Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 11:27

 6 

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

peinture


André-Pierre Arnal



Ecrire la peinture. Un art de la mémoire dans l'horizon de la couleur.

André-Pierre Arnal écrivait en février 1968 dans le catalogue de l'exposition Jeune peinture : « Tout ce que j'ai peint m'étonne : je le regarde comme l'inventaire progressif d'un univers confus et pourtant tout proche de moi ; ce vaste chaos dont je suis le locataire temporaire. »


Quarante années se sont écoulées, durant lesquelles André-Pierre ARNAL dans une fidèlité sereine à ce qui n'était qu'une intuition risquée, a développé un travail pictural qui est à la fois une tentative de retour vers une vérité de la matière, un désir d'introduire un peu de logique dans ce chaos. Il n'espère pas vaincre le désordre, ne souhaite d'ailleurs pas renoncer à celui-ci. Derrière lui, se tiennent, les motifs pérennes de l'enfance de l'art dont Paul Klee a montré le chemin :  l'école de la poésie des éléments, la profondeur d'une science  des affects, l'oeil ouvert sur la chose unique proportionnée à la dimension cosmique.


André-Pierre ArnalQuelques caractères forts déterminent la peinture aujourd'hui. 1) Elle emprunte les chemins de la couleur dont les peintres du XXe en topographes experts ont dressé toutes les cartes. 2) Elle exploite les apports de la peinture abstraite, l'improvisation et la place offerte aux circonstances extérieures. 3) Savante, elle ne se conçoit qu'en strates, accumulant les couches archéologiques de sa longue histoire. 4) Inventive, elle diversifie ou épuise,  les langages des signes et de la couleur.


Mais le linguiste nous l'a appris, une langue, une écriture, c'est un lexique plus une syntaxe qui la met en mouvement.  Grammaire de la phrase et grammaire du texte sont analogiquement le branle et le liant de toute oeuvre plastique.Le travail en peinture d'André-Pierre Arnal se déploie dans une succession de séries étroitement  liées à une réserve  lexicale et une grammaire personnelle. Il apparaît ainsi exemplaire à plus d'un titre aux yeux d'une jeune génération d'artistes et susceptible d'illustrer la nécessité pour chacun d'entre eux d'objectiver une écriture originale. Celle-ci procure à l'oeuvre  sa singularité, et la dirige vers la quête d'un sens qui se dérobe dans un monde en pleine effervescence.


L'oeuvre d'André-Pierre Arnal dans ses dimensions esthétique et réfllexive apparaît comme fondatrice d'une forme de renouveau de la peinture contemporaine. Plus « physique » que plastique, elle  est une vaste collecte des états successifs d'une quête spirituelle qui combat les illusions, met  passionnément  en acte  les coups de sonde donnés à la matière/mémoire, introduit le corps dans le jeu des possibles. Hasard d'un côté, contraintes de l'autre,  les deux versants du projet d'André-Pierre Arnal  visent à produire une oeuvre équivalente à une totalité sans âge en  sympathie avec la Nature.
Catherine Plassart




André-Pierre Arnal

Ecritures, 250 x 200 cm toile 1979



André-Pierre Arnal

Ficelage,  140 x 170 cm, toile 1982



André-Pierre Arnal
Arrachement,  200 x 160 cm, toile 1989






photos : (1) Pliage  200 x 200 cm, toile, (2) Froissage, 1968




"Autour de A.P. Arnal masterclass d'expression contemporaine"


Dans le cadre exceptionnel de l'Abbaye Royale de Saint-Jean d'Angély, André-Pierre Arnal et le Centre de Culture Européenne proposent un masterclass. André-Pierre Arnal est plasticien, écrivain, compagnon de route du mouvement supports/surfaces. Il vous apportera son expérience humaine et professionnelle sur le plan des arts plastiques, de la musique et de la littérature. Avec lui, vous découvrirez une philosophie  faite de curiosité, de découverte et d'échanges.Il vous guidera vers une approche vivante de l'histoire de l'art contemporain, y compris dans les aspects les moins connus mais les plus riches !

André-Pierre Arnal
du 16 au 22 août 2009
anime un stage de création littéraire et artistique
au
Centre de Culture Européenne
Abbaye Royale
17400 Saint-Jean d'Angely
+33 (0)5 46 32 60 60

bulletin d'inscription PDF



voir aussi : la vitrine d'André-Pierre Arnal dans Art Point France, le site personnel de l'artiste. 




 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 06:47

5 

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

peinture

 

Fabrice Rebeyrolle 





DANS LA FLEUR, LE SECRET.

Fabrice Rebeyrolle" Je ne peins pas devant les choses , ni d'après les choses mais près des choses"


Dans la solitude de l'atelier à la lisière du paysage, Fabrice Rebeyrolle dénoue le corset des  représentations mimétiques. A travers une large verrière, au gré des lumières du jour,  la terre, le végétal, le ciel, délivrent leurs nouvelles et rédigent le journal de bord de l'artiste. Concentration du regard,  séparation  créatrice entre le dedans et le dehors, tension du corps en action, recueillement et exaltation, le peintre est dans l'effraction. Il force l'évidence, entaille le sens, altère, arrache.  "Je suis une expérience" dit-il. Variations et intensité du rythme, syncope de la rupture, il travaille sans esquisse, ni repentir.  Pas d'artifices non plus mais des doutes. Pas d'inventions mais des pieds de nez aux formes ajustées.  C'est dans la précaire émergence de "la chair" de l'arbre ou de la fleur, contre l'indifférence du limon originel qui est pourtant au fondement de toute chose que l'oeuvre advient.


