Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.
Du 7 au 22 février et du 6 au 24 mars 2007
galerie Les Filles du calvaire - Paris |
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Depuis quelques années, Katinka Lampe peint et dessine essentiellement des portraits. Ceux-ci ne sont pas des images de personnes spécifiques, mais des reconstructions d’une image bien particulière. Les caractéristiques personnelles des modèles sont abandonnées, et elle peint surtout des enfants, dont les traits du visage ne sont pas encore marqués. Chaque peinture a sa propre réalité.
Katinka Lampe se base sur des photographies, elle en abandonne certains éléments ou au contraire se focalise dessus ou encore elle les combine entre eux, issus de différentes photographies, créant une toute nouvelle image. De cette façon, Katinka Lampe cherche la limite entre l'abstraction et la figuration et amène une distance, créant l'illusion. Ses portraits semblent non conventionnels et artificiels, avec un trop gros nez, trop de maquillage ou des cheveux tels une perruque ; ils sont volontairement imparfaits. Le message est que nous regardons la peinture sur la toile et que toutes nos émotions et nos sensations concernant les modèles représentés n’ont pas lieu d’être. Les couleurs, la forme et la composition sont dès lors très importantes dans son travail. La perception est une interprétation et est influencée par notre manière de penser. « Quel réalisme ! Voilà la réflexion qui nous vient presque naturellement à l’esprit lorsque nous voyons pour la première fois les dessins au crayon de couleur d’Anja Schrey. Et de fait, la figure (à l’image de l’artiste, qui se décline sur le papier dans des tenues et des poses sans cesse renouvelées) a l’air étrangement vivant, quasi palpable. Pourtant, en dépit de leur immédiateté, ces représentations conservent leur éloignement. Malgré leur présence, autrement dit l’effet produit par leur caractère hyper-réaliste, elles demeurent lointaines. Comme si elles conservaient une vie propre, qui resterait curieusement hors d’atteinte, même en y regardant de plus près. De prime abord, tout semble limpide. De toute évidence, Schrey est la clé de voûte de cette série de dessins. Réalisés au crayon de couleur sur papier, ils montrent des « portraits d’Anja Schrey ». L’artiste est non seulement le motif – résultant d’une pose et d’un habit qui se combinent pour générer l’image elle-même – mais aussi la réalisatrice, en tant qu’elle mène à bien le passage du projet de l’image à son résultat fini, dont les dimensions sont d’ailleurs très imposantes. Ce double rôle participe de certains principes fondamentaux : la tradition du réalisme (ce concept européen « classique » de reproduction de la réalité) compte beaucoup dans la réception, et des schémas interprétatifs émergent, tels que la catégorie de « l’autoportrait »[1].[…] »
Extrait du texte de Hans Jürgen Hafner, Tableaux vivants, 2004 |
informations pratiques : Vernissage le mercredi 7 février de 18h à 21h Galerie Les filles du calvaire |
voir aussi : le site des Filles du Calvaire |