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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 10:12

 Délicats désastres et Cie
peintures, dessins, lithographies, livres



du 26 septembre au 31 octobre 2008



Galerie Remarque - Trans-en-Provence (83)




Daniel Nadaud 




Ils sont deux, Daniel Nadaud,  peintre et plasticien et Bernard Noël poète et écrivain pour enfoncer le clou à la galerie Remarque, le temps d'une exposition du 26 septembre au 31 octobre et l'espace d'une publication titrée "Le grand massacre".



Paroles d'artiste.

"Né à Paris au milieu de la seconde guerre mondiale, je n’ai pas consciemment entendu le vacarme des combats aériens. On m’a raconté cette guerre, ainsi que la précédente. Puis la guerre d’Algérie s’est installée, je l’ai côtoyée dans les rues de Paris, patrouilles de police, hommes abattus sur le trottoir, dans le métro... On ne disait rien, on ne savait souvent, ni pourquoi, ni par qui ? Guerre coloniale sans nom. Manifestations énormes, oppressantes, tragiques, 1963, juste après l’indépendance, je me suis retrouvé soldat de l’infanterie de marine à Mers-El-Kebir !
L’Histoire nous façonne, elle se mêle à notre petite histoire et facilement la broie. Reconstruire parallèlement est illusoire, j’en conviens, cependant l’illusion me nourrit, l’Art y participe, paysan de Paris je rêve... Avec en arrière plan ces incurables catastrophes, celles que l’homme perpétue inlassablement ; pour assouvir le pouvoir de quelques-uns au détriment de tous les autres. Aussi ne puis-je pas me soustraire de cet arrière plan ou plus exactement, ai-je décidé de l’exprimer. D’enfoncer le clou, je n’ai à ma disposition que de fines épines, le tracé et l’énumération, l’association contre-nature, la dérision, l’impuissance et une tendre mais inébranlable rage."
Daniel Nadaud





Paroles d'écrivain.
Le grand massacre.

Depuis que le passé est notre avenir, nous mourons sans cesse et même plusieurs fois par jour, tantôt tueurs, tantôt victimes. Cette inversion toujours possible des rôles entraîne une instabilité des corps : on coupe tellement de têtes, tellement de membres qu’on ne sait plus à qui celle-ci, à qui ceux-là. Et la confusion s’augmente d’un acharnement contre les animaux, mais qui voudrait limiter la liberté qu’autorise le grand massacre ? On égorge, on étrangle, on coupe le haut et le bas, on sépare l’inséparable, on y va à la hache ou à la machette, on fait des tas où le mélange des restes défie le vieux sens de la propriété tout comme celui de l’identité. Le soir, quand vient l’heure du repos, on s’amuse à des assemblages. Certains rentrent ainsi chez eux sur quatre jambes ou bien s’ajoutent des bras pour multiplier leur part de butin. Le jeu le plus apprécié est d’arracher le visage de l’imbécile qui se laisse décapiter avec résignation. Il n’est bien sûr que juste et raisonnable d’en finir avec la servilité...
Bernard Noël



Informations pratiques :

Vernissage le vendredi 26 septembre 2008 à partir de 18h
en présence de l'artiste et de l'auteur. Lecture de bernard Noël à 19h30.

Galerie Remarque  
2, place de l'Hôtel de ville
83720 Trans-en-Provence
ouvert  du mardi au samedi de 15h00  à 19h00 


voir aussi : le site de l'artiste www.danielnadaud.com

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