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John Lee Hooker
Un homme de caractère
Le portrait de J.L. Hooker est lié à la compréhension de la clef qui ouvre son œuvre : la peinture de sa société habillée du boogie-woogie. Rendre à son pays ce que celui-ci lui a prêté…
Hooker a bien observé aussi les joueurs de blues de son temps ; il a su noter et combiner le tout pour en faire un style.
Il est à lui seul une galerie de portraits. De plus il s’est adapté à la vogue rock n’ roll.
En insérant dans sa musique la comédie des sermons bouleversants il a travaillé à renouveler son originalité. De nouveaux publics se sont reconnus ; chacun a apprécié le modèle.
Hooker a ainsi cheminé seul vers le portique de la célébrité, sans jamais perdre sa vertu de père du blues qui a fait une fortune monstrueuse.
On se doit d’admirer son ouvrage. L’homme n’est jamais tombé dans la trivialité et a gagné en importance.
Ouvrons donc la porte de « Mr Lucky » et l’on y entendra à ses côtés Van Morrison , Keith Richards, Johnny Winter, Carlos Santana, Ry Cooder, John Hammond, Albert Collins…j’en passe et des meilleurs. Et ceux qu’il invite reviennent chez eux en occupant la tâche de jouer avec lui . Car le cœur et l’esprit de l’homme ont toujours gardé l’innocence et le sérieux qui commandent le mérite et poussent à l’enthousiasme.
On lui est redevable du ton de sa voix inimitable , de la conduite du jeu de sa guitare (qu’il a quelquefois hasardeuse), lui qui s’est assujetti à l’extrême simplicité de la structure du blues. Ses manières d’embellir les morceaux qu’il met en mouvement après les avoir écrits et composés lui-même.
Un homme riche en passion maîtrisée qui joue le blues sans discours.
PG
Ecouter « Mr Lucky » (Silverstone, 1991) .
voir aussi : John Lee Hooker dans Wikipedia
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