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Le doux Buddy Guy
On l’a vu se mettre en marche pour traverser seul le col du succès.
Il est arrivé à franchir les neiges de la solitude, conduit par le guide du blues, son vrai pays.
On l’a dit parfois distrait, occupé ailleurs, à raconter sa vie, ses plaisirs, ses douleurs, alors qu’il aurait eu mieux à faire. Mais ce conducteur écoute toujours les nouvelles générations qui l’ont reçu avec empressement.
Il écrit sa musique pour les jeunes et il surprend les nouveaux voyageurs.
Il rêve sans modestie.
Il meurt et renaît tous les jours sans caprice.
Buddy Guy connaît une belle vieillesse, sans hâte et jouit enfin depuis les hauteurs, de la vue promise. Il est arrivé au sommet et peut s’écrier, victoire !
Il éveille toujours des sentiments divers.
On éprouve une sorte d’ivresse à oublier les reproches qui lui sont quelquefois adressés lorsqu’on l’entend jouer sur scène où que l’on se souvient de la satisfaction qu’il sent à vivre le blues, comme si c’était le dernier interprété.
En France, en Angleterre « One, two, three, go… ». En chaque pays il montre encore sa fertilité et nous fait vivement souhaiter d’autres plaintes qui fondent sous le soleil de son action.
Enormes, carrés, ses solos menacent de l’arrivée des hostilités et étranglent la horde des chiens.
Il est en fait le plus joyeux des êtres qui excelle à dire « This Woman got the Devil in her ». Et l’on en est charmé.
Ecouter « Sweet Tea » de Buddy Guy (Silverstone, 2001).
PG
voir aussi : Buddy Guy dans Wikipedia
![]() | Pierre Givodan Chroniques musicales |