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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 08:14

BaselitzBaselitz : renverser les valeurs

 
 
Trois jours plus tard il se fit violence et en un instant d'éclairement il mit son tableau à l'envers :
 
- Voilà  la nature créatrice, se dit-il et elle a horreur de l'idéalisme. On m'a toujours pris pour quelqu'un qui racontait des histoires, mais là  n'est pas le problème.
 
Il avait de la joie à  se déclarer qu'il ne ferait jamais retour en arrière . Faire de la peinture figurative détachée du sujet sans renoncer à la figure . Tel était donc le paradoxe.
 
Pari tenu, plus de vingt ans après si l'on observe à  ce jour le parcours du peintre depuis les années 80.
 
Et l'on constate d'abord que le véritable art est fait de correction, ou plutôt de mise à l'épreuve d'hypothèses, comme en science, et c'est en cela qu'il mérite le respect.
 
Ensuite, qu'il y a des moments intéressants, où il faut accepter l'ennui, la méchanceté ; des moments de grâce, où l'on doit supporter même le mépris. C'est le prix à payer pour l'originalité propre à  l'invention en peinture.
 
Car il y a des choix qui ont des conséquences incalculables. On ne comprendrait rien à  la victoire de Baselitz si l'on perdait de vue sa volonté d'en finir avec ce que Nietzsche appelait « l'inconsistant et illusoire idéal... » Il faut ajouter que le second songeait à Wagner ( Le cas Wagner ), quant au premier, on peut croire que c'est aussi une certaine société allemande qu'il laissait définitivement tomber.
 
 
 
 
Rétrospective Georg Baselitz au Royal Academy of Arts de Londres  du 22 septembre au 9 décembre 2007.
 
 
photographie : Georg Baselitz, Nachtessen in Dresden (Supper in Dresden), detail, 1983. Oil on canvas, 280 x 450 cm. Kunsthaus Zurich. Photo Frank Oleski, © Georg Baselitz.



Bibliographie :

Georg Baselitz Ce que tu n'es pas est un autoportrait
Ed. Jannink 2002
Texte accompagné d’une eau-forte numérotée.
voir l'ouvrage (achetez avec Art Point France)

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 06:41

Julian SchnabelLes impulsions dissonantes.



La chronologie de l’œuvre de Schnabel, bien que quelque peu  controversée est éclairante. Le peintre et cinéaste né en 1951 au USA fait partie du mouvement  qualifié de « Bad Painting » en réaction au minimalisme et au  conceptuel dans les années 70 et 80.


Il se fait connaître par des grands formats toujours étonnants qui  n’ont rien de pontifical ni de pompier. Sa traversée de années 90 le conduit à réaliser un premier film sur  la vie et l’œuvre de J-M Basquiat (1996). Récit du chemin de croix du  légendaire et fabuleux  New-Yorkais d’origine haïtienne.


Julian Schnabel s’est surtout affirmé contre l’idée de la mort de la  peinture ( thème hégélien) qu’il s’efforce d’annuler en bon  romantique qu’il est. Sa peinture s’inscrit dans des formats  monumentaux sur des panneaux qui couvrent des murs entiers. Il semble  que son langage pourchasse la détérioration , l’oblitération… et que  son parcours soit détaché de toute volonté décorative.


L’événement que représente la rétrospective de San Sébastian repose  sur l’attention donnée à l’œuvre regroupée autour de soixante toiles  de grands formats et des sculptures échelonnées sur vingt ans.


PG contact@pierregivodan.com


Julian Schnabel, Tabacalera Donastia, San Sebastian. 28 juillet -21  octobre 2007.



voir aussi
: le site du Tabacalera

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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 07:27
Lee MillerLee Miller - Le regard absent

 

IL n’y avait pas de relâchement dans ses photographies. Comme un retour à l’enfance et à la rigueur . Elle avait posé dans son jeune  âge et connu paraît-il un viol à l’âge de sept ans. Lire une photo de Lee Miller est toujours un divertissement. Mais il n’y a pas de profanation involontaire. La nécessité accomplie de dépasser les modèles (un père, des amants etc.) elle renoncera à la photo à l’âge de 47 ans pour mourir presque trente ans plus tard.

 

Devenue donc mère après avoir été mannequin, égérie de Man Ray,  reporter de guerre, femme de millionnaire…elle relèguera finalement la contrainte de la créativité dans son grenier et oubliera son passé au profit des siens.

