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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 06:40

Habiter encore la terre

du 26 au 27 mai 2007

Rodez - Aveyron

 

Avec Albane Gellé, le poète coréen Woul-Woun SON, Antoine Emaz, Jean-Michel Maulpoix, Bernard Vargaftig, Jean-Jacques Vitton.

 

 

En 1951, Jean Digot et quelques amis dont les écrivains Pierre Loubière, Denys-Paul Bouloc, Christiane Burucoa, Jean Boudou, Frédéric - Jacques Temple, ... fondaient les prix Artaud et Voronca. Lors de la remise des prix s'organisèrent peu à peu et tout naturellement des rencontres. « Les Journées Poésie de Rodez » étaient nées.

 

 

« ...Je ne blâmerais pas de laisser fermé le poème, faute de temps, ceux qui veillent sur les forêts ou les mers impolluées encore... » Yves Bonnefoy, entretiens sur la poésie.

 

 

Le thème choisi pour les journées poésie du 26 et 27 mai 2007 à Rodez  est "Habiter  encore la terre" :


"Que faire du poème quand défilent en images, précarité, débâcle des systèmes, menaces sur les peuples, barbaries anciennes et asservissements d’aujourd’hui ?

Se demander quel type de destin nous est prescrit, chercher l’autre regard, non pas indifférent mais réellement séparé, d’une soudaine acuité...
Résister et ré-enchanter le monde pourrait-ils enfin s’accorder ?...

Terre de résidence ou d’exil ?

Sur le passage piétonnier Sous l’abribus Entre les murs des cités
Les clés dans les poches mots pluvieux carreau cassé
mais un champ
et l’horizon là-bas de vagues et d’arbres

quelque part la terre,
comme on rentre chez soi et chez
les hommes"

 

Des lectures par les auteurs, des films en présence de leurs réalisateurs, un atelier d’écriture ouvert à tous, en différents lieux au cœur de la ville une rencontre vraie entre poètes et lecteurs ... pour le programme voir  le site de la manifestation

 

informations pratiques :

Renseignement : 06 82 76 93 90 / 05 65 77 88 82
contact@journees-poesie

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 11:43

Anselm Kiefer


du 31 mai au 8 juillet 2007


Grand Palais - Paris

 
 

Sous le nom de « Chutes d’étoiles » (« Sternenfall »), Anselm Kiefer a choisi de dédier l’ensemble des œuvres qu’il a créé spécifiquement pour le Grand Palais aux deux poètes de langue allemande, Paul Celan (1920-1970) d’origine juive  et  Ingeborg Bachmann (1926-1973) poétesse autrichienne qui entretint avec Paul Celan une relation passionnée.

 

Les oeuvres de Kiefer qu'il s'agisse de peintures ou de sculptures sont toujours grandioses parce que émotionnellement puissantes.

 

Le défi de Monumenta apportera-t-il une dimension supplémentaire à l'oeuvre de l'artiste ?

 

La nature du chalenge laisse la question en suspens.

 

Kiefer a préparé plus particulièrement dans son atelier du Gard des maisons...,  de grandes  tours de béton et de métal pour occuper  l'immensité du grand Palais (45m de hauteur sous la grande verrière, 13500 mètres carrés au sol) .

 

Comme on sait   la capacité de l'artiste à réaliser  des oeuvres monumentales, " des œuvres qui, au fil des années, ont manifesté une interaction forte avec l’architecture et qui, souvent, sont logées, avec un caractère symbolique, dans des contextes lourds de références historiques, religieuses ou culturelles." Germano Celant , commissaire de l'exposition Ansel Kiefer (jusqu'au 3 septembre 2007) au musée Guggenheim de Bilbao (cf. notre article) , on peut admettre que nul, plus et mieux que ce grand artiste allemand,  né en 1945, n'était sans doute à même de réaliser cette première édition de Monumenta.