Les grands arbres aux troncs souples et solides à la frondaison touffue qui habitent les oeuvres de 2004-2006 sont en cet hiver 2007 tout proches encore. Mais leurs silhouettes  architecturées se dispersent maintenant dans les cendres grises, inertes et volatiles récupérées dans l'âtre froid. C'est un déménagement,  c'est un déchirement, il faudra quitter l'atelier. En signe de deuil, dans une manière de rituel, du bout des doigts, la main effleure délicatement le grand papier, le maquille d'un tendre fût d'arbre. Et alors que l'artiste songe au vers d'Hölderlin  "Comme aux arbres la fleur" , le tronc se redresse, annonçant déjà la tige. La main remonte encore, la ramure se noie dans la sphère blanchie des cendres mates. Un peu d'huile tel un onguent capte la lumière laiteuse. Le grand tableau A la lumière d'hiver est un adieu à l'atelier de Massanes.Fabrice Rebeyrolle


Les poètes inspirent le peintre. Il leur a depuis toujours accordé une  place en lui même sans jamais la circonscrire d'ailleurs. C'est ainsi que lorsque Pierre Péju lui soumet un texte "Coquelicots" pour la réalisation d'un livre d'artiste, il répond à la demande et trouve là, l'occasion de comprendre son goût et son désir de la fleur comme sujet.  Francis Ponge le guide dans son questionnement : il ne doit y avoir aucune distinction entre le mot et la chose représentée.  La réalité de la perception doit être plus prégnante que l'image de l'objet.  Et le peintre plonge dans  l'énigme de la visibilité à la rencontre des "étranges fleurs que nul ne voit",  une suite d'oeuvres sur bois et sur papier. Les Coquelicots éclatent rouges et soyeux sur l'étendue en mouvement des  gris en cascade.  Les  Épanouies  annoncent La Promesse des fleurs. Les Ancolies profèrent leur soif de lumière mais aussi les minutieuses Ombelles "à tout petits motifs", celles dont Francis Ponge dit qu'elles "ne font pas d'ombre, mais de l'ombe : c'est plus doux.". Des tableaux dans lesquels le dessin soude, organise et pacifie le chaos. Le peintre comme le poète aime "la règle qui corrige l'émotion" qui permet le surgissement de soi  dans "la parfaite fureur" ou  la "folle rigueur".


Nait ainsi  un ensemble d' Etranges fleurs appartenant aux deux périodes, des deux ateliers. De l'une à l'autre, celui-ci a été plié et déplié. A la charnière, un grand tableau Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées, tel un retable a reçu la moisson desséchée du souvenir. Herbacées, hibiscus, feuilles et pétales, bribes de notes d'atelier, tous traces tangibles du jardin abandonné, enfouis dans l'épaisseur d'une matière composite : acrylique, huile, soie, suie...  Le recouvrement nécessaire tempère la force presque primitive et désespérée des objets de la nature tout comme des traces de mémoire qui crèvent ici de place en place la « peau de la peinture ». Ils s'effritent toutefois au pourtour du support rongé par les intempéries. Le récit de l'intime qui perce,  quant à lui sera toujours protégé par le sceau du secret.


L'empreinte de la terre entoure et nourrit désormais l'oeuvre. La fleur, archétype d'un rapport à la beauté est devenue l'emblème d'une jeune force délicate  et archaïque. Dans la confrontation obstinée et parfois violente avec lui même, Fabrice Rebeyrolle trouve dans le sujet « fleur » l'occasion d'une refondation romantique :   Narcissus poéticus,  Iris, Fleurs de silence,  Fleurs du mal ou Fleurs obscures, l'artiste  explore la palette des sentiments devant la nature et décide du langage en fonction du support, panneau, papier, toile, affiches arrachées...  Musique murale, accords chargés d'énergie, volubiles nuances,  les couleurs parcourent le spectre des densités. Clarté tonique, luminescence laiteuse, elles montrent leur "peau" traversée de minces sillons, tatouée de cicatrices, d'amalgames à la limite parfois de l'intelligible. "Ajouter ou enlever, c'est la même chose" déclare le peintre. Notes brèves du jaune,  foyers de rouge chaud et charnu,  touffes denses de bleu,  large gamme des ocres,  les couleurs se mêlent et s'émeuvent.  Frugales ou exubérantes,  compactes ou ruisselantes,  elles disent la joie, l'ascèse, la mélancolie.  Elles retiennent évidentes ou assourdies, les secrets dans leurs plis, ourlent les oeuvres d'un bonheur fragile.


Quand arrivent les Soleils noirs à l'été 2009, la palette des gris expire dans l'étendue du blanc alors que le noir en majesté affirme sa présence. Charbon de bois sur arches et kraft plissé pour des tournesols  qui dessinent une théorie dramatique et mettent l'oeuvre en mouvement. En référence à Nerval et porté par Mallarmé, le peintre fait  face au spectacle du champ dévasté. Il est à l'écoute. La rêverie favorise alors l'amplitude du geste dans l'épaisseur de l'air. Tel le mime qui permet qu'advienne sous nos yeux  une réalité impalpable,  l'artiste rend visible l'invisible. Dans l'histoire de la peinture, le tournesol apparaît comme le symbole de l'inspiration créatrice. Fané, il représente une déchéance, suggère une forte mélancolie. Calciné, il pourrait annoncer une fin. Mais puisque sec et rabougri, il explose encore des graines du renouveau,  ce qu'il  annonce vraiment dans ces Soleils noirs est une "petite mort". Elle se joue plastiquement et se réalise dans un élan vers le spirituel.


Fabrice Rebeyrolle encore et toujours se confronte au « corps matière » de la peinture, primitif, rampant, grossier et tout à coup lumineux,  miraculeux. Ayant absorbé le laid et le sublime, le "Beau négatif" (Mallarmé) défend comme dans un manifeste l'autonomie de l'art et du sujet. Pas d'utopie mais une affirmation de la valeur du travail sur soi, en soi, afin que se révèle un vaste territoire où la terre et le ciel se confondent,  à la  limite de l'espace peint, au bord sensible de la peinture.