 

Il y a des sommeils sacrés sans doute. Cependant quelqu’un n’en avait pas fini avec l’artiste obligée, son fils lui-même. Par une mystérieuse loi de la nature celui-ci approfondit les impasses maternelles et redécouvre l’œuvre occultée.

 

C’est précisément grâce au parcours d’Antony que le musée du Victoria & Albert Museum de Londres nous montrera 160 photographies d’époque, des magazines  et dessins en rapport  avec l’artiste, jusqu’au 6 janvier 2008.

 

PG contact@pierregivodan.com



voir aussi :  du musée du Victoria & Albert Museum  

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 08:41

Andy Warhol Warhol en bonne compagnie.

 

Pour la simple raison que l’on n’est jamais complètement d’accord avec le fini, Andy Warhol a peint des icônes, des images de l’infini.

 

Il se peut d’ailleurs que l’apparence des choses manifestées dans ses œuvres ne l’ait jamais intéressé.

 

Mettre quelqu’un à la place de Mao ou Marilyn, des gens qui lui fussent indifférents et qui s'accordent avec l'intérêt public, eût sûrement été tout aussi vraisemblable à ses yeux.

 

Non certes parce qu'il ne savait pas se passionner pour les hommes, mais plutôt car ses vrais maîtres, vers lesquels il regardait par derrière, cherchaient tout comme lui à fuir l'ignorance et l'errance, et étaient certainement guidés par un désir de vérité que les images contenues dans leurs tableaux voulaient exprimer.

 

Parler ainsi d'une inspiration métaphysique (et politique) cachée chez Warhol ne choquera en effet pas grand monde aujourd'hui.

 

La force de ce maître d'un nouveau genre est d'avoir joué l'habile charlatan et de s'être ainsi concilié les esprits des sophistes du monde de l'art.

 

Il demeure que selon nous Andy Warhol a toujours dénoncé la vulgarité des choses terrestres et s'est montré le défenseur implacable des étrangers au simulacre comme Basquiat ou Lou Reed par exemple.

 

Loin des vues malsaines il a contribué à l'éducation du regard et au souvenir de vérités oubliées, comme le rapport au néant, par les arts graphiques des années soixante et plus.

 

Et il apparaît aujourd'hui bénéfique à la cité.

 

PG contact@pierregivodan.com

 

Exposition de la collection Marx, avec des oeuvres de Andy Warhol, Rauschenberg, Lichtenstein, Beuys, Kiefer etc.

au Muséum Frieder Burda de Baden-Baden en Allemagne, jusqu'au 7 octobre 2007.





informations pratiques :

Museum Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8 b
D-76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0) 72 21 / 3 98 98-0

ouvert du mardi  au  dimanche de 11 à 18 heures  - fermé le lundi



voir aussi :  le site du Muséum Frieder Burda

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 03:39

James Bishop James Bishop

."Works on paper"

 

L’ouvrage du peintre américain se déploie à la façon d’une oeuvre poétique sur le mode abstrait.

 

Il se souvient que ce qui fut bon jadis peut toujours être admiré.

 

On a, bien sûr, souvent changé de méthode en peinture, et le non figuratif n'est plus nécessairement dans l'air du temps.

 

Certains vous diront même qu'il n'y a que le naturel qui vaille.

 

James Bishop ne se pose plus la question depuis longtemps. Ses paysages de ciels doux traversés de nuages flottant comme des brèches, détruisent tous les doutes.

 

Âgé aujourd'hui de 80 ans l'artiste a trouvé sa voie qu'il ne quitte pas depuis beau temps. C'est un chemin que borde une rivière voisine et qui nous entraîne sur les routes du rêve. La promenade que nous propose la rétrospective de Munich ne s'écarte pas du programme annoncé.

 

De la mesure, quelques replis. On serpente sans obligation entre des relations de couleurs apaisées et de formes géométriques qui s'organisent musicalement.

 

L'américain s'est nourri des liens avec l'Europe et nous fait partager sa vision d'architecte audacieux campé loin du bruit et des fureurs des marchands de "peinture au kilo".

 

PG

 

Exposition à la Pinakothek der Moderne de Munich, jusqu'au 2 septembre 2007.




voir aussi
: le site de la Pinakothek de Munich




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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 07:37

Armin StrittmatterL’instant fatal

 

 

Audacieux sans tumulte, le peintre mesure des yeux le désert du temps.