 

En attendant l'ouverture de l'exposition le 31 mai, le site Internet de Monumenta vous propose

 

des vidéos :

Anselm Kiefer par Danièle Cohn

Paul Celan vu par  Jean-Pierre Lefebvre

Ingeborg Bachmann : un destin foudroyé

 

un cahier d'images :

des oeuvres récentes exposées par les galeries Thaddaeus Ropac et Yvon Lambert 2006 (voir aussi notre article)

 

des vues de l'atelier de Kiefer :

l'atelier dans les Cévennes

 

informations pratiques :

Vernissage le 30 mai 2007

Grand Palais
Avenue Winston Churchill 75008 PARIS

Tous les jours, sauf le mardi
Lundi et mercredi : de 10h à 20h
Jeudi / vendredi / samedi / dimanche : de midi à minuit

Tarif plein : 4 euros
Tarif réduit : 2 euros

Renseignements : +33 (0)1 40 15 73 11
Visites de groupes, visites scolaires : +33 (0)1 40 15 38 43

 
voir aussi : le site de Monumenta, nos dossiers bio-bibliographique Anselm Kiefer, Paul Celan
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 11:58

du 4 mai au 2 juin 2007

 

Galerie Oniris - Rennes

 
 

« Mon art s'apparente le plus à la musique, car la musique est abstraite. Elle se perçoit en volume, tons, structures, rythmes, compositions. » W. Leblanc

 


Avec une simple économie de moyens et l'utilisation de nuances contrastées et pures, Walter Walter Leblanc Leblanc (1932-1986) est parvenu à réaliser une oeuvre sérielle d'une intense expressivité poétique, notamment avec la torsion. Cet élément, structurant ses sculptures ou rythmant systématiquement la surface de ses toiles, permet l'ouverture sur un espace tendu où ombres et lumière vont se répondre inlassablement.

 

Couleur / lumière - « mes peintures monochromes naissent d'une médiation mono-idéiste. Elles ne sont donc pas un jeu du hasard, mais une extériorisation de la réalité intérieure. L'élaboration se fait en trois phases :
1. la projection imaginaire du tableau-âme, achrome, sur un écran : la toile vièrge
2. la visualisation de la projection imaginaire achrome soit en lumière maximum (blanc), soit en lumière minimum (noir) ou en des tons-lumière (couleur)
3. valorisation des lumières, jusqu'à la cristallisation parfaite du tableau.


C'est la troisième phase qui, dans la réalisation picturale, implique qu'un tableau monochrome soit une peinture multicolore, dont toutes les couleurs sont ramenées à une dominante. ». W. Leblanc


textes extraits du catalogue raisonné de Walter Leblanc (éditions Ludion, 1997)


La galerie Oniris a présenté l'oeuvre de Walter Leblanc à artbrussels '07 et pour la première fois en exposition personnelle à Rennes du 4 mai au 2 juin 2007. En collaboration avec la fondation Walter & Nicole Leblanc, cette exposition présente des peintures, sculptures et oeuvres sur papier de Walter Leblanc.

 

informations pratiques :

oniris 38, rue d'antrain BP 60205 35702 Rennes cedex 7

tél 02 99 36 46 06 ou 06 71 633 633 / 06 61 76 46 06
contact@galerie-oniris.com

ouvert du mardi au jeudi de 15h à 18h

vendredi et samedi de 11h à 19h

 

voir aussi : le site de la galerie Oniris

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 11:49

du 4 au 27 mai 2007

 

Espace blanche - Bruxelles



Ronald Pirson





Ronald Pirson : l’élémentaire désormais.

Evidemment on songe à Penck, l’écrivain, sculpteur, musicien, cinéaste dont les œuvres plastiques démesurées ont peuplé l'imaginaire des années allemandes de l'underground d'il y a vingt cinq ans. Chez Ronald Pirson aussi le langage pictural est empli de personnages archétypes colorés peints en all-over enchevêtrés. Mais l'esprit est ludique ici et la danse domine. Le néo-expresionnisme apparaît assagi en somme. Et gai.
PG




informations pratiques :

Espace blanche

Rue Marché au Charbon, 3
1000-Bruxelles
Tél :  32 2 510 01 41
Fax : 32 2 510 01 40
E-mail :galerie@espaceblanche.be
Ouvert de 14 à 18 heures. Présence de l'artiste samedi, dimanche et jours fériés.



voir aussi : le site de l'Espace Blanche

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 10:26

Posturale attitude


Exposition du 16 mai au 23 juin 2007

Galerie Les filles du calvaire, Paris

 
Emmanuelle Villard
 

 [...]
Peinture
L?exploration méthodique du matériau constitue le point de départ de mon travail, en particulier le fait qu?il puisse être mouvant. Il peut couler, glisser, déraper, tomber, produire des accidents et des surprises. Sortir du cadre au sens propre comme au sens figuré. C?est pour moi une métaphore du monde réel. J?articule ma pratique autour de la volonté de fixer des limites, des cadres, de contenir les dérapages dans une certaine mesure tout en laissant le matériau faire son travail.