Catherine Plassart



Photos : (1)  Soleils noirs IX, tech. mixte sur papier, 152 x 138 cm, 2009, (2) Soleils noirs II, tech. mixte sur papier, 152 x 138 cm, 2009,  (3) (4) (5) Tournesols tech. mixte sur papier, 37,5 x 34,5 cm 2009 
 





Chemin de glaise, suite à fleur de terre, tech. mixte sur papier 100 x 130 cm 2008

 

Terre arable du songe, tech. mixte sur panneau, 200 x 200 cm, 2008  

Fabrice Rebeyrolle est en 1955 à Paris. Peintre et graveur, il expose en France et en Europe depuis 1976. Il est éditeur de livres d'artistes depuis 1992.

Du travail "à fleur de terre" à partir du limon aux ensembles sur le thème des fleurs, le chemin de l'artiste épris de mots  sinue entre "lignes d'erre", "ciels de terre"  et "fleurs du silence". Ces suites d'oeuvres récentes ont été présentées en 2009 dans deux expositions importantes : "Passages" au Cloître Saint-Louis en Avignon  et "D'étranges fleurs" à la galerie Marie-josé Degrelle à Reims.

 voir aussi : la vitrine de Fabrice Rebeyrolle dans Art Point France 



 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 10:35

4

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

peinture, cinéma, littérature


 

 Valérie Favre





La visiteuse.


Valérie FavreL'architecture du Carré d'Art, le majestueux bâtiment conçu par Norman Forster pour accueillir un musée et une bibliothèque à Nîmes est un vrai cadeau pour les artistes. Le musée installé en couronne autour d'un vaste atrium permet aux oeuvres de se déployer en séries précises ou en groupes restreints de grands formats dans les belles salles d'exposition. Durant l'été 2009 Valérie Favre nous propose dans ce lieu d'exception ses "Visions", une première exposition muséale pour la jeune artiste européenne qui trouve là avec la complicité de Françoise Cohen, la directrice de l'établissement, l'occasion d'une réflexion approfondie sur son travail. Une affaire de femmes disent certains sceptiques pour évacuer le véritable motif de la controverse : le renouveau du langage pictural et des valeurs du clacissisme qui posent toujours problème en France.


Le large escalier qui conduit au musée est surplombé par deux immenses bannières conçues par l'artiste à partir de la célèbre scène du landau du Cuirassé  Potemkine d'Eisenstein. Elle a agrandi à la  dimension  de l'architecture des gouaches et encres de 10 sur 20 cm. Recoupées, montées plusieurs fois, elles procurent aux images recomposées sur les bâches une mobilité et un rythme qui évoquent la pellicule. Dans cette atmosphère cinématographique on  débouche sur une première salle ouverte  de toute part qui accueille un socle central rappelant le podium sur lequel se tient  la déesse du logo des studios Columbia Pictures. Il est entouré de grandes huiles sur papier et de petites toiles de la série des Lapines. Les femmes aux longues oreilles soyeuses et aux jambes gainées de cuissardes, aux allures d'actrices de musicall  ont déserté le podium pour s'installer dans les tableaux. Le socle déserté est maintenant garni de simples photocopies, notes de l'artiste et couvertures de livres en grand nombre.

Valérie FavreCette entrée en matière  sous forme de générique filmique annonce les collaborateurs tacites choisis par Valérie Fabre : le cinéma et la littérature. On retient en passant les ouvrages de Thomas Bernhard, ceux de  Franz Kafka, Les Mythologies de Barthes, L'Interprétation des contes de fées de Marie-Louise von Franz... Le dispositif dans sa globalité est une mise en espace du parcours d'obstacles, des rencontres, des recherches d'une artiste-peintre qui se définit comme le metteur en scène de ses rêves d'enfant, d'adolescente et d'adulte.



Valérie Favre se comporte en auteur. Avant de réaliser un tableau, elle prend des notes, écrit un synopsis, puis développe la peinture avec ses bonheurs et ses accidents. Le tableau est répertorié comme si c'était une véritable histoire avec ses événements et ses étapes. Toujours avant  de commencer, l'artiste rend visite à de grandes oeuvres : "je pique ostensiblement et montre ce que je pique". "L'Art n'est fait que de visites." De ses excursions et autres voyages dans l'histoire de l'art, Valérie Favre ramène des trésors. Elle fait provision de nombreuses références picturales, jamais de citations. Elle accumule ainsi   beaucoup de vécu dont se dégage une énorme énergie qui bientôt réclame le "lâcher prise" de l'oubli.  Puis elle peint entre contes et références cinématographiques, picturales et littéraires. 



Toutefois ses mythologies sont aussi contemporaines. Sa peinture  n'illustre pas seulement un panthéon personnel (la lapine, l'aigle déchu, les centaures, les majorettes)  ne joue pas seulement avec les références, les frères Grimm, kafka, Goya, Manet... elle porte aussi une réflexion sur la scénarisation de la société contemporaine  (Autos dans la Nuit ou  Suicides). Dans cette figuration en dehors de tout réalisme, les multiples personnages peuvent avoir une double identité, une dimension parodique ou fantasmée,  un caractère allégorique ou baroque. Un flux allusif traverse les atmosphères les plus sombres (les Kakerlake, Das Gebet). Des accents féériques ponctuent les tableaux aux couleurs les plus solaires (Le Diable probablement, Suggestion).


L'exposition rassemble dans les différents espaces plusieurs ensembles d'oeuvres réalisées entre 2002 et 2009. Ils entretiennent des rapports entre eux. Ils peuvent être en rupture, ainsi Balls and tunnels la suite d'abstraits rituellement réalisés une fois l'an. Ou ils peuvent résulter les uns des autres, sans souci de redites ou de contradictions. Dans l'oeuvre de Valérie Favre le temps ne fait rien à l'affaire, ce qui compte c'est l'espace,  la matière picturale et sa variabilité.

