Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.
Apollinaire , ça s'écrit avec un p et "deux ailes". (souvenir d'enfance) |
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Et moi aussi je suis peintre Guillaume Apollinaire |
Apollinaire, l’ami des peintres, s’est essayé lui aussi, à l’expression plastique, au titre de poète. Mal lui en a pris. Dès leurs premières parutions, ses « idéogrammes » ont été peu appréciés, jugés avec sévérité mais également avec injustice, en toute incompréhension. En dépit de nombreux admirateurs des « calligrammes », une tradition critique a imposé un point de vue dédaigneux, avec les effets éditoriaux qu’on connaît. (…) Elle n’a pas voulu percevoir qu’au-delà de l’anti-tradition qu’ils revendiquent, de la polyphonie qu’ils provoquent, des interprétations auxquelles ils engagent, ils incitent à être perçus comme des tableaux dont on explore, sur le plan de la page, l’inscription, les cofigurations, la profondeur. Les « idéogrammes » sont des poèmes lyriques et plastiques en mouvement, qu’on parcourt dans tous les sens, c’est-à-dire en toutes directions, dans le plaisir toujours renouvelé qu’on éprouve à ne jamais épuiser la lecture d’une image. |
Apollinaire
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Guillaume Apollinaire est connu pour deux recueils majeurs dont le premier, Alcools. Poèmes 1893-1913, demeure profondément attaché à la tradition, alors que le second, Calligrammes Poèmes de la Paix et de la Guerre (1913-1916), affiche sur divers modes sa " modernité ". Accompagnent ces deux œuvres, trois petits recueils de qualité, Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée (1911), un ensemble d’" idéogrammes lyriques et coloriés ", Et moi aussi je suis peintre (1914), enfin une plaquette : Vitam impendere amori (1917). Pour des raisons curieuses l’ensemble d’idéogrammes ne se trouve pas dans les Œuvres complètes de chez A. Balland et J. Lecat, ni dans les volumes de la Bibliothèque de la Pléiade. |