Toute pragmatique que soit l?attitude que j?adopte dans l?atelier, il n?en reste pas moins que je doive faire des choix (qualités de peintures, outils, couleurs?) et que cela relève de la subjectivité? le sujet, le je et le jeu ne sont pas loin.

 

Reste
Je travaille cette notion au propre comme au figuré. Au sens propre, en considérant le caractère fluide du matériau, le fait qu?il puisse s?échapper du cadre du tableau et fabriquer divers accidents, comme autant de restes d?une intention artistique, sortes de « résidus » de tableau, que j?intègre au travail. Au sens figuré, je me demande ce qui peut bien rester de la peinture abstraite aujourd?hui.[...]

 

Emmanuelle Villard, Mars 2007                                                                                                                                        

 

informations pratiques :

Galerie Les filles du calvaire
17 rue des Filles-du-Calvaire
75003 Paris
tel: +33 (0)1 42 74 47 05

mardi-samedi / 11h-18h30

 
voir aussi : le site de la galerie Les Filles du Calvaire
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 10:13

14 mai - 26 août 2007

Halle Saint-Pierre - Paris (18)

 
Autoportrait en papillon, 2005, pigments, gouache, goudron sur papier, 45 x 65 cm                               
 

Le Partage de midi


Alors que « face à un réel incertain, la figure de l’homme se fait plus confuse » (Georges Balandier),  les forces vives d'un possible réenchantement sont toujours là. Les artistes se trouvent en première ligne pour nous livrer,  par leurs créations, de nouvelles utopies ou réactiver le champ d’une mémoire immémoriale. L’exploration du passé, parce qu’elle a à voir avec la mort, la perte et l’oubli, mais aussi parce qu’elle les dépasse, avec l’espoir de résoudre le mystère de la vie et redonner corps au passé, fonctionne comme un réservoir d’imaginaire. 

 

Si la peinture de Christine Sefolosha peut-être rattachée à l’art des temps immémoriaux, elle n’en est pas moins une œuvre éminemment contemporaine, qui brouille les repères temporels au point que la frontière entre passé, présent et futur tend à s’effacer. Son affinité pour la perception archaïque du monde trouve son point d’ancrage dans la peinture pariétale de l’ère paléolithique. Moment de la naissance de l’art, moment de la naissance de l’homme qu’elle exalte en développant un bestiaire fantastique aux accents d’inquiétante étrangeté : tout un monde de créatures hybrides, de spectres, d’animaux solitaires ou regroupés dans la toile d’un clair obscur vaporeux. On y décèle l’opération magique entre la représentation de l’animal et le pouvoir chamanique, la séparation accomplie entre l’homme et la nature, la culture et l’instinct, la raison et l’inconscient.

 


L’artiste pénètre l’ambivalence du monde animal : «  Je me sens bien en leur compagnie. Ils sont de grands consolateurs de chagrins d’enfant. Ils nous ramènent à l’innocence, à l’état naturel, à l’état sauvage et à l’instinct aussi. » …« ce sont des symboles de mes visions intérieures, de mes états de conscience ». Aveu qui fait écho à Maurice Blanchot : « L’animal ouvre devant moi une profondeur qui m’attire et qui m’est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais : c’est la mienne. Elle est aussi ce qui m’est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m’échappe. […] Je ne sais quoi de doux, de secret et de douloureux prolonge dans ces ténèbres animales l’intimité de la lueur qui veille en nous. » .

 


Cette conscience douloureuse atemporelle s’exprime dans les dessins de  Christine Sefolosha avec violence - animaux pétrifiés, visages humains sans traits, métamorphoses monstrueuses. Elle signifie la détresse et l’horreur du moment où l’homme se rend compte de la part animale qu’il détient et, d’une certaine façon, de l’état paradisiaque qu’il quitte pour un monde création technique sans retour où sa condition humaine et sa destinée personnelle ne peuvent être pensées qu’en terme de finitude.  La genèse d’une œuvre d’art, qui réactualise ce moment,  relève de ce mystère. Le sens ultime et troublant que l’on peut attribuer à l’oeuvre de Christine Sefolosha est l’expression de l’émotion d’un être en métamorphose qui mesure tout ce qu’il perd à devenir humain. 