Catherine Plassart






Valérie Favre
"Volière I (Der Anfang)", 170 x 390 cm, oil on canvas, 2008






Valérie Favre
Peter Pan, 2007, huile sur toile, 200 x 180 cm. Courtesy Galerie Barbara Thumm





Valérie Favre
"Autoscooter Garage No.1", 250x310 cm, Oil on Canvas, 2008





Valérie Favre
 "Kakerlake No.1", 250x195 cm, Oil on Canvas, 2008 




photos : (1) Lapine Univers Columbia, Zauberin, 2008, huile sur papier, 225 x 152 cm. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff, (2) Autos in der Nacht, Autos in der Nacht, 2004-2006, 24 peintures, huile sur toile, 30 x 40 cm chacune. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff, (3) Das Gebet, Das Gebet, 2005, huile sur toile, 40 x 60 cm. Collection privée, Berlin



Informations pratiques :

Valérie Favre
"Visions"

du 27 mai au 20 septembre 2009

Carré d’Art – Musée d’art contemporain
Place de la Maison Carrée - 30000 Nîmes
04 66 76 35 70
info@carreartmusee.com

Ouvert du mardi au dimanche inclus de 10h à 18h

voir aussi : le site du Carré d'art, le site de Valérie Favre, le site du photographe Jean-Pierre Loubat  




 

 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 09:05


3 

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

livres, archives et bibliothèques



Jean Le Gac




Relectures.
Jean Le Gac, on s'en souvient, a ouvert dans les années 1970,  avec le mouvement du Narrative Art,  un nouveau chapitre de l’histoire de la peinture. Puis plus tard un autre encore, dans lequel le Peintre sera le héros d’un roman dont les toiles sont le décor. Joueur comme pas deux, le "peintre/sujet" se promène dans sa propre oeuvre depuis bien longtemps. Celle-ci est bavarde,  jubilatoire  et contient sa dose d'humour.


Depuis 2002, entre fiction et confession, Jean Le Gac  nous fait  entrer dans ses bibliothèques.  Il peint et dessine des livres plus grands que nature. Toujours présentés sur la tranche comme dans un rayonnage, ils ont été lus et relus. Leur dos sont plus ou moins cassés, leurs couvertures plus ou moins savetées et écornées.  On repère des ouvrages de la littérature, "En lisant, en écrivant"  de Julien Gracq , des inventions, "Les Adieux "de Mac Gac, les éditeurs préférés du peintre,  Minuit, Bourgois, Le Masque... Si les livres ainsi présentés renvoient à une réalité, celle des librairies, des bibliothèques privées ou publiques, en arrière-plan, les illustrations surdimensionnées,  quant à elles, nous emportent dans l'imaginaire romanesque de l'artiste. On partage  les premières émotions  enthousiastes d'un jeune  lecteur découvrant les récits merveilleux d'aventures improbables,  plus vraies pourtant que la réalité de son environnement.



Car les bibliothèques de ce "peintre de roman" déroulent en toute simplicité l'histoire d'un apprentissage. Elles montrent le parcours d'un lecteur. Il naît à la littérature en se gavant des aventures de héros de papier qui triomphent d'une multitude d'épreuves, d'une foule d'obstacles. Il va grandir au péril des textes y découvrir des valeurs, des  horizons nouveaux. Les événements fictifs contenus dans les chers ouvrages ont une portée symbolique. La lecture est un rite. La maturité venue,  le peintre grâce au jeu du double, remplit lui-même le rôle du passeur. L'oeuvre plastique devient récit initiatique.


« Bientôt des noms ici ne diront plus rien. L’art fait ainsi, beaucoup de vagues pour un peu d’écume vite bue par le sable ».


Les Bibliothèques sont  ainsi également, une tentative de sauvegarder non seulement la mémoire des auteurs, des titres, de la fonction  remplie par les livres dans une existence mais plus particulièrement encore, la manifestation du désir de partager l'expérience d'un lecteur heureux. Le bonheur dont on parle n'est pas un contentement béat, mais un état complexe qui retient des pluies d'enchantements, de délectations et se souvient des flaques d'angoisse semées par le doute. A l'instar de Rimbaud qui se demandait  si la vraie vie n'était  pas ailleurs, Jean Le Gac  nous confie  l'expression de sa perplexité  dans "Enterré vivant". Sur cette grande image, on voit la tête aux yeux écarquillés et inquiets, d'un homme enseveli au centre d'un paysage désert et sans nom. Derrière lui la silhouette d'un enfant à l'inverse "tout en jambes" (affaire de cadrage), devant lui mais sur un autre plan, des livres géants,  enfin une légende très "B.D." :    "- On m'enterra jusqu'au cou". La mobilité du corps est perdue, mais l'homme est libre de rêver, de désirer. Son regard est dirigé vers le livre estampillé d'un magnifique phare, métaphore lumineuse de ce qui balise les côtes, guide et protège le navigateur. 



«La Grande bibliothèque» de Jean Le Gac dans son déploiement est à l'image de la vie, pleine de possibles et d'inachevé.  Chaque livre qu'elle offre est une haute tour qui débordent des d'images d'une mythologie moderne. L'artiste affabulateur et malicieux glisse du quotidien à l'insolite, du réel à l'illusoire. Dans son espace-temps les signes et les souvenirs  des différentes périodes se mêlent, travaillent ensemble et s'enchantent.   Le talent du peintre autorise la transmission sur grand écran du bonheur impalpable qui l'habille et l'habite auquel s'ajoute un soupçon d'inquiétude existentielle. 



"Relectures" présente durant l'été au Domaine du Dourven à Loquémeau, la série d'immenses dessins formant «La Grande bibliothèque». Le titre de l'exposition dédiée selon Jean Le Gac, à cette cause perdue qu'est pour lui le dessin d'imitation  peut être compris comme un principe, une méthode et une déclaration de l'artiste. Lire est insuffisant. Relire, c'est s'abandonner au plaisir de la littérature, confirmer ses choix, développer et approfondir sa connaissance. Mais, relire pour le peintre, c'est déjà réécrire, c'est à dire transposer, renouveler, focaliser, dilater ou prolonger. «La Grande bibliothèque» de Jean Le Gac est une allégorie de la création rendue possible par le processus de "relectures" et dont la génèse est dans les images que l'on se forme enfant.
Catherine Plassart




Jean Le Gac




«La Grande bibliothèque» a été présentée pour la première fois en 2007 lors d’une exposition à l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine de Caen (IMEC). Dans le catalogue de l’exposition Jean Le Gac décrit ainsi cette série :


