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Peinture // Glissements de plans Martine Gélis, Dominique Liquois, Fabienne Oudart, Soizic Stokvis
vernissage le mercredi 26 avril 2006 de 18h à 21 h exposition du 26 avril au 27 mai 2006
Galerie Villa des Tourelles - Nanterre |
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Peinture // Glissements de plans Texte de Delphine Maurant L’exposition « Peinture : glissements de plans » est pour moi l’occasion de faire le bilan des textes consacrés aux pratiques picturales contemporaines que j’ai écrit jusqu’ici et dont la plupart s’attachait à observer comment la peinture actuelle, consciente de son histoire longue de plusieurs millénaires, et de ses récurrentes « mises à mort », avait à ménager l’héritage des années 70 d’une part, et, d’autre part, à contourner l'injonction de l'image des années 2000 –soit l’image de masse- dont le vocabulaire, et donc les effets, ne souffrent ni lenteur ni désir au profit d’un usage immédiat. Soit, se positionner sur sa capacité à imager le monde contemporain.
Plus formellement, il s’agit aussi pour la peinture de se situer entre intervention picturale dans un espace et accrochage d’un tableau sur un mur. Tous les artistes ici sont conscients du rapport entre l’œuvre et l’architecture. Soizic Stokvis parle d’un dialogue entre le lieu d’intervention et sa pratique, Martine Gélis étend la peinture murale en dehors d’elle-même par des reprises de détails. Constater également que pour ces mêmes artistes, la remise en cause de l’autonomie de l’œuvre d’art n’était plus à faire : les objets de Fabienne Oudart formalisent une rencontre historique entre un retable qui ne se pose ni ne se ferme, une boite optique qui ne ferait pas illusion, un tableau « anti-trouée » tandis que les « sculptures » de Dominique Liquois seraient des morceaux de peinture « descendus » de leur tableau pour relier sol, murs et architecture.
Il en découle naturellement une mise à l’épreuve de la perception. A l’expérience première du regard observant sagement durant des siècles des tableaux à distance va succéder, pour le spectateur, un mouvement. Le corps va naturellement se déplacer : latéralement pour envisager la peinture murale de Soizic Stokvis, avancer, reculer, faire se rejoindre du regard la peinture murale de Martine Gélis et ses détails, se tordre le cou pour voir en-dessous des boîtes de Fabienne Oudart, se pencher sur les objets de Dominique Liquois. L’éclatement de la surface peinte qui s’est substituée au point de vue unique des tableaux force le spectateur à se rendre actif. De ces pratiques picturales contemporaines naît pour le spectateur l’expérience détonante de la présence physique de la peinture et lui rappelle sa propre position dans l’espace.
Mais il est temps, et l’occasion m’est donnée ici, de montrer que le médium peinture n’est pas moins habile à imager le monde contemporain que des techniques plus récentes, que les pratiques picturales participent de notre conception contemporaine du corps, du langage, de la communication ... dès lors qu’elles ouvrent le trait, engendrent un flux, favorisent une circulation sur un support et désignent un espace.
Ainsi, comment ces 4 pratiques portent en elles l’histoire dont elles sont issues tout en étant dans la prospective et connectées à un environnement social, culturel, qui touche au cœur même de l’activité humaine quotidienne ?
Suite et fin du texte sur demande à la galerie. |
informations pratiques Galerie Villa des Tourelles (face à la maison de la musique) 9 rue des anciennes-mairies 92000 Nanterre 7 min RER A Nanterre-Ville mardi, jeudi, vendredi 16h-19h mercredi, samedi 14h-19h et sur rendez-vous Renseignements : 01 41 37 52 06 galerievilladestoureslles@mairie-nanterre.fr |