Martine Lusardy, Directrice de la Halle Saint Pierre

commissaire de l'exposition et auteur avec Annie Carlano du catalogue paru aux eds Fragments international

 

informations pratiques :

Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard - 75018 Paris
M° : Anvers, Abbesses
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89

Ouvert tous les jours de 10h à 18h
En août : ouverture de 12h à 18h, fermé le weed end
Expositions temporaires : 7,50€, tarif réduit 6€

 
voir aussi : le site de la Halle Saint-Pierre, notre dossier Christine Sefolosha
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 10:51

"Le Privilège d’être"


Dans le lyrisme avec l’abstraction de Georges Mathieu

 
Georges Mathieu: Le Massacre de la Saint Barthélémy
Paris 1945 bis 1965 Museum de Modern Art Linz
 

 "Ce qui fait que l'amour est ce qu'il est, c'est la tension de deux êtres, vers un même but. Si ce n'était que l'élan pur de l'un pour l'autre cela n'aurait aucune grandeur." (L'Abstraction prophétique p. 95)


Cette citation de l'auteur se trouve à la suite de l'entretien avec Christine Blanchet-Vaque qui précède la réédition du "Privilège d'être" par les éditions Complicités.


On a ici un concentré de l'ambition de Mathieu.


Par une méditation, une liberté voulue et donnée à l'action et à l'imprévu  aussi bien dans l'oeuvre picturale que dans le rapport à l'autre, le peintre de l'Abstraction lyrique revisitée ici, insiste sur la nécessité de débarrasser l'art des valeurs "classiques".


La clé de cette émancipation  se situe selon lui dans le renversement  de la hiérarchie signification-signe : "Désormais l'ordre dans le rapport signe-signification se trouve pour la première fois inversé" (Le Privilège d'être p. 68).


Autonomie  du symbole et donc du langage de la peinture, bien comprise en effet par Mathieu. Ce qui conduit celui-ci à faire l'apologie du risque et de la performance en peignant dans des lieux ouverts au public.


C'est ainsi  que ce livre entre dans la démarche de la redécouverte de la spontanéité inventive dans les arts plastiques. L'exemple du "Massacre de la Saint-Barthélémy", une toile de six mètres sur deux réalisée avec le batteur de jazz Kenny Clarke en avril 1959 le rappelle au passage.


Georges Mathieu, un des peintres majeurs  de l'Abstraction lyrique avec Bryen ou Wols,  nous fait donc sentir dans ces pages que le but de l'art est toujours de garder ferme le lien avec les autres. Son ouverture au dialogue avec les Expressionnistes abstraits américains en témoigne aussi.


"Je me suis recueilli pour peindre, pour dire ma douleur et un peu celle des autres hommes." Cette remarque se trouve à la dernière page du livre et elle en souligne enfin l'intérêt.


PG


Le livre "Le Privilège d'être" constitue la réédition d'un ouvrage paru en 1967 chez l'éditeur Robert Morel, avec l'addition d'un entretien daté de 2005  de Chritine Blanchet-Vaque et Georges Mathieu par Chantal  Vieuille, éditrice.

 

   

Pierre Givodan - contact@pierregivodan.com

Chroniques intempestives

 
voir aussi : le site des éditions Complicités
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 07:35
 

LE REPERTOIRE DU GRAND MODELE

Participer aux activités organisées par l'espace. Être l'occasion de l'exposition de cette information du monde. Une idée de production. S'installer dans cette tâche. Apporter un grand soin à rendre cette oeuvre de la Création.

Sachant qu'il ne reste que peu de temps. Et cependant, créer en petit le monde. Un album des couleurs, du répertoire, structure, échiquier, du Grand Modèle.

Ce travail en faisceaux, d'éléments formels libres et lignes parallèles, cette taxinomie quasi suprématiste, ces cercles et anneaux nous rappellent mais de façon nouvelle et toute personnelle la grammaire de Kandinski. Mais sans jamais tomber dans une forme de répétition. Pas de schématisme ici non plus. Marcon développe une imagination très personnelle dans ses oeuvres picturales.

Les tableaux épurés, le monde musical et polyphonique de ce traité continu de la géométrie cachée du cosmos s'affirme par lui-même et demeure autonome. Fait de mouvement et de repos, il n'est jamais statique et de tonalités, d'accents et correspondances, toujours spirituels.

Pierre Givodan

 

(Le site Internet d'Hervé Marcon a été conçu et réalisé par Art Point France)

 
 

Pierre Givodan - contact@pierregivodan.com

Chroniques intempestives

voir aussi : le site de Hervé Marcon
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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 16:00

La Feuillée de mai 2007

 
La Feuillée
FRAC de Bourgogne
 

Edito :

Un débat prend forme

Rémy Aron directeur de la Maison des artistes a déclenché une forte polémique. A la veille des élections présidentielles, il a sollicité les candidats, leur demandant de prendre position sur la crise des valeurs de l'art et sur la politique institutionnelle. Seul Nicolas Sarkozy a bien voulu entamer un dialogue.

