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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 07:57

BalthusTristesse et beauté

 

"Je ne pensais pas que vous me regarderiez". Tel pourrait être la légende commune aux tableaux de Balthus. Et en effet personne ne se fait jamais vraiment face dans ses mises en scène. Comme si les individus étaient enfermés en eux, prisonniers d'un doux  rêve ou d'un terrible cauchemar. L'univers de Balthus paraissant finalement être moins celui d'on ne sait quel désir inassouvi que la succession d'introspections inaccomplies.

Des êtres se regardent dans un miroir sans vitre ou une glace sans tain, des regards se cherchent sans se trouver. Des observateurs s'ignorent. Un monde de l'incommunication aboutie en somme.

On émettrait volontiers une hypothèse maintenant : Dans l'art de Balthus le messager annonce une nouvelle qui reste sans réponse. La Terre est devenue sourde à la parole. Loin des sphères supérieures les hommes se débattent dans la solitude à la recherche de l'obscur objet du désir et de la vérité perdue.

Les grecs avaient un mot pour désigner la bonne occasion : kairos. Celle-ci s'en est allée ici dans les nuées, car l'on a oublié quelque chose.

C'est pourquoi Balthus peint le sommeil de la conscience, comme pour rappeler un éveil désormais peut-être même impensable.

PG

Exposition "Balthus ou le Temps suspendu" à Cologne (Allemagne), au Ludwig Museum  jusqu'au 4 novembre 2007.



voir aussi
: le site du Ludwig Museum

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