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Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.

Jean Le Gac

 Les Adieux à l'art de Jean Le Gac
 Jean le Gac

L’œuvre de Jean Le Gac met en scène le Peintre dont la vie professionnelle est méthodiquement enregistrée par la presse spécialisée. Une grande exposition "Les Adieux à l'art de Jean Le Gac" dont Evelyne Artaud est commissaire, se tient du 6 mai au 15 septembre 2005 à la Galerie Nationale de la Tapisserie  dans le cadre du Festival de Violoncelles de Beauvais
Elle comprend plusieurs volets  :   

Sur un premier niveau  de la Galerie consacré à la Tapisserie, sont présentées exclusivement de grandes toiles libres (de 1986 à 2004) :

-Story Art au bric à brac(145 x 104 cm)
-Story Art avec auto noire (280 x 210 cm)
-Story Art avec l’aviateur (280 x 220 cm)
-Story Art avec encerclement (280 x 220cm)
-Le Sphinx (1000 x 210 cm)
-La Mine 2 (1000 x 210 cm)
-La Vocation avec déesse aztèque (280 x 220 cm)

-Vélasquez c’est moi (300 x 400 cm)

Et, leur faisant face une dizaine de tapisseries contemporaines, œuvres des collections du Mobilier National, celles des amis du peintre :

Pierre Buraglio, Jean-Michel Meurice et Paul-Armand Gette, Gérard Titus-Carmel ; ainsi qu’un choix de Jean Le Gac dans cette collection de tapisseries : Jean Degottex, Maria Helena Vieira Da Silva, Josef Albers, Bram Van Velde.

Au Niveau supérieur, est présentée l’œuvre « Les Adieux » qui comporte plus de 150 textes de 30 x 40 cm, textes d’adieux au monde de l’art, sans pathos, plutôt à la manière des Frères Jacques … Autour de cette oeuvre,  Jean Le Gac a réuni  des amis artistes de sa génération. Il les estime, apprécie leur travail alors qu’ils sont souvent très loin de ses propres préoccupations formelles. Ni école, ni mouvement donc , une simple confrontation amicale qui souligne leur complicité et leurs différences. 

 L'installation « Les Adieux », 2000/2005 s'organise autour du portrait photographique du « Peintre » ; les adieux adressés à ces onze amis artistes,

Gérard Titus-Carmel,
Pierre Buraglio,
Jean-Michel Meurice,
Jan Voss,
Pierre Skira,
Vincent Bioulès,
Paul-Armand Gette,
André Raffray,
Bernard Pagès,
Claude Viallat,
Ernest Pignon-Ernest
.

sont accompagnés d’une grande œuvre pour chacun d’entre eux.

 Galerie nationale de la Tapisserie 22, rue Saint-Pierre 60000 Beauvais Tous les jours sauf lundi, de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. jusqu'au 15 septembre

 
Bibliographie :

Jean Le Gac Je t'écris
Ed. Jannink 2004
texte de J. Le Gac et oeuvre originale
voir l'ouvrage (achetez avec Art Point France)
 