 

Nombreux sont ceux qui préfèrent maintenir dans les limites du  contexte de la campagne électorale et sur le terrain partisan de la politique politicienne, les propos de Rémy Aron . Des propos  nécessairement "réactionnaires". ("Dans la foulée des propos réactionnaires de Rémy Aron... " Roxana Azimi, Le Journal des arts)

 

Or dans le même temps circule un manifeste  "L'art c'est la vie" signés par des artistes de toutes tendances esthétiques et de tous bords politiques. Ils partent du même constat, le  milieu artistique  est verrouillé. Ils réclament les mêmes réponses  que Rémy Aron aux difficultés sans nombre posés à l'art et aux artistes depuis vingt-cinq ans en France.

 

Au delà des intérêts nécessairement particuliers qui motivent et motiveront certaines prises de parole dans ce débat, nous avons choisi de retranscrire  dans Art Point France Info le texte bien informé et bien  argumenté de  Aude de Kerros (voir l'article ci-dessous : La querelle) qui défend la position du directeur de la Maison des artistes.

 

Nous vous offrons par ailleurs la possibilité de répondre comme nous à l'appel des artistes et intellectuels signataires du manifeste "L'art c'est la vie". (voir ci-dessous)

Enfin, d'accord avec l'appel lancé par l'équipe de Cassandre/Horchamp quand elle déclare "Regroupons nos pensées même si elles sont diverses, surtout si elles sont diverses" nous vous livrons leurs Raisons d'agir (voir ci-dessous) qui sont le sujet et l'objet de deux réunions publiques les 14 et 18 mai.

 

L'analyse d'un  problème (et il est réel pour au moins 40 000 artistes aujourd'hui et d'innombrables professionnels de l'art ) suppose que l'on fasse retour  sur des faits, des idées pour les critiquer.  Elle réclame un état des lieux et nécessite  des remises en cause.

 

Notre plus grand souhait est que le débat prenne forme et que les véritables  solutions qui sont avancées ne soient  pas traitées comme de vaines récriminations mais comme des actions à mener dans le cadre d'une nouvelle politique culturelle dont l'art est un aspect essentiel, un enjeu éducatif.

Catherine Plassart

 
 voir aussi : La Feuillée de mai 2007
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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 14:39

Le débat caché sur l’art refait surface…


La transgression de Rémy Aron - le Manifeste de « l’art c’est la vie »

 

Il existe en France un débat sur l’Art, un débat caché.
Un débat évité par les grands médias, craint par ceux qui exercent le pouvoir culturel sans aucun contre pouvoir. Pour ces privilégiés la ligne de défense est d’éviter toute polémique visible, de diaboliser l’adversaire et de culpabiliser le public non initié.


Cependant il est arrivé, entre novembre 1996 et mai 1997 très exactement, que le débat apparaisse au grand jour avant de disparaître jusqu’aujourd’hui, non sans faire quelques réapparitions furtives à l’occasion d’affaires judiciaires comme ce fut le cas récemment avec l’affaire « Présumés innocents » ou « l’affaire Pinoncelli ». Les tribunaux sont en effet de plus en plus sollicités pour se prononcer sur ce qui n’est pas de leur ressort: le statut artistique de certains objets incertains.

 

Comment faire pour que l’on parle des choses interdites?
Le débat interdit a pris une forme inattendue… Voici les faits :
Le bureau de la Maison des Artistes et son Président Rémy Aron ont voulu profiter des élections présidentielles pour « communiquer » et faire connaître les problèmes de survie des 45 000 artistes qui cotisent au Régime de Sécurité Sociale*1 dont ils ont la charge, Régime par ailleurs exemplaire parce que  bénéficiaire. Ils ont demandé à chaque candidat aux présidentielles leur programme sur les questions intéressant les artistes plasticiens pour  diffuser ces informations sur leur site Internet. Rémy Aron sollicita également à chacun un rendez- vous afin d’exposer les souhaits de la profession.


Deux candidats on envoyé leurs programmes: Besancenot l’a fait sous forme d’un mail reproduisant les lignes générales de son programme. Sarkozy a répondu par une lettre très précisément à toutes les questions posées en reconnaissant l’importance de la Maison des Artistes dans la représentation de ceux-ci.


