Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.
En guise d' introduction...
" Tout est voyage parce que l'homme n'est pas en possession de lui-même " (Jean Brun, Les Vagabonds de l'Occident ).
Initier ainsi une philosophie du blues à partir de l'idée de voyage nous semble être la voie moyenne recommandable afin de ne pas s'égarer dans le labyrinthe de cette musique populaire d'origine noire américaine.
Cependant les vagabonds que chante Muddy Waters (Rollin' Stones) sont peut-être les descendants des griots d'Afrique, mais aussi les révoltés de notre société libérale (Rolling Stones).
Il y a aussi en effet une ligne de continuité qui relie les "petits Blancs" et les "grands Noirs" du Delta du Mississippi.
Pourquoi donc ?
Sans doute parce que le "Malaise dans la civilisation" dont nous parle Freud n'est pas qu'une métaphore.
En effet par quoi sommes-nous tous émus dans le blues ?
Désir et souffrance, amour interrompu et deuil impossible, départ et arrivée toujours différée ; la vie même en somme, qui est un voyage à la recherche de soi, se communique là.
Les bluesmen recherchent-ils enfin le diable ou le "Bon Dieu" ?
Leur sympathie va tour à tour pour "The Devil" ou "Good Love", car Instinct de vie (Eros) et Instinct de mort (Thanatos ) font plus ou moins bon ménage dans la psyché humaine universelle.
L'enjeu reste toujours le même : concilier les inconciliables et réunir les deux extrémités du cercle. Désirer un jour trouver la clé du paradis, un autre monde quelque part où l'on puisse être heureux.
Cela vaut encore aussi bien pour les européens de Londres ou Paris que pour les petits-fils des anciens esclaves du plus vieux continent humain : l'Afrique.
PG
![]() | Pierre Givodan |