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"Tout ce qui donne de la joie est bon" , affirme Spinoza dans son Ethique. C'est ainsi que la peinture est bonne c'est à dire morale lorsqu'elle rend heureux. Et mauvaise lorsqu'elle nous attriste.
Mais l'on devrait aussi interroger les causes de cette joie. Qu'est-ce qui nous rend donc heureux dans une bonne peinture ?
Eh bien cela dépend sans doute de l'attitude d'esprit du peintre. S'il ne veut rien exprimer il est déjà sur la bonne voie. C'est à dire s'il laisse s'exprimer la peinture.
Ensuite si ce que vise la peinture n'est pas désigné explicitement, c'est un bien.
Il est probable que le vrai bien échappe à la pensée à l'oeuvre dans la peinture. La peinture est le domaine du silence. Elle instaure le silence. Ce silence rompt la communication immédiate avec le monde des objets et les objets du monde. Ce silence n'est-il pas justement le vrai domaine de la peinture ? C'est ici qu'apparaît la question métaphysique et théologique.
Si le silence auquel conduit la peinture instaurait la conscience de Dieu : "Deus absconditus " ( Dieu caché) de Pascal , "Nature naturante" de Spinoza, "Pensée qui se pense" selon Aristote , peu importe finalement.
Le Dieu du silence à l'oeuvre dans la méditation de la peinture n'est peut-être rien d'autre que le silence imposé devant le monde. Silence qui pour certains n'implique pas le nihilisme, mais plutôt le doute, voire la foi en une Raison éternelle dont la conscience rend heureux. C'est pourquoi nous sommes d'accord avec Spinoza.
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