Rémy Aron et François de Verdière ont été invités par José Freshe et Stéphane Fradet-Mounier à exprimer les desiderata des artistes au cours d’un interview retransmis sur NS-TV*2, diffusé sur le site Internet du candidat. Au cours de cette entrevue furent évoquées quelques convergences entre les demandes de la Maison des Artistes et le programme de Nicolas Sarkozy.


La chose fit scandale et une campagne de presse se déclencha contre Rémy Aron accusé d’avoir « donné des consignes de vote en faveur de Nicolas Sarkozy », ce qui bien sur n’a jamais été le cas*3, ce n’est pas dans ses compétences.


Si les opinions personnelles de Rémy Aron sont connues pour être à droite (UMP), elles n’entrent pas ici en ligne de compte. Le but de l’opération était, en accord avec ses mandataires : donner une visibilité aux points de vue des artistes et faire du lobbying en prévision de la suite des évènements.(Cela a été une pratique générale pendant cette campagne devenue la grande occasion pour communiquer). Ils ont d’ailleurs été très surpris de l’indifférence des autres candidats à leurs requêtes.


La mission fut un succès: Cette vidéo a été la plus consultée du site de Sarkozy ce qui montre que les français sont intéressés par la question de l’art. Cette stratégie de communication a eu pour résultat remarquable d’avoir pu exposer pour la première fois au grand public les vrais problèmes des artistes vivant en marge de l’Etat. Ils ont d’ailleurs été les seuls visibles pendant cette campagne…

 

Parlons-en !
Cela valut à Rémy Aron, dix jours après, un lynchage médiatique en règle et organisé. Entre le 20 avril au 4 mai, il eut droit à un tir groupé: … Le Monde condamne le délinquant*4, Annette Messager sur France Culture*5 exprime sur un ton ou l’émotion est a son comble sa stupéfaction et sa révolte devant des propos « indécents », « obscènes » et « réactionnaires ». le « Journal des Arts » *6 parle de relents populistes et pétainistes, les Inrockuptibles*7 titrent « Un réac à la Maison des Artistes » et évoquent Le Pen, comme en 1997 …C’est la seule parade !


Et c’est là que l’on voit le débat occulté refaire son apparition subrepticement... Car Rémy Aron est mis en accusation non pas tellement à cause de la bataille électorale en cours mais parce qu’il a exprimé des conceptions artistiques contraires au dogme de L’AC*8.


Rémy Aron a en effet employé la transgression, seule méthode efficace pour qu’enfin on entende parler dans les médias des problèmes de la Maison des Artistes dans la grande presse. Ainsi, il remercie Nicolas Sarkozy d’avoir réintroduit l’idée de « beauté », d’avoir parlé d’excellence et de valeurs. Pour aggraver son cas Rémy Aron a aussi défendu l’enseignement de l’Histoire de l’art et du dessin à l’école. Et là intervint un quiproquo étonnant : Rémy Aron, lui même peintre, explique que le dessin est fondé sur la hiérarchisation des « valeurs » ce qui veut dire, en termes de métier, la maîtrise de l’échelle qui va de l’ombre à la lumière. Ce mot ainsi que celui de « beauté » va déclencher une hystérie collective dans une partie du milieu de l’art.

 

La bigotterie post-moderne
Devant cette campagne de presse on reste perplexe  Au delà de la stratégie visant à limoger Rémy Aron menée par un groupe influent qui n’en est pas à sa première tentative, on peut observer le déclenchement d’une réaction irrationnelle, une terreur quasi religieuse devant le mal incarné dans la personne du Président de la Maison des Artistes.


Qu’a t-il de si effrayant ? Rémy Aron demande la défiscalisation des achats d’œuvres d’art, la reconnaissance de la diversité des expressions au sein du Ministère de la culture, il réclamme  que les artistes soient représentés dans les Conseils qui décident de leur sort. Il veut mettre l’artiste au centre de la vie artistique. Il a osé critiquer les FRAC, Marcel Duchamp et les Institutions qui ont aboli toute diversité artistique. 

 

La transgression de Rémy Aron
Daniel Buren et quelques autres célébrités ont déclaré : « c’est très grave ! »*9. On les comprend, ils ont tout à perdre. Mais c’est un petit nombre…Alors pourquoi ce tremblement d’horreur devant la transgression de Rémy Aron ? Le bruit court que le monde de l’art est en danger à cause de lui, que c’est « le retour à l’ordre ».