« Moi, PEINTRE, vacciné de longue date, ce serait drôle qu’après tous les avatars survenus dans le monde de l’art, et suivant ma première impulsion, j’en sois encore à défendre une cause perdue : le dessin. L’avouerai-je, c’est au dessin d’imitation que je pense plus qu’au dessin d’artiste, qu’au griffonnage, gribouillage, gribouillis. Dans le dessin d’imitation j’aime la maîtrise, l’oubli de soi et du style, la concentration qu’il exige, qui dirigent tout mon corps vers ma main. Sans doute dans cette préférence entre le souvenir de mon vieux titre de professeur de dessin, qui me force à aimer ce qui fut : le voir avec la main. […] J’irai même jusqu’à dire que je ne suis pas peintre. J’ai abandonné définitivement cette idée il y a très longtemps. J'assume un personnage : le « peintre ». Je fais des œuvres pour lui. Je suis sa petite main, rien de plus. Aussi je peux, comme ces derniers temps, pour en rester à notre sujet, dessiner des bibliothèques géantes avec l’intention de cacher sur les rayons un polar, Le peintre a disparu. Entre nous, il n’y a rien dans ce livre au-delà d’un titre de la collection « Le Masque ». Je ne l’ai pas choisi pour son contenu ».



Jean Le Gac



photos : (1) La grande bibliothèque 1, 2006, 350x420cm. Dessin, fusain, mine de plomb sur papier. © Jean Le Gac (2) La grande bibliothèque 6 (avec enterré vivant), 2007, 330x630 cm. Dessin, fusain, mine de plomb sur papier. © Jean Le Gac (3) La grande Bibliothèque 5, 2007, Fusain, mine de plomb et aquarelle sur papier, 316 x 412 cm, © Jean Le Gac © photographe Agnès Le Gac-Arinto



EXPOSITIONS

"Relectures"
La Grande Bibliothèque de Jean Le Gac
du 4 juillet au 4 novembre 2009
au
Domaine du Dourven 
22300 Trédrez-Locquémeau
galeriedudourven@oddc22.com
02 96 35 21 42
www.oddc22.com

ouvert du 4 juillet au 30 août tous les jours sauf le lundi, de 15h à 19h
ensuite les samedis, dimanches et jours fériés de 15h à 19h

et

L’effraction douce de Jean Le Gac
Contrepoints contemporains à l’exposition Picasso-Cézanne

Jean Le GacExposition du 2 mai au 26 juillet 2009
Musée des Tapisseries
28, Place des Martyrs de la Résistance
13100 AIX EN PROVENCE
Tel : 04 42 23 09 91 

ouvert tous les jours de 10h à 18h, fermé le mardi

En contrepoint à l’exposition Picasso du Musée Granet, Jean Le Gac  porte un regard sur les œuvres du maître. L’exposition est construite autour de la nouvelle série des « Demoiselles d’Avignon » qui comprend une douzaine d’œuvres, et la prolongeant par une série inédite de « Natures Mortes ». Vingt et une œuvres dont certaines de très grand format, face à face avec les tapisseries des 17ème et 18ème siècles. « Dans la peinture de Jean Le Gac, il y a quelque chose de fondamentalement archéologique : lui comme moi, nous sommes des chiffonniers du passé.» Laurent Olivier


voir aussi : notre fiche bio-bibliographique Jean Le Gac 




 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 14:04

2 

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

livres, archives et bibliothèques




Inbreeding, 2007, Galleria Galica



Chutes de livres.
Étonnantes, envahissantes et baroques,  les sculptures spatiales d'Alicia Martin, se déploient indifféremment au sol ou en l'air. L'artiste utilise comme constituants uniques des milliers de livres dans leurs variantes innombrables de formats, de couleurs de couverture, d'épaisseurs.  Elle les dispose ouverts ou fermés, malmenés ou considérés, en quantités, en tas, en désordre et en vrac. Elle les multiplie, les recycle, les érige, les suspend, ou les plante.


Alicia Martin Avec les « Biographias », les installations d'Alicia Martin prennent des allures de  cornes d’abondance,  véritables tourbillons vomissant des milliers d’ouvrages. Dans « Shot »,   elles évoquent de dramatiques avalanches provoquées par un coup de feu.  Dans les  « Inbreeding ». les livres se pétrifient dans un mouvement descendant, ils sont comme figés dans leur chute. Monumentales, toutes ces réalisations  fixent le temps.


Les livres employés par l'artiste sont dans leur multitude,  les objets à partir desquels l'oeuvre s'élabore, le vocabulaire  d'une expression plastique qui transgresse et se joue des codes de l'écriture. Considérés pour eux mêmes, ils deviennent sujet  et interrogent le respect de la culture,  le sens d'une vie d'homme quand celle-ci se fonde sur une relation intime aux productions de l'esprit. A moins que de manière plus pragmatique,  ces livres en masse n'envisagent la révolution qui affecte le monde de l'édition. Ce dernier est concentré entre les mains de quelques grands groupes qui développent une économie parasite basée sur les offices et les retours faussant ainsi toutes les données objectives d'un commerce équilibré par la loi de l'offre et de la demande.


L'aventure osée des livres au XXe siècle était positive toutefois : démultiplication des publications, augmentation exponentielle du nombre  des acteurs de la chaîne du livre, prix unique... Leur présence visible en multitude était une révélation de l'utopie de l’omniscience. Mais bientôt, prisonniers de leur définition et de leurs entrepreneurs, ils succombaient  à la griserie d'une forme de réussite. Les oeuvres d'Alicia Martin sont pour une part une condamnation ironique de la vanité et de la cupidité des industriels du livre qui sont directement responsables de son destin tragique. Mais lorsqu'elle considère le livre seul, même irrémédiablement déchiré, il est porteur de l'espérance qui s'oppose alors à un irréversible déclin.


