Lacombe fugue avec Kafka
en contrepoint du désastre
Il y a une façon de dialoguer avec l'indicible et certains y parviennent. Lorsque le regard s'absente , lorsque l'être regarde en soi intensément et découvre "la nuit obscure" .
Kafka est de ceux là. Lui le fils indigne, lui l'éternel revenant. Kafka, le traître. Le transfuge.
Il y a une façon de protester contre les siens, contre le soi passif, contre la veulerie ambiante et le vulgaire éternel, et c'est encore à Kafka que l'on pense.
Ecriture insaisissable d'un homme toujours en partance, jamais assis, jamais couché non plus.
Face à une telle posture pour le moins inconfortable, il fallait une perspective à contretemps, entendue comme en contrepoint et dans le rythme.
Bernard Lacombe fugue aussi en cultivant l'expressionnisme, cette école du refus qui a germé en Europe, juste avant la chute de la civilisation de la Raison au début du XXeme siècle.
Sa peinture affirme avec force les valeurs de l'esprit et celles du vertige intérieur.
Son travail nous parle ici d'un temps de la catastrophe, mais comme arrêté, dominé, noyauté par l'effort de concentration de l'artiste.
Kafka est honoré par là à sa juste mesure. Celle d'un homme qui a su évaluer le désastre quand la planète occidentale commençait à quitter son orbite.
P. G.
Exposition ,
collégiale Saint-Pierre-le-Puellier - Orléans (45)
église saint-Etienne - Beaugency(45)
voir : notre article
Pierre Givodan |
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