Rondo du 17 mai  au 21 juin 2008.www.bendana-pinel.com

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 14:05

"Chroniques intempestives et subjectives à propos de l'art"
de Pierre Givodan aux ed. Complicités (17€)


Un choix de chroniques parues entre 2005 et 2008 dans le web magazine Art Point France Info auquel s'ajoutent trois essais sur l'art.






 Pierre Givodan 





Le miroir de l'art

Identité numérique et démarche esthétique

 

"Les chroniques intempestives et subjectives à propos de l'art" de Pierre Givodan paraîtront à l'automne 2008 aux éditions Complicités. L'ouvrage regroupe un choix de chroniques "intempestives" et "actuelles" que j'ai publiées régulièrement depuis environ deux ans dans le Web magazine, Art Point France Info.


L'éditrice du livre, Chantal Vieuille a opéré un choix de textes, qu'elle a agencé, bousculant la chronologie, dans un ensemble organisé qui reste ouvert. Car le livre n'est pas un puzzle. Dans leur succession, les articles révèlent la cohésion et la pertinence du propos de l'auteur dont l'écriture est fondée sur des expériences de lecture, d'écoute et de peinture.


En effet Pierre Givodan est peintre, sa critique se nourrit non seulement de ce qu'il voit, écoute, lit, mais aussi de sa recherche personnelle, de sa pratique particulière. Cela induit des partis-pris, des obsessions, des récurrences, des rejets aussi, et en parallèle une capacité à dévoiler des démarches d'artistes, à traduire, interpréter des oeuvres majeures ou émergentes. Le questionnement réflexif est tourné à la fois vers le monde de l'art et vers l'auteur lui même. Son point de vue est subjectif, donc singulier et c'est bien là ce que l'on attend.


D'ailleurs, les internautes ont validé ce travail de critique. Ils sont des milliers à lire régulièrement sur le Net les articles de Pierre Givodan, ses comptes-rendus d'expositions, tous, textes brefs et finalisés qui portent principalement sur la peinture mais aussi sur la musique et la littérature.


Il y a une vraie appétence de lecture à l'écran. Encore faut-il écrire pour celui-ci. C'est que qu'a parfaitement compris Pierre Givodan. Il s'est débarassé des conventions littéraires et journalistiques. Son écriture exploite tous les registres, l'essai, la fiction, la poésie. Pas de digressions, ni de développements inutiles, elle est concise, dense et imagée. Elle favorise paradoxalement la rapidité de la lecture et la méditation.


De l'écran à la page, de l'Internet au livre.



Si l'échelle des phrases et des mots est directement liée à la nature du support, le texte est aussi superbement accueilli par la page blanche. Un livre ici s'imposait. Mais non pas un simple recollement de ce qui préexistait. Non ! un vrai projet d'édition dans sa dimension intellectuelle et matérielle. La mise en oeuvre d'un désir d’ordre, de sens et de globalité pour poursuivre le dialogue avec d'autres lecteurs. La possibilité offerte de tenir un objet-livre entre ses mains et sous ses yeux. De le feuilleter au hasard ou aidé par les titres. De le lire de part en part comme un essai documenté écrit par un critique averti.


Catherine Plassart



Informations pratiques :


"Chroniques intempestives et subjectives à propos de l'art"
de Pierre Givodan 130 p. ed. Complicités (17€)
Disponible en librairie

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 11:31
Exposition de sculptures monumentales


du 3 mai au 15 septembre 2008


Parc d'Ar Milin  - Chateaubourg (35)




 Patrick Dougherty  Benoit Lemercier


Un parc est un  ensemble paysagé de caractères et de formes,  modelé en partie par les rythmes que lui imposent la nature. Docile et consentant, il  apprécie pourtant d'être entretenu, "bichonné". En Occident, on lui a toujours demandé d'accueillir des sculptures au détour d'une allée. Des fontaines, des portiques ou des kiosques dans des places dédiées. Au fil du temps,  arbres, arbustes, buissons, parterres et parties architecturées se mêlent tant et si bien que l'on ne distingue plus entre  leurs natures végétales et minérales. 

 

Et puis, comme à Ar Milin',  une main invisible y pose des réalisations monumentales de sculpteurs contemporains. Les arbres séculaires se redressent,   les buissons se gonflent, l'herbe mousse..  Pelouses et sous-bois sont la scène d'un nouveau théâtre. L'occasion est donnée à six artistes de présenter pour la sixième édition de  "Jardin des arts", des sculptures sur cinq hectares de parc du 3 mai au 15 septembre 2008.

 

Au nombre de vingt, les oeuvres, s'inscrivent pour certaines intimement dans le lieu, alors que d'autres modifient notre perception de la  dimension architecturée du paysage.


"Trailheads" de l'américain Patrick Dougherty construite In situ, à l'orée d'un bosquet est  un édifice  en branches, aux proportions et à la fantaisie  gargantuesques. Animée d'un esprit d'enfance, échevelée, la sculpture  tient à la fois de la cabane de Robinson et du château en Espagne. 


 "Supercordes" de Benoit Lemercier est une structure en tôle et en acier qui donne à voir les cordes de vibration, éléments subatomiques constituants de la matière,  dans une représentation dilatée.  L'oeil étonné rapproche la chorégraphie  débridée des rubans métalliques, calquée sur les ondulations infinitésimales du plus petit constituant de la matière, avec les entrelacs des branchures des arbres éloignés.

 




                   
           Thoma Ryse            





 "L’art qui repose" I et II de  Thoma Ryse  soulignent en douceur l'agencement  des courbes du terrain et des  lignes du territoire environnant. Cependant, la prédominance inattendue du langage de  la couleur  dans ces oeuvres bouscule et interroge.  Légèrement "pop",  elles font aussi un clin d'oeil au jardin zen  et posent au  mieux la  question du rapport  entre  visible et invisible, entre nature et culture, entre modernité et tradition. 



Car,  si le parc, création de l'homme, possède sa géographie, sa silhouette, son histoire, la manifestation n'est pas une intervention destinée à le faire évoluer. "Jardin des arts" est une exposition temporaire de sculptures monumentales dont  Ar Millin' est  l'écrin ou la scène selon le type de dialogue qui s'installe entre les oeuvres et les formes de la Nature alentour.


Catherine Plassart



Informations pratiques :


Parc d'Ar Milin
Chateaubourg (35)

ouvert tous les jours - entrée gratuite

Oeuvres de Claudine Brusorio — Marie-Pascale Deluen — Patrick Dougherty — Benoit  Lemercier — Alain Marcon — Thoma Ryse


Organisation et financement,  Les entrepreneurs mécènes.

voir aussi :  www.lesentrepreneursmecenes.fr

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