Alicia MartinLes photographies de la suite « Monologos »,  laissent supposer qu’il y a dans l'univers d'Alicia Martin un questionnement relatif à la détérioration de l’objet "livre"  mais qui n'envisage pas sa destruction.   Isolé, au premier plan, entre les mains d'un individu  qui exprime plus de désespérante nécessité que de violence, le livre rompu et morcelé renvoie à l'image d'un homme en danger de déséquilibre arrière. Toute l'allégorie de la chute est ainsi renforcée. Chute de livres dans les installations, souffrances de l'homme déchu, privé des nourritures de l'esprit dans les photographies. 

Mais si les révolutions connaissent  leur époque de terreur, elles portent aussi en elles le germe d'un renouveau. Et  déjà, on soupçonne beaucoup de livres de posséder la volonté, l'ingéniosité et l'audace  de trahir Gutemberg et de s'enfuir vers d'autre supports.

Catherine Plassart






Alicia Martin

Inbreeding 2008, c-print, cm 60x42




Alicia Martin

Jardines II 2003, c-print, cm 165x110



Alicia Martin

Poliglotas 2003, video still, 2'





Photos : (1) Biografias, 2003, site specific installation, Casa de America, Madrid (2) Monologos III 2007, c-print, cm 100x80



Alicia Martin est représentée

par la
galleria galica
viale Bligny, 41 - 20136 Milano, Italy
phone. +39 02.58430760 - fax. +39 02.58434077
e.mail: mail@galica.it

 

The gallery is open from Tuesday to Friday, 10 am - 1 pm, 3 pm - 7 pm
Saturday, 2 pm - 7 pm


voir aussi  : notre dossier images ICI



 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 07:14


1

 LES DOSSIERS DE L'ÉTÉ 2009

livres, archives et bibliothèques





"Petits théâtres de la mémoire"
Les boites de Marc Giai-Miniet

du 22 juin au 20 septembre 2009

Archives Départementales de la Charente-Maritime (17)




"L'Atelier du gouverneur" 4 x 77 x 122 cm

Boites et Archives.

Gardiens de la mémoire, les services d’ Archives collectent et conservent des documents, sources de l’histoire des hommes et des sociétés. Ils contribuent également à les faire connaître en organisant leur consultation en salle de lecture, en accueillant des scolaires, en les présentant dans des expositions et des publications ou lors de conférences. Marc Giai-Miniet dont les « boites » sont des « théâtres de mémoire » offre une vision spectaculaire du monde des archives, et joue lui aussi un rôle de « passeur »  de mémoire. Après les Archives départementales du Rhône et les Archives départementales des Yvelines en 2008, les Archives départementales de la Charente-Maritime reçoivent durant l'été 2009 à La Rochelle, les oeuvres de Marc Giai-Miniet. 

Les « boites » de Giai-Miniet sont des montages dans lesquels les immeubles sont montrés en coupe. On peut voir la superposition des étages, les intérieurs de pièces qui conservent la trace des activités réelles ou fantasmées « de chef, de préfet ou de gouverneur... » mais aussi celles anciennes et quotidiennes des travailleurs de l'ombre. Laboratoires, salles de stockage, d'attente ou d'interrogatoires, cellules, escaliers, coursives, fours, égouts… , les espaces inhabités de Giai-Miniet sont publics. De la cave au grenier, la lumière augmente. Faible et étirée en bas, elle inonde le dernier étage occupé le plus souvent par la bibliothèque. Cette dernière profuse et encombrée comporte autant de dépôts d'archives que de livres.

 

Giai-Miniet (1946 -) se fait emboîteur dans les années 1992-93. Il figure d'abord dans ses théâtres des personnages qui bientôt disparaissent au profit de livres et de bibliothèques entières.  "Je comprenais que les livres brûlés, ainsi figurés, étaient la métaphore douloureuse de la vie des hommes, à la fois esprit et matière et voués inexorablement à leur destin. Car non seulement les livres peuvent être brûlés mais parfois aussi, par la connaissance transmise, ils nous "brûlent", nous métamorphosent, nous accompagnent ou nous égarent… dans une vision devenue "existentiale".

Pas d'exaltation de la bibliothèque, pas de panégyrique du livre  non plus mais une interrogation angoissée sur le sens de l'existence humaine à travers la valeur symbolique des ouvrages de l'esprit et leur accumulation.  Prenant au pied de la lettre l'expression "c'est une mine" qui qualifie des lieux de ressources, Giai-Minet monte  une "boite" La Mine (photo ci-contre) remplie de rayonnages et d'échelles devant lesquels sont stationnés des wagonnets et posés des échafaudages. Le télescopage dans cette oeuvre de deux univers antagonistes, la bibliothèque et le fond de la mine,  annonce le "ballet du décervelage", en mettant en scène le cheminement "de la blancheur des livres aux noirs égouts", "un va-et-vient constant entre les deux pôles majeurs de l'Homme : la bestialité et la transcendance, la fragilité humaine et la divinité inaccessible."

Giai-Minet a-t-il lu Le Mineur de Natsume Sôseki, ce roman qui n'en est pas un,  écrit en 1907 ? L'écrivain japonais  met en scène un jeune homme qui n'a commis aucun crime mais qui pourtant estime ne plus avoir sa place dans la société et devoir se retirer du monde.  La parenté entre l'auteur et l'artiste ne tient pas seulement au sujet mais aussi à  la philosophie qu'il soutend. Quand Sôseki décrit la  non-existence du "moi" d'un jeune homme qui par la vie de la mine va connaître la déchéance rédemptrice, Giai-Minet interroge la pensée, sa faible cohérence, ses servitudes mais aussi ses élans, et ses bonheurs.

Fragilité du progrès en tout, les "gouffres péremptoires" s'opposent à "la vision de bonheurs possibles". Puits de connaissance et puits de mine , sources et ressources, parallèles et paradoxes, l'artiste joue avec gravité. Ici, le superflu et le nécessaire, le futile et le fondamental  ont un fond commun, sont  contenus dans une même forme, non pas la "boite", celle-ci n'est qu'un théâtre, mais l'esprit sans intrigue qui se cherche et qui se trouve.

