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Art contemporain : un regard lavé de tout soupçon sur l'actualité des expositions, des salons, des événements culturels en France et en Europe.

J-M Scanreigh

J-M Scanreigh, En nos pays muets
par J-P Gavard-Perret

 


Jean- Marc Scanreigh, "Scènes et conciliabules ", septembre, octobre 2007, Galerie Elsa Lorente,Vienne.

 
 

Jean- Marc Scanreigh Il n'y a manifestation que dans l'ouvert. C'est pourquoi dans notre monde qui possède parfois l'allure d'un monde d'images, Scanreigh entoure le  leurre de ces " lentilles " qui comme des bulles de champagne éclatent à la surface de la réalité laissant éclater formes et couleurs qui ignorent l'imitation et la copie. Il existe toujours dans les dessins et les peintures de l'artiste un intervalle, un effet de distinction comme s'il savait présenter ce qui dépasse de son âme et des sensations qu'il éprouve tout en portant ses travaux loin d'une pure constatation psychologique voire psychanalytique. En effet entre les propositions de la conscience et de l'inconscient il y a, dans ce travail, un troisième larron essentiel qui fait le lien entre les deux : le savoir et la technique. Seuls ces derniers donnent un sens c'est-à-dire une forme à l'image en des suites d'emboîtements qui suppriment la faille mais offre l'ouverture.

  

L'image chez Scanreigh, comme chez tous les grands artistes, tend ainsi à instaurer un rapport nouveau de l'homme au monde. Dessins et couleurs détruisent les descriptions " objectives ",   les uns et les autres ne forment plus des images de quelque chose. C'est pourquoi dans ses divergences une telle recherche est fascinante. Nous perdons soudain la propension à reconnaître, nous enfonçons notre perception dans le connaître : pénétration intérieure par l'aventure de l'oeil au sein des formes et des couleurs qui fractionnent notre conscience au sein de la donation de cette expérience--limite. En éprouvant ainsi une contradiction entre ce que nous connaissons et ce qui soudain nous est donné de connaître surgit - sans que nous en ayons à proprement parler conscience - la réincarnation de réminiscences provoque un doute. Le spectateur se pose alors la question la plus sensible face à l'oeuvre d'art voire face au monde : " Vois-je ce que je suis ou suis-je ce que je vois ? ".

  

Scanreigh opte pour le second terme et nous induit à cette proposition et cette distinction. Le moi du spectateur - comme celui du créateur - se vit ainsi en une telle image et  il participe au déploiement de sa matière sensuelle  plus que sensorielles. Au bout de cette " épreuve " et aussi de ce plaisir se découvre une vision autonome qui nous rappelle que le réel n'est pas plus objectif de l'art, mais que plus nous multiplions nos rencontres avec des oeuvres  (comme celles de Scanreigh) plus notre présence au monde devient plus efficient.  Dégagé de ses propres parenthèses, le spectateur bénéficie alors d'un supplément d'être.

 

informations pratiques :

vernissage 21 septembre 2007 à partir de 18h00

Signature de Les Lambeaux de ma mémoire de Jean-Paul Badet édité chez Jean-Pierre Huguet dans la série "Raretés" qui sera accompagné d'un dessin original

Galerie Elsa Lorente
13 rue Joseph Brenier — 38200 Vienne
tel/fax 04 74 87 02 34 — 06 20 74 21 52
galerie.lorente@wanadoo.fr

ouvert  : mercredi - samedi, 15h - 19h ou sur rendez-vous

 
voir aussi : le site de l'artiste, le site de la galerie Elsa Lorente
 
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