Jimi Hendrix - Le long de la tour de guet
La façon dont cet esprit artiste s’éloigne de la figure simplement pop est liée à sa conscience de quelque chose d’indicible et de singulier : l’essence de la forme pure du blues. Il est illuminé et sans mélange. «Wild Thing » en témoigne par exemple. La guitare d’Hendrix recherche le cristal.
Etrangère dans la nuit sa pensée est toujours active, sans imitation. Le jeu de l’homme, incommensurable, est mû par un dieu intérieur. Sa mise en scène libère une valeur authentique dont personne n’a jamais douté. Il s’est notamment passé quelque chose au festival de Monterey lorsque Jimi, sans contingence, sans se rabaisser, mais en s’agenouillant, a brûlé sa guitare, puis l’a projetée en la tenant par le manche et l’a brisée en morceau. Ce culte rendu à la profondeur du son, dans un mouvement de ferveur effective faisait partir en fumée une substance souterraine sacrifiée.
Le festin qu’offre Jimi Hendrix n’est jamais entièrement consommé. C’est en cela que sa musique touche le cœur et n’est pas définitivement perdue ; valant comme morale transparente proposée de nouveau de tous côtés.
Cette fusion essentielle avec la vie ne s’évaporera jamais, car Jimi se savait libre, sans hypocrisie et ne craignait pas d’être démasqué.
Ecouter The Jimi Hendrix Expérience Electric Ladyland (1968), entre autres pour la reprise de la chanson de Bob Dylan « All Along the Watchtower », et « Wild Thing » dans Live at Monterey (1967)…
P.G.
Pierre Givodan |