Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.
L'abstraction a une histoire.
Depuis Worringer on sait qu'il existe deux grands styles constants dans l'esthétique. Une tendance à l'empathie, à l'accord avec le monde, et une volonté de s'en éloigner.
L'archéologie de la peinture en témoigne.
Il est frappant de constater que Friesz se situe au carrefour de ces deux orientations au début du XXème siècle.
Avec lui le Fauvisme aboutit à sa délimitation : La couleur, la figure, le naturalisme, trouvent là leur terrain favorable.
Mais il en va de même pour la révolution picturale que des russes comme Kandinsky entament à la même époque. Et c'est ainsi que la recherche de formes rythmiques, le désir obscur de s'enraciner dans un "au-delà" harmonieux le motivent aussi.
La parenté avec Matisse rejoint même par endroits celle avec Franz Marc, voire Klee pour sa poésie musicale.
Sans doute l'homme était-il complexe. Il a été l'un des maillons vers l'abstraction "primitiviste" selon nous. Et on éclairerait sûrement enfin le surréalisme d'un Miro ou d'un Gorky avec sa peinture.
Ainsi il est faux de marquer une frontière définitive entre abstraction et naturalisme. L'aspiration métaphysique ne s'est jamais totalement éloignée d'une approche affective, ou lyrique de la vie.
Othon Friesz en est bien la preuve heureuse.
Exposition Othon Friesz "Le Fauve baroque", musée de Céret, du 24 juin au 30 septembre 2007. |
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informations pratiques : Musée d'Art Moderne de Céret |
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voir aussi : le site du Musée de Céret |