En parlant du « beau », de la « hiérarchie des valeurs », de ce travail de maîtrise de l’espace qu’est le dessin, Remy Aron a en effet prononcé des mots tabous capables d’ébranler les certitudes des auteurs d’AC: la Foi dans le dogme qui affirme que toutes les œuvres sont équivalentes et que tous les artistes sont égaux entre eux. Il a touché au privilège qui est à la source de la réussite de quelques uns et la consolation de ceux qui n’ont pas connu le succès. Toute foi aide à vivre mais elle est fragile, le doute n’est  jamais loin... On comprend l’ampleur du traumatisme et la cause de l’hystérie.…


Les personnes désirant évacuer Rémy Aron n’ont donc eu aucun mal à lancer une pétition pour qu’il démissionne. Des « noms » comme Boltansky, Sophie Calle, Anette Messager, Sarkis donnent l’exemple… Un millier d’artistes*10 l’ont signé, dit-on dans « Le Monde » du 5 mai…reste les quarante quatre mille autres cotisants artistes professionnels…

 

Un nouveau Manifeste
Au même moment et sans concertation un Manifeste circule signé par une centaine d’artistes souvent connus. La nouveauté absolue est qu’il s’agit d’un mélange de peintres de toutes tendances dont deux académiciens et de conceptuels, tout particulièrement des membres de Supports Surface, mouvement conceptuel radical, grandes figures de l’art officiel, ayant évolué depuis vers la peinture.

Il a pour nom « L’art c’est la vie ». (cf l'article suivant) Cette formule fait sans doute écho à Dada, aux Surréalistes, à Fluxus, à Beuys et à Duchamp *11. Elle souligne le mouvement perpétuel, le dépassement des contraires propre à l’art et réaffirme l’idée postmoderne que « tout est art » et va au bout de la formule en y incluant aussi « l’art », exclu jusque là. Ce manifeste montre que l’on a changé d’époque et que l’AC ne peut plus, sans se trahir, refuser au « Grand art » toute légitimité, comme ce fut le cas pendant un demi-siècle. 

 

« L’art c’est la vie »
Que dit-il ?  « Nous représentons trois générations et des courants et options esthétiques différents. Il est temps d’ouvrir le débat . Peintres et sculpteurs sortent de leur réserve pour la première fois depuis 1972 »

Suit une dénonciation du « Ministère public qui désorganise le cadre naturel par ses excès ».
Il dénonce « le monopole officiel, les manipulateurs masqués qui imposent une pensée unique soumise au marché et à la mode, l’art du spectacle »


Il condamne : « La centralisation abusive du pouvoir aux mains d’un petit groupe de censeurs » ainsi que « le détournement des FRAC, les choix mondains de l’AFAA ».


Ils demandent de « libérer la création de l’encadrement officiel » et de « témoigner de la diversité artistique ». Ils veulent « la participation effective des artistes aux Conseils qui décident de leur sort », souhaitent « le soutien des initiatives privées par des mesures efficaces » et enfin  « l’enseignement artistique dans les écoles »


 
Ce manifeste correspond, au programme voté par l’AG de la Maison des Artistes, défendu par Rémy Aron dans sa campagne de lobbying…Cela prouve qu’il y a aujourd’hui une grande majorité d’artistes qui mettent radicalement en cause la politique culturelle pratiquée depuis trente ans dans le domaine des arts plastiques.

 

La conversion de Pierre Restany
Cette évolution concerne même certains conceptuels qui ont sans doute connu la même  évolution que Pierre Restany à la fin des années 90 qui lui faisait dire : « L’Art contemporain est une forme parfaite du totalitarisme, une forme pure, un enfermement métaphysique, une subversion parfaite. C’est l’art de la pensée déviante ».


Le dernier livre écrit par Pierre Restany*12, à qui l’on doit pourtant d’avoir imposé le conceptualisme en France, concerne l’œuvre du sculpteur René Letourneur (1898-1990) qui a connu la grande formation classique et a été Prix de Rome.


Pierre Restany en 1999, après avoir déclaré quarante ans plus tôt à la planète entière que « l’art n’était plus légitime », évoque René Letourneur en ces termes : « Les sculptures de Letourneur possèdent ce surplus de spiritualité  organique qui les projette au delà du seuil de la modernité. Et à ce titre j’aime croire qu’elles pourraient aisément s’intégrer dans l’espace domestique où les sites extérieurs de l’architecture post moderne, dans la pure logique de l’éclectisme cher à ses protagonistes. (…)  « Il n’est pas dit que l’avenir de l’art contemporain réside encore longtemps dans l’idéologie pure et dure de la rupture cyclique avec la tradition, au nom d’un progrès technologie qui ne connaît comme limites que celles du défi humaniste envers la machine intelligente.  Car ce défi lui-même peut prendre une tournure plus traditionnelle, celle de la transcendance »


.
Cela veut-il dire qu’il commence a être admis en France que chaque artiste puisse choisir librement sa voie sans être diabolisé et exclu? Choisir s’il veut être un peintre, un sculpteur, un graveur ou bien un « auteur contemporain »*13, comme c’est le cas dans tous les autres pays du monde ?


