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Jeff Beck - Locomotive blues
Jeff Beck est sûrement né avec une guitare et il est certain qu’il disparaîtra sur scène en accompagnant B B King. A douze ans déjà il visait les cimes du British Blues. C’est pourquoi il se sent appartenir de droit à la famille libérale et cultivée des fils de la note bleue.
Après plusieurs années passées aux Beaux- Arts il a acquis sa renommée de transfuge et a joué un rôle important sur la scène anglaise notamment avec les Yardbirds (1965), en remplaçant Eric Clapton. Pas très rationnel avec quelques incursions dans le jazz ( plus ou moins free récemment ) ou le Hard rock (Jeff Beck Group jadis, accompagné de Rod Stewart un moment), mais toujours expérimental , il a un rire communicatif.
Jeff n’est pas un matérialiste, mais un esprit aventurier, et l’on n’imagine pas longtemps qu’il cesse d’être cependant une institution solide. En cela réside le paradoxe qui se résoud si l’on se souvient que ses maîtres lui ont transmis les images du diable au carrefour, dès l’école secondaire.
A présent à soixante trois ans Beck ne craint plus rien. Son usage de la distorsion et du feed back demeure anticonformiste et son rythme ‘n’blues fait tout pardonner . Ses improvisations sont essentielles pour introduire quiconque dans l’élément bleu.
Il suffit par exemple de l’écouter accompagner Van Morrison dans l’extraordinaire film « Red, White, Blues » de Mike Figgis (2003).
P.G.
![]() | Pierre Givodan Chroniques musicales |