Gérard Manset

 

L’œuvre dans le désordre

Trois décennies d'inspiration en provenance d'Asie. Trois décennies de voyage, une provenance d'Europe. Trois vies en une. Musicien et compositeur, peintre et photographe, écrivain et poète.

Des "millions" d'heures en provenance du temps. Six cent milliards de secondes en provenance de l'univers. Pendant ces années j'ai écouté Gérard Manset, nulle part, en Amérique peut-être. Il partait et revenait comme pour le Royaume de Siam.

Mais la plupart des hommes sont harassés par les voyages.

Alors, découvrir la brume émerger savamment des souvenirs et faire encore passer de l'émotion au sujet d'une île, d'une langue, des larmes...

A quelques milliers d'individus il a dû aiguiser la pointe de la conscience esthétique.

Les indiens l'auraient peut-être appelé " l'Homme Oiseau". Et les navigateurs "le Hollandais Volant".

Son premier disque fut une riche idée. Capitaine au long cours, l'homme a toujours devant lui une ville, un dépôt d'amour. Il décide de construire un chemin semé de pièces d'or. Presque soixante trois ans. Continue la navette, parfois dans la transe sûrement.

Envie de sombrer près d'un débarcadère ? De refaire son premier voyage ?

Manset, l'ultime passager enregistré au nord du monde.

Entre temps nous passons.

PG

Ecouter son dernier disque, " Obok" (2006).

Pierre Givodan Chroniques musicales