 

Barrières obliques, degrés saisis, espace poudreux, les tableaux décrivent un lieu inconnu, un chemin à l'abri des tempêtes.

 

N'est-ce point de voyage qu'il s'agit encore ? Captif, l'esprit chercherait à délivrer la main pour réussir à guérir.

 

L'intention est sans tâche ici, et la chasse est heureuse.

 

Sauver sa vie, tel est donc le message.

 

Le peintre est patient et s'épargne le ressentiment. Il ne sait que nous rappeler ce qui a déjà été dit hier.

 

La vie n'a rien de funeste et la folie ne mène nulle part. C'est avec un rien que l'on fait quelque chose.

 

Trouvez votre place dans l'instant et vous la garderez toujours.

 

Le soleil s'est levé et ses rayons paraissent blancs, il n'y a pas de nuages et l'on s'abandonne aux étoiles.

 

La nature est enfin occupée à rêver.

 

PG

 

Le peintre Armin Strittmatter participe du 19 juin au 31 juillet 2007 à l''Exposition collective organisée par la galerie Maria Villalba de Barcelone qui réunit  les oeuvres de plusieurs sculpteurs et peintres, tous artistes permanents de la galerie.

 

 

Les oeuvres exposées :

Armin Strittmatter1.- Ramón CEREZO, "Arcos del vacío 4", 2006, acero corten, 152 x 120 x 105 cm. (sculpture)
2.- Ramón CLAPERS, " Supèrbia", 2006, madera de roble, 182 x 95 x 46 cm. (sculpture)
3.- Josep FONTS, "Clònics" (Fragmento), 2006, carbón, acrílico y óleo /tela, 97 x 455 cm. (peinture)
4.- Martín SANTANDER, "Màgic moments Iceland", 2007, 120 x 180 cm. fotografía sobre aluminio (photographie)
5.- Mario MARINI, "Carteles VI", 2003, mixta/tela, 155 x 210 cm. (peinture)
6.- Ariel MOSCOVICI, "En Tête", 2006, acero corten, 145 x 200 x 135 cm. (sculpture)
7.- Gert RIEL, "Flächenspannung", 2006, acero corten, 21 x 22 x 4 cm. (sculpture)
8.- Armin STRITTMATTER"Chaos im kopf", 2007, técnica mixta - acrílico y barniz sobre tela, 70 x 130 cm (peinture)
9.- Iñaki Ruiz de EGUINO, "Puerta de Ángel", escultura pública monte Igueldo, 2004, acero corten, 300 x 300 x 190 cm. (sculpture)
10.- Beat KRIEMLER, "Two folds into one", 2006, acero e hilo de cobre, 350 x 350 x 370 cm. aprox. (sculpture)
11.- Jean SUZANNE, 645 "Glissement basaltique 1", 2003, acero corten y acero inoxidable, 60 x 101 x 37 cm. (sculpture)
12.- Marisa ORDÓÑEZ, "La sombra", 2007,madera de sauce, 200 x 24 x 12 cm. y 176 x 24 x 12 cm.acero (sculpture)
13.- Sylvie RIVILLON, "Aparence", 2004, granito multicolor, 25 x 108 x 11 cm(sculpture)





informations pratiques :

galerie Maria Villalba

C/ Bailén 110 --- 08009 Barcelone

ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et de 18h à 21h, le samedi de 12h à 14h



voir aussi : le site de la galerie Villalba


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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 09:04
 

 Martial Raysse à Palazzo Grassi

 

Rien de tragique dans ses portraits, car il se partageait sûrement entre l’idée de faire comme une comédie sociale, ou se tourner vers la poésie. Le succès est venu vite. Son style ne faisait pas artificiel ni son langage vulgaire . Martial Raysse s’est tout de suite fait remarquer en plaidant pour le présent dans les années soixante.

 

Ses femmes se piquent de réunir les canons de l'époque. Il décline avec les Nouveaux Réalistes " l'esprit du temps". Mais il travaille plus sûrement aussitôt à retourner les images façon Pop Art. Photo-collage, néon, huile sur bois, tout y passe. Très indépendant il ne peut plier son talent à une seule école et congédiera un moment la discipline picturale pour le cinéma, avant de revenir à ses pinceaux plus tard.

 

Mais ici , dans l'exposition consacrée à la période "pop", la formule répond à une crise morale.

