Christian Boltanski - L’exclusion du regard Supposez que vous voyiez Christian Boltanski, vous seriez en droit de lui demander : - Dites-le donc que vous vous souvenez de tout ! Il apparaîtrait dans son air faussement humble, assis sur une chaise, lisant un vieux journal et feuilletant d’anciennes photographies d’autrefois… - Je crois, en effet, même si je n’en suis pas certain, que je n’ai rien oublié. - Mais alors, en quoi consiste ce souvenir ? - Peut-on parler de fidélité ? Boltanski nous perd dans un dédale, on y laisse ses repères. On croit, nous aussi, nous souvenir et l’on s’use les yeux après des traces, des noms, des visages. Mais c’est peut-être là que réside son secret : l’exclusion du regard, la collection exacte des éloignés de la perception. Jeune fille, multitudes évoquées…âmes accrochées au mur, toujours séduisantes, hautaines, reservées. Portraits pénibles qui surgissent de l’au-delà précisément. Et nous sautent au visage. Et nous poussent à chercher encore. Ainsi les images retravaillées, pixelisées, agrandies, d’enfants des années 50 et installées à ce jour dans la Maison des arts de Malakoff s’intitulent « Les Habitants de Malakoff ». Les photos en noir et blanc de grandes tailles sont à voir du 15 septembre au 18 novembre 2007. Christian Boltanski est né, ce n’est pas un détail de l’histoire, en 1944 à Paris. P.G. contact@pierregivodan.com |