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E
Jean Le Gac a répondu à l’invitation des Rencontres d’Ensembles de Violoncelles en concevant l’affiche de son 13e festival à Beauvais : <br /> « le Peintre », personnage mis en scène dans toute l’œuvre de Jean Le Gac - on le reconnaîtra aisément à son chapeau et à son élégant costume d’aventurier - debout devant la toile posée sur un chevalet de campagne, les pinceaux en éventail à la main, traité au pastel, se prépare-t-il à peindre le portrait du violoncelle -serait-ce le second personnage de l’action ?- qui pose face à lui, comme son modèle ? - donc que nous voyons représenté logiquement et photographiquement de dos - alors qu’une ombre passe, presqu’hors champ, et qu’une écriture manuscrite, recouvrant cette scène nous annonce un tout autre événement : la tenue des 13e Rencontres…de violoncelle, naturellement… Tous ces imperceptibles décalages, que volontairement nous soulignons ici, entre niveaux de représentation et techniques utilisées, entre annonce écrite et images, s’ils rendent notre description narrative si difficile et la compliquent d’autant d’énigmes, nous entraîneront aussi loin que l’aventure de l’art peut nous entraîner, c’est à dire nulle part, si nous ne décidons pas d’y mettre un peu du nôtre….c’est une affiche, certes, mais bien reconnaissable à son insolence et à son incongruïté, donc une affiche de Jean Le Gac, car si bien sûr, elle nous informe, elle ouvre notre imaginaire au monde complexe de la représentation, comme aux premières notes d’un concert s’ouvrira le monde de la musique…<br /> Jean Le Gac sera aussi invité à concevoir une exposition à la Galerie Nationale de la Tapisserie : nous allons peut-être ainsi pouvoir éclairer ces énigmes…à moins, ce qui est plus probable, qu’il ne s’amuse à nous y perdre un peu plus encore… Reprenons : « Le Peintre » dont la vie professionnelle est méthodiquement enregistrée par la presse spécialisée depuis 1973 jusqu’à nos jours, fait l’objet de l’œuvre intitulée « Le Récit II » en une quarantaine de cartons à dessins, nous suivons donc, ce « Récit », non sans observer que des blancs cachent volontairement les précieuses informations sur l’identité de l’artiste dont il est question -informations qui d’habitude motivent cette collection- visant ainsi à rendre « Le Peintre » anonyme, alors même qu’elles devraient lui donner ce que dans le monde de l’art on appelle « un nom »…donc, une valeur ! Paradoxalement, l’effet de ce renversement de « valeur » donne son statut d’œuvre d’art à cette collection, œuvre dont Jean Le Gac est bien le nom de l’auteur! voilà nous y sommes ! perdus…et, perdus pour perdus, nous déciderons donc de nous mettre à la poursuite du « Peintre » dans la quelque dizaine de grandes toiles libres égrénant ce parcours, qui nous propulsent en d’improbables et dangeureuses aventures au cours d’inattendus voyages lointains peuplés de non moins étranges découvertes…et là encore superposant à l’image, au récit, à la représentation, à la mise en scène de ces aventures du « Peintre », une voix off -écriture souvent manuscrite- qui imperturbable à ce qui se trame, comme dans un monologue intérieur, continue son propre commentaire sur un tout autre mode fictionnel…et c’est en ce subtil et souvent très pertinent décrochement entre ce qui est représenté et ce qui est dit par cette voix que semble s’inscrire le sens et que s’articule la règle si particulière de l’esthétique de Jean Le Gac, qui ainsi n’est jamais exactement là où on l’attend : ni dans la fiction, ni dans la narration, ni dans l’exercice critique, ni dans le formalisme, ni dans la construction, ni dans la référence, ni dans le sujet, ni dans l’expression, ni dans la technique, mais dans tout cela à la fois, de manière à la fois complexe et ludique…on s’y amuse en pensant, on pense en peignant, on peint en parlant, on lit en regardant, on regarde en entendant, on voyage en rêvant et l’on rêve sur place ! de distraction en distraction, nous nous égarons certes, mais reconstruisons nous même notre propre parcours dans cette fiction à rebondissement multiple…et comme nous sommes dans la Galerie Nationale de la Tapisserie, quoi de plus naturel en somme, que les grandes toiles de Jean Le Gac soient mises en regard avec une dizaine de tapisseries contemporaines du Mobilier National, d’artistes contemporains: Pierre Buraglio, Jean-Michel Meurice, Paul-Armand Gette et Gérard Titus-Carmel ; ainsi qu’un choix de Jean Le Gac: Jean Degottex, Maria Helena Vieira Da Silva, Josef Albers et Bram Van Velde, nous resituant le propos là même où nous avions cru l’abandonner, nous rappelant qu’il s’agit bien là d’une exposition relatant une aventure fondamentalement artistique, avec ses repères, ses règles, ses amitiés, ses influences…toujours légèrement subverties par l’habile détournement de situation dont seul « Le Peintre » détiendrait le secret ? à moins qu’il ne s’agisse ici de ruse….<br /> De même qu’apparemment humblement, Jean Le Gac cache le nom du peintre…il n’occupera pas seul un tel espace d’exposition sans y inviter ses amis : Gérard Titus-Carmel, Pierre Buraglio, Jean-Michel Meurice, Jan Voss, Pierre Skira, Vincent Bioulès, Paul-Armand Gette, André Raffray, Bernard Pagès, Claude Viallat et Ernest Pignon-Ernest, c’est à dire dans le monde impitoyable de l’art contemporain, ceux-là mêmes artistes parmi tous les amis de sa génération, que « le Peintre » a salué dans ses « Adieux » pour une toute première dernière fois…courts textes incisifs, quelques fois presque cruellement tendres, sortes d’ex-voto sous forme de vanités contemporaines, pour une chapelle future, où il quitte le monde qui l’entoure en en tirant le portrait (décidément !), acerbe mais sans pathos, plutôt à la manière des Frères Jacques qui ont fait durer la chose par humour et dérision…. Ils sont donc ses amis artistes, ceux qu’il estime et dont il apprécie le travail alors qu’ils sont souvent très loin de ses propres préoccupations formelles ; il leur a demandé de participer à la déclinaison de ses « Adieux » en les augmentant ou les agrémentant, à côté du texte qui les concerne, d’une grande œuvre représentative de leur travail ; sans a priori de style, différents dans leur engagement artistique, ils ne forment ni école, ni mouvement, mais leur complicité amicale ne trouve pas toujours le lieu pour s’exercer alors même qu’elle est génératrice d’une confrontation quelque fois vigoureuse, toujours nécessaire à la construction de leurs individualités respectives…. alors que pour Jean Le Gac, il s’agit encore de « partir » enfin réconcilié avec lui-même et avec les autres.<br /> <br /> Evelyne Artaud <br /> <br />
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