Catherine Plassart




photos : (1) Boite dite Au grand tamis 125 x 122 x 18 cm (2) Embarcadère au ciel étoilé 60 x 60 x 15 cm (3) Boite dite à l'embarcadère 120 x 120 x 11 cm (4) Un endroit très propre 60 x 32,5 x 32 ,5 cm




Informations pratiques :

Archives Départementales de la Charente-Maritime
35 rue François-de-Vaux-de-Foletier
17000 La Rochelle


entrée libre du lundi au vendredi de 9h à 17h 30




 Catherine Plassart 

Catherine Plassart - contact@artpointfrance.org

Les dossiers de l'été 2009

 


Partager cet article
Repost0
6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 10:25

Avril

Chartres : Délires de livres, du 11 avril au 3 mai
Genève (Suisse) : Salon international du livre et de la presse, du 22 au 26 avril
Québec (Canada) : Salon international du livre, du 15 au 19 avril
Crest : Du soleil sur la page, du 17 avril au 5 mai
Perros-Guirec : Festival de la BD, les 18 et 19 avril
Londres (Angleterre) : London Book Fair, salon professionnel, du 20 au 22 avril
Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, manifestation internationale, le 23 avril
Octon  : Artpage7 salon biennale de l'estampe et du livre d'artiste, les 24, 25 et 26 avril 2009
Concarneau : Festival Livre et mer, du 23 au 26 avril
Balma : Rencontre du livre et du vin, du 24 au 26 avril
Deauville : Salon du livre, du 24 au 26 avril
Cassis : Printemps du livre, les 25 et 26 avril et les 2 et 3 mai
Rouans : Journées de la BD, les 25 et 26 avril
Walcourt  (Belgique) : Foire du livre, du 25 au 29 avril
Bonneville : Salon des écrivains, le 26 avril
Albi : Foire internationale aux livres d'exception,  du 29 avril au 6 juin.


Mai du livre d’art, tout le mois…

Arras : Colères du Présent. Salon du livre d’expression populaire, le 1er mai
Saint-Martin d’Hères : Festival des arts du récit, du 12 au 23 mai
Chambéry : Festival du premier roman, du 14 au 17 mai
Epinal : les Imaginales, du 14 au 17 mai
Guéret : Les mots à la bouche. Mai du livre, les 15 et 16 mai
Caen : Salon du livre, du 15 au 17 mai
Saint-Louis : Fête du livre, du 15 au 17 mai
Valence : la Cambuse du Noir/Grande foire du Noir, les 16 et 17 mai
Paris : Livres en Mai,   Lycée Henri IV, les 16 et 17 mai
Paris : Foire internationale du livre ancien, du 18 au 21 mai
Montpellier : Comédie du livre, du 22 au 24 mai
Cosne-sur-Loire : Salon l’œil et la plume, du 29 au 31 mai
Saint-Malo : Festival Saint-Malo Etonnants-Voyageurs, du 30 mai au 1er juin
Bruxelles (Belgique) : le Joli Mai, salon de l’édition indépendante, les 31 mai et 1er juin
Paris : Librairie éphémère, les éditeurs font le printemps, Halle Saint-Pierre du 25 mai au 7 juin

Partager cet article
Repost0
5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 06:07

Regards sur l'oeuvre

3 avril au 29 août 2009
Le Verbe et l’empreinte
Bibliothèque d'étude et d'information
&
Complicité avec Jean-Claude Renard
Bibliothèque centre ville

et

du 3 avril au 14 juin 2009
Gravures et sculptures
Musée de Grenoble

et

du 15 avril au 30 mai
oeuvres sur papier, sculptures
GALERIE KA&NAO

 





 

« Lorsque je pense poésie, je pense gravure,
lorsque je pense gravure, je pense poésie
. »
Marc Pessin, in Arts et Métiers du Livre, n° 256, oct-nov 2006




Regards sur l'oeuvre
La Bibliothèque d’étude et d’information présente le travail autour de l’écrit mené depuis plus de cinquante ans par Marc Pessin et sa maison d’édition, « Le Verbe et l’Empreinte ». Elle expose un artiste majeur et l’une des plus remarquables expressions de la bibliophilie contemporaine. Elle rend ainsi compte de plus d’un demi-siècle de poésie et de gravure.

Graveur et éditeur, Marc Pessin a collaboré avec de très nombreux écrivains et artistes de notre temps : Marie-Claire Bancquart, Alain Bosquet, Michel Butor, Jean-Pierre Chambon, Andrée Chedid, François Cheng, Pierre Péju, Jean-Claude Renard, Léopold Sédar Senghor... De ces rencontres sont nés des livres – ouvrages à tirage limité ou exemplaires uniques –, mille titres qui rendent tangibles la parole des poètes et forment une oeuvre majeure.

Marc Pessin interroge la composition de l’objet livre et renouvelle l’art de la gravure, grâce à des formes d’expression plurielles (empreintes tirées à sec ou huilées, pochoirs, gravures en noir ou en couleurs, dessins, encre de chine, peinture à l’huile), par l’utilisation de techniques modernes ou réinventées (gravure sur métal, découpe au laser, gaufrage sur papier...) et de matériaux comme l’or ou l’inox.




L’abstraction, la géométrie des formes, le graphisme des lignes et des courbes, la pureté du métal ou encore la minéralité de la matière caractérisent cette oeuvre et fondent sa singularité. « Sculpteur sur papier » selon le poète Alain Bosquet, Marc Pessin est le créateur d’une topographie du livre inédite.

Son amour de l’écrit l’a même conduit à élaborer une langue propre, dans laquelle il transcrit en signes gravés les plus grands textes. Les ouvrages exposés, illustrés et édités par Marc Pessin, proviennent pour une large part des collections de la Bibliothèque et de son fonds de bibliophilie, dans lequel le graveur, qui a obtenu quatre fois le prix du plus beau livre de l’année décerné par le Comité français du livre illustré, occupe une place de choix. Des manuscrits d’écrivains, accompagnés de ses gravures ou peintures, et des reliures réalisées pour ses ouvrages sont également présentés.

