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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 07:55

Jardins

livres peints d'Anne Slacik

du 13 avril au 2 juin 2007

 


Exposition Bibliothèque Municipale

Abbaye Sainte-Croix - Les Sables d'Olonne

 
 

Anne Slacik est l'invitée du Musée de l'Abbaye Sainte-Croix du 13 avril au 2 juin pour une exposition personnelle de ses livres peints.

Anne Slacik a réalisé un nombre impressionnant de livres peints tantôt manuscrits tantôt imprimés, ils sont tous originaux. Elle a dialogué avec de nombreux auteurs et poètes,  constituant peu à peu dans ses "Jardins" une bibliothèque idéale.

 

 

Entretien (extrait)

Vous avez participé à de nombreux livres d’artistes. Comment choisissez-vous les écrivains, essentiellement des poètes, je crois ?

Oui peindre des livres est important et j’y consacre une partie non négligeable de mon temps.

Tout a commencé par des lectures nombreuses puis il est m’est arrivé de rencontrer autour de la peinture, ces poètes que je lisais et dont j’achetais les livres. Les choses se sont alors faites très naturellement, il y a une vingtaine d’années, réalisant mon premier livre avec Bernard Vargaftig. C’était un livre manuscrit par lui et peint à 12 exemplaires, tous nominaux. Nous avons offert tous ces livres à nos amis communs, il y avait là d’autres poètes. C’était en fait une sorte d’acte important. Tout c’est enchaîné ensuite et les poètes mènent aux poètes. Je n’ai jamais cessé de faire des rencontres et donc des livres.

Quel rôle jouent les mots ?

Les mots m’accompagnent dans le travail. Je vais à eux dans le travail, les livres ne se trouvent pas dans l’atelier mais au-dessus. Dons dans les interruptions du travail, je quitte l’atelier et je vais prendre des livres et un livre me conduit vers un autre. Je me pose un peu là.

Mais ce sont des textes de poètes, où les mots, même très peu de mots peuvent m’accompagner assez longtemps pendant une journée de travail.

Quel apport représentent-ils dans votre travail ?

C’est quelque chose qui se voit à peine ou beaucoup (je ne sais pas), c’est très intime ou bien c’est dit. Un certain nombre de toiles ont comme titres des textes qui m’ont portée dans le travail, ou sont dédiées à des textes, à des fragments. Cela fonctionne aussi ainsi avec la musique. J’ai récemment intitulé une exposition LONH Peintures , citant une création de Kaija Saariaho, qui elle-même a utilisé ce mot occitan, qui signifie de loin, et est un texte de Jacques Roubaud. Tout cela se mêle, est assez complexe mais reste l’élan vers ces textes, ces partitions. 
 

 

Qu’évoquent pour vous les mots fluidité et empreinte ?

Le mot fluidité est pour moi ce texte magnifique que Bernard Noël a consacré à mon travail Roman de la fluidité . C’est lui qui a trouvé ce mot qui est devenu le mot disant mon travail au plus juste. Le mot empreinte est arrivé plus récemment d’une sorte de panne dans le travail. Il y a quelques mois, je n’y arrivais plus. J’ai préparé une série de 11 toiles et j’ai travaillé par empreintes successives, à l’huile, une toile laissant son empreinte sur la suivante, sur laquelle je travaillais et ainsi de suite. J’avais laissé le hasard agir, celui de la capture des taches d’huile blanche. J’ai procédé par la suite de la même façon  sur papier et sur d’autres toiles y compris des grands formats.

 

Quelle complémentarité s’établit dans les deux approches picturale et littéraire ?

Il n’y a pas d’approche littéraire, il y a des rencontres avec des personnes qui sont des poètes avec lesquels je vais faire un bout de chemin, réaliser un ou plusieurs livres. La rencontre est belle parce qu’elle est humaine, et que c’est la vie. Exactement comme la peinture qui est la vie.


 

Comment s’établit la complicité des deux arts ?

Il y aurait là un gros travail à faire, car les livres sont là, les peintures sont là, et les livres parlent aussi des peintures et les peintures sont nourries des livres…Et puis il y a les actes plus évidents, une exposition dans une bibliothèque par exemple, les livres sont exposés, les poètes sont là qui lisent, la rencontre a lieu dans l’espace même …

Et je peux dire que cela se passe depuis assez longtemps ces expositions, ces rencontres pour que se tissent des liens forts.


 

Y a-t-il un moment nécessaire où l’écrivain doit venir dans votre atelier ?

Souvent la rencontre se fait à l’atelier, mais ce n’est pas nécessaire sauf si un texte sur la peinture doit être écrit. Les livres manuscrits-peints nécessitent des allers-retours entre le poète et moi, le peintre.  Et puis l’atelier est l’endroit où je suis le plus souvent, où je suis bien et il faut bien se rencontrer quelque part !

 

Quel rôle joue le titre pour une peinture ?

C’est sa marque, son histoire à elle qui la resitue dans le travail, dans un bloc de travail.

 

Avez-vous éprouvé un jour le désir d’écrire sur ou autour de vos peintures ?

Non, j’ai des carnets avec des notes, des croquis mais je n’appelle pas cela écrire. C’est un autre travail justement, qui engage celui qui écrit totalement, exactement comme moi-même je peux être engagée dans la peinture.

 

 

 

Extraits de l'Interview de B. Aubonnet (2005)

 


Le Musée de l'Abbaye Sainte Croix 

Outre la réalisation d'expositions temporaires, il présente un fonds d'oeuvres d'art moderne et contemporain.

La collection d'art moderne permet de découvrir des œuvres d'Albert Marquet, d'Alberto Magnelli, de Marcelle Cahn, Jean Hélion, Jean Dubuffet, Philip Guston… Deux artistes sont particulièrement représentés : Gaston Chaissac (1910-1964) et Victor Brauner (1903-1966).

Le musée a également rassemblé des œuvres de Georg Baselitz, Robert Combas, Peter Saul, Jean-Michel Sanejouand, Philippe Hurteau, Philippe Hortala, Marc Desgrandchamps, Philippe Cognée… et comprends un fonds d'œuvres de l'époque Supports/Surfaces régulièrement présenté comme celui des arts graphiques (Henri Bassmadjian, Jean Launois…).

Avec environ 20.000 volumes, le musée met à la disposition du public un fonds documentaire important sur l'art du XXe siècle : en particulier, le fonds Gaston Chaissac : manuscrits, lettres, articles, documents photographiques, enregistrements…

 

informations pratiques :

vernissage 13 avril à 17h 30

Musée de l'Abbaye Sainte-Croix
Rue de Verdun
85100
Les Sables d'Olonne
Tél : 02.51.32.01.16
Fax : 02.51.32.01.17

ouvert :
tous les après-midi, sauf lundi et jours fériés, de 14 h 30 à 17 h 30
 
Tarif normal : 4,60 € ; demi-tarif : 2,30 €
Gratuit tous les premiers dimanches de chaque mois


musee@lessablesdolonne.fr

 
voir aussi : notre dossier Anne Slacik, le site personnel de l'artiste
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