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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 12:54

 

Claude Delarue - Les ruines du souvenir

 

 Il a lâché prise. Il s’est dépris des objets du monde pour que l’écrivain advienne. Il a organisé son désir à partir des ruines du souvenir. C’était d’abord pour rendre compte d’une certaine tonalité romantique. Il aurait voulu répondre définitivement à la question du sens de la création. Il a creusé sa propre richesse enfouie. Il a écrit « Le Livre de cristal ». Son personnage progresse dans une forêt de symboles : une île en Asie, une femme peintre, un meurtre ou un suicide, la folie. Le lecteur rêveur reprend à son compte les fragments : un peuple absent, des légendes du Bouddha… loin du monothéisme et de nos origines.

 

Des pulsions qui se déploient du côté de l’étrangeté . Une archéologie du livre qui nous entraîne au-delà donc. Mais pourquoi ?

 

Sans doute parce que nous cherchons tous à préserver une unité, une égalité qui se manifestera dans le temps. Or le livre dont on parle est celui de la Transformation, grand principe de l’Asie que relève à juste titre l’auteur. Ce qui nous sépare, nous occidentaux de l’Orient est donc cela : le refus de chercher soi dans l’autre. La peur du changement. Mais tout est là justement. L’impermanence, l’inégalité, le repos dans le vide, etc.

 

La personne est une illusion, tel est donc le message de ce roman paru en 1982 et relu aujourd’hui avec une impression de décalage.

 


Claude Delarue « L’Herméneute ou le livre de cristal », Editions de l’Aire, Lausanne.   

 

 

Pierre Givodan - contact@pierregivodan.com

Chroniques intempestives

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