Choisir si l’on accepte d’être « évalué » quand on est un artiste ou simplement « commenté » si l’on est un « auteur contemporain » ?

 

Nous sommes sur la ligne de faille...
Mais parions que l’apparition du débat ne sera pas de longue durée…Trop d’intérêts sont en jeu. Il disparaîtra donc mais réapparaîtra encore, sous peu.


 
En attendant la mesure concrète de la défiscalisation défendue par Rémy Aron pour les achats d’art situés dans la tranche qui va jusqu’à 10 000 euros*14  est un moyen simple pour que les artistes qui exercent leur art hors de la spéculation financière propre à l’AC et des subventions de l’Etat puissent vivre de leur art. Chacun aurait à nouveau sa chance dans la voie librement choisie.


                                                                                                                 
Aude de Kerros

 


*1 L’Association de la Maison des Artistes a des missions diverses dont celle d’organiser l’Aide Sociale, d’assurer les relations régionales, européennes et internationales. Elle s’occupe du statut des artistes et de ses conditions de vie, de l’éducation artistique et de la formation. C’est elle qui  gère le régime  de « Sécurité Sociale des artistes auteurs d’œuvres graphiques et plastiques » qui fluctue entre 40 000 et 45 000 affiliés dont parmi eux 16 000 artistes ont fait un acte volontaire d’adhésion afin de participer activement à la vie de l’association. C’est un Régime paritaire auquel contribuent les diffuseurs.
*2 NS-TV émission Focus du 12 avril 2007 sur le site Internet du candidat UMP Nicolas Sarkozy
*3 Les médias font l’amalgame en considérant que le seul fait d’intervenir sur ce site est un appel à voter ce qui n’est pas honnête et indigne du métier de journaliste.
*4 Le Monde 28 Avril 2007. Les plasticiens tous derrière Sarko ? Nathaniel Herzberg
*5 France Culture émission, « Tout Arrive », Arnaud Laporte, 20 avril 2007
* 6 « Le Journal des Arts », Roxane Azima, 27 avril 2007
* 7*« Les Inrockuptibles » 4  Mai 2007 
*8 « AC » contraction de « Art contemporain » qui ne veut pas dire « art d’aujourd’hui » mais correspond à une idéologie qui admet comme définition de l’art « Est de l’art ce que l’artiste décide être de l’art à condition que cela soit aussi reconnu par le milieu de l’art et les institutions ». Voir Christine Sourgins, « les mirages de l’Art contemporain », la Table Ronde Paris, 2005
*9 « Le Monde », 5 mai 2005. A noter que sur ces mille artistes un certain nombre sont affiliés à la MDA mais beaucoup, tout en étant assujettis ne sont pas pour autant membres, c’est un des paradoxes qui caractérise la Maison des artistes…Par ailleurs on trouve beaucoup de noms de personnes qui ne sont pas des artistes, du milieu de l’art officiel notamment qui n’ont pas de raison de signer comme des animateurs, des fonctionnaires, des théoriciens, des dirigeants de FRAC. Visiblement des intérêts sont en cause. 
*10  « Les Inrockuptibles » 4  Mai 2007 
*11 Marcel Duchamp avait inventé son double féminin : Rose Sélavy
*12  René Letourneur par Pierre Restany, Editions Cercle d’Art,  Paris, 1999
*13 Le mot « artiste » étant réservé aux artistes de la main privilégiant l’accomplissement matériel et esthétique de l’œuvre. Le sens de l’œuvre étant le don de la forme.  Les artistes d’AC gagneraient à être plutôt nommés « auteurs contemporains » car ils privilégient le concept.
*14 Soit les prix pratiqués par 90% des artistes, ceux  précisément qui n’intéressent pas le Ministère. Ils ne peuvent plus survivre en France parce que les choix officiels les ont démonétisés, qu’il n’existe pas d’autres filières de reconnaissance, peu de Fondations, pas de médias accessibles et que leurs acheteurs ont fui chassés par la pression fiscale.

 

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