La Bibliothèque Centre ville présente plusieurs des livres du poète, essayiste, Jean-Claude Renard (1922-2002), nés de son amitié avec Marc Pessin et témoins “d’un accord profond et parfait” entre les deux artistes.

Dans le cadre de l’hommage rendu à Marc Pessin, le Musée de Grenoble présente dans La Tour de l’Isle une trentaine de gravures sur papier, de grandes dimensions, spécialement conçues pour l’occasion. A cet ensemble remarquable et inédit s’ajoute une série de sculptures, réalisées dans les années 1967-1975.




Commissaires de l’exposition : Marie-Françoise Bois-Delatte et Cesaltina Gama, conservateurs des bibliothèques

Publication : Marc Pessin, Regards sur l’oeuvre édité par le Conseil général de l’Isère  24 x 32 cm ,  47 euros




Informations pratiques :


Bibliothèque d’étude et d’information
12 bd Maréchal Lyautey Grenoble
Tel. 04 76 86 21 00


Bibliothèque centre ville
10 rue de la République Grenoble
Tél. 04 76 54 57 97
www.bm-grenoble.fr


Musée de Grenoble
5 place de Lavalette
Grenoble
Tél. 04 76 63 44 44
www.museedegrenoble.fr 



GALERIE KA&NAO
6, rue Aubert Dubayet Grenoble
04 76 53 86 79 / 06 07 46 12 99
mercredi au samedi de 14 H à 19 H et sur rdv

Partager cet article
Repost0
24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 16:34

Peintures et livres d'artiste


du 6 au 21 mars 2009

Médiathèque d'Arles (13)

&

du 18 avril au 28 mai 2009

Médiathèque d'Uzès (30)







Sylvie Deparis : Serpent nocturne.
Je comprenais, avec le doigt posé sur la carte rouge du calendrier de  la nature. On roulerait sur cette terre brune que le ciel dévore à  pleine dent.

Portail du jour, poing de la nuit, bruit des pieds, sans  fer ni chaîne. Bien serré sur le réveil on filerait le train loin des  catastrophes de l'Histoire, dans la jeunesse du monde.

Une ligne de lumière blanche qui s'enroule en guirlande le long des  volets entrouverts sans peur. Dans la grande vague on regarde la trace d'un ruban, des feuillages en  étoiles.

On répond "oui" aux kilomètres sur le plateau des ébats et des bruits  de cascade. Des routes comme des ruisseaux qui s'engloutissent très loin. Cette  peinture abstraite chante le regain des grands chemins.

PG


Le dit du lierre, Jean Joubert
Cinq peintures originales en technique mixte de Sylvie Deparis sur Arches 160g.
Format 18 x 14 cm.
12 exemplaires, Éditions Rivières 2008
280 euros
Voir l'ouvrage
Où la musique se fond à la lumière, Bernard Vargaftig
Trois peintures originales en technique mixte de Sylvie Deparis sur Arches 160g.
Format 24 x 16 cm.
12 exemplaires, Éditions Rivières 2009
300 euros
Voir l'ouvrage



informations pratiques :

Médiathèque d'Arles
Espace Van Gogh, Place Félix Rey, 13100 Arles
Vernissage le Vendredi 6 Mars à 18 h

&

Médiathèque d'Uzès
41, Le Portalet, Uzès
Vernissage le 18 Avril à 18 h 30
+
Lecture de Jean Joubert
à 17 h

photo : Lianes rouges, techniques mixtes sur intissé marouflé sur toile, 60 x 60 cm Sylvie Deparis


voir aussi : la vitrine de Sylvie Deparis dans Art Point France, le catalogue de ses livres d'artiste
Partager cet article
Repost0
9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 10:06

Vidéo-performance, installation
et récital poétique

DE PATRICK FONTANA, AELTERS
ET PIERRE-YVES FAVE
AVEC NATHALIE NAMBOT


du 6 au 12 février 2009

Espace  Khiasma - Les Lilas (93)




 


Création.
Après deux ans de résidence à l’Espace Khiasma, Patrick Fontana, Aelters et Pierre-Yves Fave présentent en création leur nouvel opus.  Œuvre empruntant à la poésie et aux Cubomanies de Ghérasim Luca, recherche plastique autant que travail de la langue, Lecture(s) de bouche(s) se joue des frontières et des disciplines.

Après Grenze qui offrait une relecture singulière d’extraits du Capital de Marx, cette nouvelle œuvre poursuit une écriture peuplée d’apparition d’images mentales. Les outils numériques sont ici sans cesse remis en tension par le geste plastique et les hasards de la matière.

Mais c’est aussi une œuvre sonore car ce sont bien les mots de Luca et toute leur actualité qui passent d'une bouche à l'autre ; de celle de la comédienne Nathalie Nambot à celles de migrants enregistrés lors d'ateliers socio-linguistiques d’Emmaüs (Paris XI) et Mosaïque Ile-de-France (Romainville).

La performance Lecture(s) de bouche(s) est ainsi la restitution d'un voyage dans les mots et les strates des identités sociales qui les portent, rendant hommage à un parler français d'ailleurs qui déploie de nouveaux territoires de la langue.



informations pratiques :


20h30

Vendredi 6 février à 20h30
Samedi 7 février à 20h30
Dimanche 8 février à 20h30
Mardi 10 février à 20h30
Mercredi 11 février à 20h30
Jeudi 12 février à 15h00
Jeudi 12 février à 20h30


Performance supplémentaire
le jeudi 12 février à 15h00
Relâche le lundi 9 février
Durée : 1h15 env.
Performance suivie d'une rencontre
avec les artistes.


A L'Espace  Khiasma
15 rue Chassagnolle 93260 Les Lilas
M° Porte ou Mairie des Lilas


ENTREE LIBRE

réservation obligatoire au 01 43 60 69 72


voir aussi : un extrait du travail en cours

Partager cet article
Repost0