 

Ses personnages féminins deviennent les héroïnes accomplies d'un idéal nouveau... peut-être celui de la libération du deuxième sexe.

 

Ainsi Martial Raysse inaugure en France une manière nouvelle de traiter esthétiquement de sujets brûlants.

Pierre Givodan contact@pierregivodan.com

 

Exposition " Peintures et sculptures de la collection François Pinault " à Palazzo Grassi (Venise), du 5 mai au 11 novembre 2007.

 
Bibliographie :

Martial Raysse Qu'il est long le chemin
Ed. Jannink 1992
Texte inédit, phototypie originale et signée.
voir l'ouvrage (achetez avec Art Point France)

 

voir aussi : le site du Palazzo Grassi

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 17:51

Jasper JohnsLa promesse farouche

 

Nous voici devant la cible. Mille fois on l’a regardée sans mépris. Car c’est de liberté que nous parle Jasper Johns. Pour rendre à l'Amérique son honneur. Le bonheur loin de l'esclavage, le coup mortel donné à la perfidie. Jasper Johns inclut l'objet dans sa peinture et utilise les couleurs primaires. Il profane la peinture abstraite et embrasse les habits des temps nouveaux . Avec lui le Pop Art s'apprête à faire son entrée. Le côté épique et victorieux, la référence aux annales de l'Histoire menace. Le peintre demande une place pour parler des injustices, des prisonniers de la société de la consommation et des voyages. Il touche au soupir d'un nation en devenir de rouge, jaune et bleu. Il vise le coeur du sanctuaire peut-être et médite une réponse. Loin de la nuit des témoins des scènes funèbres il ramène nos yeux vers la terre, les rayons du jour, l'âme des objets dont il semble aussi célébrer le silence. Le temps semble impatient devant ses toiles et l'esprit soupçonne un nouvel âge.

PG

 

Exposition Jasper Johns au Kunstmuseum Basel du 2 juin au 23 septembre. "an Allegory of Painting" 1955-1965, Bâle, Suisse.



voir aussi :
le site du Kunstmuseum Basel


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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 17:33

Philip GustonPhilip Guston : entier

 

Dès l'origine il a refusé de se laisser instrumentaliser.

 

Il y a eu l'Abstraction Expressionniste, puis le retour à une figuration proche de la bande dessinée.

L'homme a toujours été obsédé par le malheur de la condition moderne. Il s'agissait pour lui de veiller à peser contre toutes les formes de fascisme et de totalitarisme.

 

La réalité historique dans son ensemble ne l'a jamais laissé indifférent.

 

C'est pourquoi il a tenté de rendre justice à la peinture sous tous ses aspects. Il a inventé ainsi l'union de l'abstrait avec la figure. Et nous a expliqué la violence du siècle. Il a évoqué la colère contre toutes les formes d'attentat contre la civilisation et l'homme d'Occident.

 

Il n'a jamais renoncé à l'autonomie de la peinture cependant et du tachisme au graphisme dans les années soixante-dix il a élaboré un langage de l'irrationnel mobilisé contre l'antihumanisme et le déchaînement des politiques de la domination .

PG

 

Exposition Philip Guston, Louisiana Museum for Moderne Kunst, Humlebaek, Danemark du 1er juin au 26 août.



voir aussi
: le site du Louisiana Museum for Moderne Kunst

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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 11:47

Jean-Michel AlberolaAlberola à Art Basel

 

 

Des années de guerre sans importance. Des" Massacres d’Innocents".

 

Constater le désert qui grandit et la part du dessin. Le confort douillet des Occidentaux.

 

Et l'exemple des combattants de la liberté.

 

Albérola politique. Un monde divisé, illuminé de conflits.

 

Albérola moraliste, polémiste. Né à Saïda en 1953 (Algérie).

 

Fidèle à la méthode d'en appeler à la peinture pour développer des fictions incommodes et enchantées.

 

Sensible à l'actualité. Un des rares Français qui juge plus important de s'opposer aux critiques flottantes qui dominent la peinture depuis des années.

 

Et ceci en déplaçant la querelle dans le travail de l'oeuvre.

 

Car ce n'est pas si simple la vie, lorsqu'elle est dispersée.

PG

 

Oeuvres à voir à la galerie Templon ,"Art Basel", Bâle ( Suisse) du 13 au 17 juin 2007.




voir aussi :
le site de la galerie Templon, le site de Art Basel




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