Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.
Envers et contre tout, je n'irai pas à Saint Etienne, pour voir ça
PPP |
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Trois fois, quatre fois, cinq fois, nous avons reçu l'annonce de l'exposition "En vert et contre tout" assortie de son visuel , accompagnée de son communiqué de presse.
En voici tout de suite un extrait que je vais vous commenter à la Ben (Ben Vautier, bien sûr), un type un peu mégalo, parfois méchant mais pas con du tout :
L’exposition " En vert et contre tout " (- est-ce que ça évoque autre chose qu'une fumisterie , un titre pareil ?) sous la direction de Lorand Hegyi, (- là je ne dis rien, je ne le connais pas) appelle à une vraie participation du visiteur (- moi, j'irai pas, t'imagine ce qu'il va vivre le visiteur...) qui, à travers un parcours réalisé sur 800 m2 , à travers salles et couloir, (- tiens ! ça devient poético-sportif ) découvrira les différents aspects de l’œuvre de Pascal Pinaud, déclinés en différentes séries : de la générosité des formes et des fonctions à l’attention au principe de réalité et l’implication dans le quotidien, (- bon ! y-aurait trop à dire! ) (- est-ce que que c'est une question intéressante, celle qui concerne la fonctionnalité, défonctionnalité des objets ? - Je prends un exemple au hasard, si mon lave-vaisselle est en panne, j'ai vite répondu à la question posée par PPP. D'autant plus vite que je trouve pas que ce soit une question, juste un problème et je suis bien sure que je ne suis pas la seule à le penser ; qu'il y en d'autres tout comme moi qui préfèrent que l'art les renvoie à ce qui est du domaine de l'humain plutôt qu'à des rosaces sur le mur. Et, tu veux que je te dise ce qui me fait vraiment peur , c'est le silo. Il le présente à la fin du parcours comme : "condensé des recherches sérielles de l’artiste qui réunit et rejoue l’ensemble de sa démarche" - non seulement , tu te tapes, je ne sais combien de kilomètres de couloirs, des palissades et des moulins à prières mais en plus à la fin , il te rejoue le "tout", dans le silo. - c'est véritablement inquiétant. Est-ce que tu as pensé comme moi aux pauvres visiteurs. Il nous en parle au singulier mais , je crois qu'ils seront quand même plusieurs. (et il y aura sûrement des enfants dans le lot, par classes entières même). On va leur demander une "vraie participation ". Ah! je les imagine transis d'effroi, humiliés de n'y rien comprendre, honteux de faire l'expérience de la vacuité dans un temple de la culture. - Voilà pourquoi, je vous propose de signer une pétition pour la libération de tous les otages du conceptuel érigé en gloire culturo-institutionnelle. ) Je me suis autorisé pour cette critique ce ton passablement ironique car partout, on écrit que PPP est un type plein d'humour. Il paraît que c'est pour rigoler qu'il se fait appeler PPP (Pascal Pinaud Peintre) , c'est "sa marque de fabrique". - T'es pas un homme, PPP, t'es un colis. Pour un homme une marque de fabrique, c'est pas un logo. C'est un truc qu'on tient de sa grand-mère , un épi rebelle dans les cheveux ou un joli petit grain de beauté bien placé. Avant de lancer la pétition "pour la libération de tous les otages du conceptuel érigé en gloire culturo-institutionnelle" et pour vous prouver que à défaut d'être toujours sérieux, nous sommes consciencieux à Art Point France, nous vous invitons à lire dans notre dossier "De la critique à l'esthétique" le texte bien argumenté de Pierre Givodan "Epiphanie ou agonie de l'art, c'est selon". |
L'exposition "En vert et contre tout" est présentée au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne en ce moment . Mais en 2004 elle était au Musée des Beaux Arts de Tourcoing. Nous pouvons regretter que deux galeries dont nous appréciions majoritairement les choix, la galerie Catherine Issert de Saint Paul de Vence et la galerie Nathalie Obadia de Paris suivent la pente savonneuse de préoccupations "vingtiémistes" liées à l'objet, la technologie, l'esthétique industrielle. |
Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne Métropole La Terrasse – 42000 Saint-Étienne (France) |
voir aussi : notre dossier De la critique à l'esthétique |